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Mieux vaut en rire!

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Comment aider les jeunes à chercher un emploi ? En encourageant les séances de coaching, propose Fadela Amara, qui dévoilera ce matin en Conseil des ministres son plan contre la « glandouille ». Voici ses principales annonces en exclusivité.

CETTE COACH-LA n'aide pas les vieux garçons à trouver l'âme soeur, les filles coquettes à perdre quelques grammes, les grands patrons à s'exprimer devant une caméra de télévision. La mission de Daphné Battaglia*, 43 ans, c'est plutôt « d'apprendre aux jeunes des quartiers sensibles à oser ». Durant six mois, à raison de quatre séances hebdomadaires de sept heures chacune, cette titulaire d'un DESS ingénierie de formation vient de chaperonner, dans le département de l'Essonne, une vingtaine de jeunes âgés de 19 à 26 ans non qualifiés et sans emploi, en provenance de la cité des Pyramides à Evry ou de celle des Tarterêts à Corbeil-Essonnes.

Ce coaching au service de la banlieue a séduit la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville, Fadela Amara. Ce matin, lors d'une communication en Conseil des ministres décentralisé à Strasbourg, elle dira tout le bien qu'elle pense de cette approche individualisée.

Sous la houlette de Daphné, consultante aux lunettes branchées, les « clients » des tours HLM apprennent à « parler le charlemagne » plutôt que le verlan de la « téci », « à accepter l'échec » en mettant en sourdine des années de frustration et parfois de l'agressivité, à écrire un CV original en fonction du profil de l'employeur potentiel, à porter un costume-cravate plutôt qu'un survêt-baskets lors d'un entretien d'embauche. « On travaille beaucoup sur les attitudes. Ce n'est jamais un cours théorique. Ma méthode, c'est du sur-mesure. Au bout de quelques semaines, les jeunes changent physiquement et mentalement. Mais quand ils ont débarqué, ils étaient méfiants, sans rêve ni ambition, et sous l'emprise du fatalisme », décrit la coach. Ses protégés créent également une micro-entreprise chargée de procéder à leur reclassement. Et ça marche ! « On a 99 % de réussite ! » jure la quadragénaire qui a grandi, elle aussi, dans les quartiers populaires... La quasi-totalité des participants, « à mille lieues des clichés sur les racailles », sortent avec un emploi ou s'engagent dans une formation professionnelle.

Dans la dernière promotion de Daphné, les ex-chômeurs sont devenus conseiller dans une mission locale, technicien de maintenance dans une société de climatisation, médiatrice familiale ou pâtissière. Cet accompagnement ne leur coûte pas un centime d'euro. La formation - 600 € par jour et par groupe - est prise en charge par l'Etat dans le cadre de la politique de la ville. Anaïs, 26 ans, élégante locataire d'une cité de Ris-Orangis, se retrousse désormais les manches dans une agence de pub au poste d'assistante de communication. « Le coaching m'a redonné confiance en moi et la force de me battre. Ça m'a permis de sortir du carcan dans lequel on voulait m'enfermer. Au mois de novembre, je vais même entrer à l'université ! » s'enthousiasme, avec fierté, l'ex-secrétaire sans diplôme, qui avait « arrêté l'école en seconde ».

Mohamed, 23 ans, habitant du quartier des Epinettes à Evry, hésite, lui, entre une formation de réceptionniste dans un hôtel ou de chauffeur de bus. « Maintenant, je suis un fonceur, je sais me vendre et envoyer une lettre de motivation qui sort du lot. Avant, je me mettais des barrières. Quand je lisais une petite annonce pour un job, je me disais : Laisse tomber, c'est pas pour moi ! »

* Elle vient de créer la société Attribut Conseils. Tél. 06.08.41.51.65 ; www.daphne.battaglia/gmail.com.

(Source Le Parisien - Photo de la coach Daphné Battaglia avec une CPF)

Commentaires

  • Ainsi donc, jusqu’à présent les jeunes des « cités » n’osaient pas. On se disait aussi que les émeutes des banlieues, ce n’était qu’une plaisanterie. Maintenant qu’ils vont oser, on va enfin voir ce qu’est une véritable émeute de banlieue.

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