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Le dernier des Européens

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" Je sens peser sur mes épaules misérables le poids démesuré du plus glorieux des héritages. A moi, qui ne suis rien et qui n’apporte rien, la civilisation fait un cadeau gigantesque : le patrimoine de l’Europe. Il est fait de trésors et de souvenirs. Chacun de nous, je crois, à Londres et à Vienne, à Berlin et à Madrid, à Athènes et à Varsovie, à Rome et à Paris, à Sofia et à Belgrade, doit ressentir le même drame. Chacun de nous est le dernier des Européens. Je suis le prince débile issu d’une lignée de colosses et qui va peut-être clore une race. Je mourrai sans postérité, stérilisé par l’atome ou égorgé par un fanatique. Et mes frères auront le même sort. Des géants nous précèdent, des héros et des savants, des explorateurs de la terre et des explorateurs de l’âme, des César et des Antoine, des monarques et des capitaines, des silhouettes sévères en robe de bure, de belles courtisanes ou des brutes implacables. Tout un cortège de grandes figures, resplendissantes de splendeur et de puissance, se déroule à nos yeux, immense fardeau pour nos contemporains dérisoires. Voici que s’amassent à l’Orient les nuages sinistres de la ruée païenne et barbare. Je vais mourir. Je meurs. Et la race Europe avec moi. Avec nous. Je ne laisserai rien. Depuis cinquante ans j’ai dispersé l’héritage. Et laissé le royaume du ciel en friche. Je n’aurais pas d’héritiers dans ce monde hostile et chaotique. Je ne puis laisser qu’un message : l’histoire, la très belle histoire d’une civilisation mortelle, qui se croyait invincible. Une civilisation pour laquelle des milliards d’hommes ont lutté et vaincu pendant trente siècles. Personne ne sera là pour me lire. Qu’importe. Voici comme un dernier cri de rage et d’amertume : le Testament d’un Européen."

Avant-propos de Jean de Brem in Le testament d’un Européen 

(Source: Jeunesse Identitaires de Paris- Ile de France)

Commentaires

  • Merci, Gaëlle, pour ce témoignage de Jean, ce brillant esprit si courageux, abattu à 27 ans par la police gaulliste en plein Paris. Il a mis la peau au bout de ses idées. Le 2 août prochain il aurait eu 72 ans ! Quelle perte !
    Avec toute ma reconnaissance et mon amitié.

  • Le soleil est revenu, - aussi, dans notre région - je n’ai pas envie de céder au lot des nouvelles tristes.
    Michel Serrault nous a quitté, un immense acteur, cependant, ses pitreries incesssantes ne me faisaient plus rire
    Le désarroi conté dans le « testament d’un européen » n’est pas de nature à nous donner le moral.
    Citoyen du monde à l’heure de la mondialisation, nous devons plus que jamais défendre nos valeurs.
    Le baiser de la toile blanche a retenu toute mon attention et j’invite la jeune artiste, Rindy Sam, à venir au Musée des Beaux Arts d’Angers, embrasser la toile blanche qui s’y trouve, achetée des millions de francs, alors qu’on n’a pas su acquérir, en son temps, une seule œuvre du mouvement impressionniste.
    Bonne journée à toi !

  • Chère Gaëlle, en me relisant, je viens de me rendre compte que lui aussi est un lion !
    Amitié.

  • Bravo pour le choix de ce texte

    Terrible puissance que celle de la destruction à venir.
    Tétanisé par notre "resistible" puissance, je lis en cette fin de cycle une question d'humanité.
    Aucune civilisation n'a pu atteindre à l'Universalité terrienne. Ceci ne lasse pas de me surprendre et je vois poindre cet étrange pretexte de notre Antiquité, le combat des Dieux ou le combat de Dieu - tous méditerannéens de surcroît -
    Pourtant je trouve dans le propos de Jean de Brem, un irresistible espoir, celui d'écrire son Testament pour la survivance de ce qui va influencer au-delà de nous. Nos richesses donnant le prétexte de leur accaparement par ceux qui, comme nous, veulent s'enrichir de ce qui fut le passé.
    Optimisme par l'Universalité de ce qui devient le bien historique, le Testament d'un européen en étant un.

  • Beau texte...
    Mais après la fin... le renouveau !

  • Magnifique texte, mais si triste...

  • @CCRIDER: la joie vient après la tristesse... Je comprends ton sentiment...
    C'est comme si Jean de Brem pressentait sa mort en pleine jeunesse... Il y a un grand mystère dans ce texte, quelque chose qui dépasse l'Histoire... C'est le texte d'un destin, c'est celui d'une âme visionnaire.
    Les vrais poètes sont tristes, car ils voient peut-être la double face des choses et du monde.

  • Il fut devin parmi les panurgiens et les assassins de l'histoire, les faussaires , les raconteurs de bobards incessants sont légion pour nous dire que nous sommes depuis toujours éphémères et coupables !
    Nous qui avons bâtis les plus belles choses dans ce monde , qui avons aboli l'esclavages , nous sommes traités d'esclavagistes et ceux qui n'ont jamais cessés et qui ont commencé l'esclavagisme 15 siècles avant nous , ceux la sont glorifiés !
    Nous les bâtisseurs de l'humanité sommes des parias et les sauterelles qui saccagent tout sur leur passage sont des rois!
    N'oublions jamais qu'ils sont des lions car nous la jouons moutons !

    Rappelez vous de la larme de l'enfant qui s'écrase sur sa joue...
    Celui qui combat peut perdre , celui qui ne combat pas a déjà perdu!
    Au revoir à jamais

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