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Scandaleux pillage de nos églises et cathédrales

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La ministre de la Culture, Christine Albanel, veut partir en croisade contre le pillage méthodique de notre patrimoine religieux. Chapelles, églises et cathédrales sont la cible de trafiquants d'objets d'art, d'autant qu'un marché se développe.

Les voleurs ne craignent pas les foudres du Seigneur. En trois mois, les cathédrales de Rennes (Ille-et-Vilaine), Toulouse (Haute-Garonne) et Perpignan (Pyrénées-Orientales) ont été méthodiquement pillées. On ne compte plus les vierges et les objets de culte qui disparaissent des petites chapelles, notamment dans le Sud-Ouest.

Des vols aux préjudices « inestimables » comme le plus récent, commis dans la nuit de mardi à mercredi à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan, où de véritables trésors nationaux ont disparu. Face à l'ampleur du phénomène, la ministre de la Culture, Christine Albanel, s'est immédiatement rendue dans la cité catalane pour réclamer des lois plus dures contre ceux qui organisent les trafics de biens culturels. Elle n'a pas hésité à parler de « scandale » et a promis de se tourner vers le garde des Sceaux, Rachida Dati, pour résoudre le problème. « Il est exact qu'à l'heure actuelle les textes français ne distinguent pas un vol d'agrafeuse de celui d'une pièce inscrite au registre des monuments historiques », ajoute le lieutenant-colonel Pierre Tabel, chef de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC).

La Belgique,  seule plaque tournante des trafiquants?

Sur un plan général, les vols d'oeuvres d'art sont en baisse depuis plusieurs années en France. De plus de 7 000 faits constatés en 2002, les chiffres sont descendus à 2 750 l'année dernière. Mais les pillages de lieux de culte, eux, ne baissent pas. « Aux Etats-Unis, il y a un réel engouement pour ces objets sacrés qui servent à décorer ensuite des jardins ou des salons. Comme il y a de la demande, les trafiquants se sont mis sur ce créneau. C'est la loi du marché », souffle Pierre Tabel. La preuve. Fin juin, un retable flamand disparaît de la cathédrale de Rennes. Quelques semaines plus tard, un marchand d'art de New York alerte les autorités françaises. Un collègue belge l'a contacté pour lui revendre ce retable. « Cela prouve que les premiers à pouvoir nous aider sont les professionnels du marché de l'art », relève le patron de l'OCBC qui souhaite que l'immense base de données des objets volés, baptisée Treima, soit enfin mise à leur disposition.

Autre enseignement de l'affaire de Rennes, la confirmation du rôle de plaque tournante de la Belgique. Grâce à une législation très permissive sur le recel d'objets volés, le pays est devenu l'eldorado des trafiquants. « Avant de s'embarquer vers les Etats-Unis en containers, les objets volés dans les églises françaises transitent par les ports belges », confirme l'OCBC. Depuis des années, la France attend une harmonisation des textes européens sur cette question. « En Belgique, au bout de cinq ans, le recel est prescrit. Donc, le trafiquant peut enterrer sa pièce pendant cette durée, puis la remettre sur le marché légal. On ne peut rien contre lui. C'est du blanchiment parfait », conclut le lieutenant-colonel Tabel.

L'Eglise désemparée face à la carence de l'Etat

«Suite au vol, quelqu'un de la commission nationale de sécurité est descendu de Paris pour nous rappeler les principes de sécurité qu'on applique déjà. On fait ce qu'on peut ! », soupire le curé de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse. Le père Michel Cathala est encore indigné après le pillage intervenu dans la nuit du 16 au 17 août.

Un vol sans effraction. Le ou les voleurs se sont sans doute laissé enfermer dans la cathédrale. « Ils ont trouvé les clés, qui étaient pourtant bien cachées dans la sacristie, car Dieu sait si on fait attention. Et ils ont pris le trésor avant de sortir par une porte coupe-feu », raconte le prêtre. Le comble, c'est que cette porte, qui a facilité la fuite du ou des voleurs, a été installée à la demande de la commission de sécurité. En plus des objets précieux qui composaient le trésor, la quête de la semaine a elle aussi disparu.

A la basilique Saint-Sernin, le sacristain est épaulé par des gardiens. Mais les basiliques sont la propriété des communes, alors que les cathédrales appartiennent à l'Etat. « Et je vois mal l'Etat nous envoyer des gardiens », sourit le curé. Alors, il lui faudra sans doute se contenter de renforcer les serrures et compter sur la bonne volonté des paroissiens pour assurer davantage de permanences d'accueil.

(Source Le Parisien)

Nous nous félicitons de la croisade entreprise par la ministre Christine Albanel contre le pillage systématique des lieux de culte catholique et nous espérons que son action trouvera toute l'aide nécessaire auprès du garde des Sceaux, Rachida Dati.

 

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