La Cour d'appel de Rennes a donné raison à deux ex-attachées parlementaires de Ségolène Royal, qui réclamaient depuis 1997 le versement de plusieurs mois de salaires non payés, a-t-on appris de source judiciaire. "Je suis entièrement satisfaite de la décision de justice qui a reconnu qu'il y avait licenciement abusif. Je voulais juste récupérer mes bulletins de salaires et la somme correspondante", a indiqué l'une des ex-assistantes, Evelyne Pathouot. Ce n'est absolument "pas une vengeance envers Mme Royal", selon elle.
Les faits remontent à 1997 lorsque, après la dissolution de l'Assemblée nationale, Ségolène Royal avait licencié, comme tous ses collègues députés, ses collaboratrices, attachées parlementaires. Les deux femmes l'avaient ensuite attaquée devant le conseil des prud'hommes de Niort, affirmant avoir continué à travailler pour elle pendant la campagne puis jusqu'en juillet, après son entrée dans le gouvernement Jospin.
Le conseil des prud'hommes avait accédé à leur demande, mais uniquement sur une période d'environ trois semaines, le temps de la campagne électorale. Insatisfaites, elles avaient alors saisi la Cour d'appel de Poitiers qui, en février 2005, avait confirmé cette décision. L'arrêt avait ensuite été cassé en janvier 2007 par la chambre sociale de la Cour de cassation parce que la Cour d'appel n'avait pas pris en compte de nouvelles pièces versées par les deux plaignantes. L'affaire avait alors été renvoyée devant la Cour d'appel de Rennes.
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Hou! La mauvaise patronne!
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D'Inde, Ségolène menace la Chine...
Avec la soeur du dalaï-lama à New DelhiSi la menace n'est pas efficace, «les démocraties sont dans un bien mauvais état», a lancé Royal en présence de la sœur du dalaï-lama. Crédits photo : AFPRoyal appelle à «faire peser la menace» d'un boycott des Jeux olympiques.
Entre se contenter de «sécher» la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, ce qui est «hors de question !», et aller jusqu'à boycotter les Jeux, Ségolène Royal en est persuadée, il existe une voie moyenne : brandir «La menace de non-participation aux JO» sans forcément la mettre en application.
Elle l'a répété hier à New Delhi en présence de Jetsun Pema, sœur du dalaï-lama, et de Tempa Tsering, représentant du chef spirituel des Tibétains dans la capitale indienne. «Il faut être ferme, simple et clair» et les Chinois comprendront, a poursuivi la présidente de Poitou-Charentes, qui achevait une visite de cinq jours en Inde. Depuis 1959, le dalaï-lama vit en exil à Dharamsala, au nord du pays.
«Faire changer la Chine d'avis»
«Je demande à tous les pays de faire peser la menace sur la Chine. Cette menace est susceptible de la faire changer d'avis», a encore dit Royal. «Si les démocraties font preuve de faiblesse, les exactions (au Tibet) auront lieu pendant les Jeux olympiques et on dira : “C'est trop tard.”», a-t-elle lancé. Alors, dit-elle, les sportifs seront en première ligne, affirmant en avoir rencontré certains qui avaient des états d'âme sur la question. Bref, a-t-elle martelé : «La menace sera efficace, et si elle ne l'est pas, cela veut dire que les démocraties sont dans un bien mauvais état.»
Le message s'adressait d'abord aux capitales européennes, mais il vaut pour toutes les démocraties. Y compris l'Inde ? La «plus grande démocratie du monde» entretient avec la Chine des relations ambiguës et n'est pas favorable au boycott. Toutes les manifestations antichinoises qui se sont déroulées en Inde depuis la mi-mars ont été vivement réprimées et Pékin a plusieurs fois félicité les responsables de Delhi pour leur «efficacité» dans la gestion de la crise tibétaine. Alors que la flamme olympique est attendue le 17 avril, des inspecteurs de la sécurité venus de Chine n'ont pas tari d'éloges sur la bonne organisation du parcours…
A priori, l'ex-candidate à l'Élysée n'était pas venue en Inde pour parler du Tibet. Le voyage, préparé de longue date, avait pour but, entre autres, d'inspecter les projets auxquels a participé la Région Poitou-Charentes après le tsunami de décembre 2004. Ségolène Royal s'est d'abord rendue sur la côte de Coromandel, dans le Tamil Nadu (Sud), où elle a rencontrer les nombreux Français de l'ancien comptoir de Pondichéry.
Mais elle a aussi évoqué hier, avec le premier ministre indien Manmohan Singh, la fermeture de l'usine de Gandrange. Si Lakshmi Mittal, le patron d'ArcelorMittal, est indien, sa société est européenne. «Les entreprises doivent avoir le sens des responsabilités à l'égard des pays dans lesquels elles sont implantées», a-t-il dit à Ségolène Royal.
(Le Figaro 12 avril 2008)