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Dils, Heaulme... le double crime de Montigny-lès-Metz

Le tribunal de grande instance de Nancy devait examiner, mardi 4 septembre, l'action que la mère d'une des victimes du double meurtre de Montigny-lès-Metz intente à l'Etat pour "dysfonctionnement du service de la justice". La maman de Cyril Beining, assassiné à l'âge de 8 ans avec son camarade de jeu Alexandre Beckrich, le 28 septembre 1986, invoque une "faute lourde" et un "déni de justice" et réclame 300 000 euros de dommages et intérêts à l'Etat.

Cette procédure intervient au moment où le juge messin Thierry Montfort s'apprête à rendre une ordonnance de non-lieu en faveur du tueur en série Francis Heaulme, mis en examen depuis juin 2006 dans ce dossier vieux de vingt ans.

Condamné en 1989 à la réclusion criminelle à perpétuité, pour ces faits, Patrick Dils avait obtenu, douze ans plus tard, la révision de son procès après avoir démontré que Heaulme se trouvait à Montigny-lès-Metz le jour où les deux enfants ont été tués. M. Dils a été définitivement acquitté en appel, en 2002, par la cour d'assises des mineurs du Rhône. Durant ce troisième procès, la "quasi-signature criminelle" de Francis Heaulme avait été évoquée par les gendarmes, auxquels un supplément d'information avait été confié.

"Cette longue procédure entretient chez ma cliente une souffrance psychologique incommensurable", dénonce Me Dominique Boh-Petit, l'avocate de Mme Beining, en évoquant "des années de dépressions, d'hospitalisations psychiatriques et de cures de désintoxication médicamenteuse, sur fond de divorce". L'avocate relève "une série de négligences commises durant l'instruction initiale". Le parquet doit prochainement rendre son réquisitoire définitif.

Mais saura-t-on un jour QUI a tué sauvagement les deux petits garçons qui s'amusaient sur le talus de la voie ferrée? Les parents des victimes ne pourront faire leur deuil que le jour où le ou les assassins seront arrêtés, jugés et condamnés.

Les enfants avaient eu le crâne fracassé à coups de pierre par une "bête humaine". Leurs têtes avaient explosé avec "un bruit de melon", avait même précisé Patrick Dils lors de ses aveux. Il s'est rétracté par la suite. Et il a été innocenté grâce à la présence du "routard du crime", Francis Heaulme, qui se trouvait dans les environs ce jour-là pour voir sa grand-mère. On a expertisé tous les vêtements de Heaulme pur y trouver des traces de l'ADN des enfants. Notamment ses deux seuls pantalons, dont un aurait été certainement éclaboussés de débris organiques lors du double meurtre. Mais puisque le juge va rendre une ordonnance de non-lieu en faveur du tueur en série, on peut estimer que ces expertises ADN n'ont rien révélé qui puisse apporter la preuve de sa culpabilité.

Justice n'est pas encore faite pour ce double meurtre au caractère particulièrement révoltant.

Commentaires

  • Chère Gaëlle, je n’ai aucune information particulière, mais je ne crois pas à la culpabilité de Heaulme. Je crois que les juges ont profité de sa présence dans les environs pour céder à la pression médiatique et aux divers lobbies et ainsi innocenter Dils. Ce crime va donc rester impuni. Bravo à la justice française.
    Gaëlle, je ne dirais pas que les parents pourront faire leur deuil quand le ou les assassins seront condamnés ; d’ailleurs je ne comprends pas cette expression « faire son deuil ». Disons que si les assassins sont retrouvés, ils sauront à qui a eu affaire leur petit dans ses derniers moments et c’est moins douloureux que de tout ignorer et, forcément, devoir tout imaginer ! Nous aussi, ressentons cette douleur.
    Avec toute mon amitié.

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