Iakov Mikhaïlovitch Iourovski (d'origine juive, son vrai nom est Yankel Chaimovitch), né le 19 juin 1878 à Tomsk et mort le 2 août 1938 à Moscou, membre du Soviet de l'Oural lors de la Révolution russe, est le chef des exécuteurs ayant abattu Nicolas II et sa famille dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, à Iekaterinbourg.
Avant même son arrivée, Iourovski a reçu des instructions du Soviet de l’Oural concernant les préparatifs pour une prochaine exécution. Il commence par changer la garde de la maison, la remplaçant par des hommes qui lui sont entièrement acquis. Alarmé par l'avance de l’Armée blanche, qui approche d’Iekaterinbourg, il reçoit bientôt ce message : « Informé de la menace que font peser les bandits tchécoslovaques sur la rouge capitale de l’Oural et prenant en considération le fait que le bourreau couronné, en se dissimulant, pourrait échapper à la sentence du peuple, le Comité exécutif, exécutant la volonté du peuple, a décidé de fusiller le ci devant tsar Nicolas Romanov, coupable d'innombrables crimes sanglants. »
Au cours des jours suivants, Iourovski et son second, Piotr Ermakov, examinent les terrains du côté de Koptiaki, à dix-huit kilomètres de Iekaterinbourg, afin de trouver un endroit assez discret pour y enterrer les corps et garder secret le lieu de l’inhumation.
Le 16 juillet 1918, il reçoit de Iakov Sverdlov, à Moscou, l'autorisation d'abattre toute la famille. L’exécution a lieu dans la nuit du 16 au 17 dans l'une des pièces du sous-sol de la maison Ipatiev. Les victimes sont au nombre de onze : Nicolas II, sa femme Alexandra Fedorovna, ses quatre filles Olga, Tatiana, Maria et Anastasia, son fils Alexis, le médecin de la famille Ievgueni Botkine, la femme de chambre Anna Demidova, le valet de chambre Alexeï Trupp et le cuisinier Ivan Kharitonov.
Aussitôt l’exécution terminée, les corps sont chargés dans un camion et emmenés à un ancien puits de mine, dans un boisé de Koptiaki, où ils sont jetés après avoir été dépouillés de leurs vêtements et de leurs bijoux. Iourovski s'avise vite cependant que les Blancs ne tarderont pas à les retrouver. La nuit suivante, aidé d'un autre commando, il repêche les cadavres et les emmène plus loin dans la forêt. À un moment, le camion s'enlise définitivement dans le sentier et il décide de les enterrer sur place. Après avoir fait brûler deux corps, les hommes de Iourovski préparent une fosse commune pour les autres. Ils y installent les corps, les aspergent d’acide sulfurique pour empêcher leur identification s’ils étaient retrouvés, puis remplissent la fosse en plaçant des traverses de chemin de fer par dessus.
Deux jours plus tard, Iourovski part pour Moscou, emmenant avec lui les biens des Romanov. Il est également chargé de convoyer jusqu’à la capitale l’or des banques de l’Oural.
Iourovski passe les deux années de la guerre civile à Moscou. Il travaille un temps au Kremlin, où il fait l'inventaire des affaires personnelles et des bijoux de la famille impériale. En 1920, il retourne à Iekaterinbourg.
La même année, à la demande du Soviet de Moscou, il écrit un compte-rendu détaillé des circonstances entourant la mort des Romanov. Il y décrit également de façon minutieuse le site où il a enterré les corps et le moyen de le retrouver. C'est grâce à ce document que Serge Abramov et Alexandre Avdonine pourront découvrir la tombe des Romanov.
En 1991, le président Eltsine entre en ligne. Les ossements sont exhumés. Des recherches sont entreprises par des laboratoires anglais et américains pour effectuer des analyses d’ADN. Un échantillon de sang prélevé sur le duc d’Edimbourg, descendant direct de la tsarine Alexandra, permet d’identifier les ossements de celle-ci. Des chercheurs russes se joignent aux investigations. Les empreintes génétiques d’un prince Romanov dissipent les doutes. En 1993, l’authenticité des restes attribués au tsar est certaine à 98,5%.