François Bayrou s'était promis de ne pas mener de guérilla contre Nicolas Sarkozy. C'est une charge au canon qu'il a sonnée dimanche à Seignosse, en clôture du forum des démocrates. Après un week-end passé à marteler son indépendance chèrement payée en isolement politique depuis la présidentielle, il s'est promis de faire sortir le centre de ses alliances automatiques avec la droite : « Ce n'est pas du ni-ni, j'ai toujours détesté cette expression, mais une voie originale que je propose, l'idée que l'affrontement clanique n'est pas l'avenir de la France.
Devant 2 500 militants, dont un millier avait payé 200 € pour suivre depuis jeudi les premiers pas du Mouvement démocrate (MoDem) dont le congrès constitutif, le 25 novembre, signera la disparition de l'UDF, François Bayrou a détaillé son « conflit de valeurs » avec Nicolas Sarkozy, dénonçant « l'absolutisme » du président, « facteur de retour en arrière pour notre pays ». Il a critiqué son alignement sur « le modèle dominant et inégalitaire » des Etats-Unis : « Tous ses choix montrent qu'il conduit la France non pas à la résistance contre ce modèle, mais à son alignement. »
Le leader du MoDem s'est défendu d'entretenir un « contentieux personnel » avec le chef de l'Etat, chez qui il trouve quelques qualités : « Il est brillant, ne baisse jamais les bras, sait communiquer.* Il est tous les jours à la télé, infatigable, d'où l'incroyable fortune de l'idée d'une journée sans lui à la télé. »
Il a poursuivi sa charge en pointant « ces signes multipliés au monde de l'argent, au CAC 40, aux milliardaires, à l'univers du Fouquet's... la jubilation des hot-dogs avec Bush père, Bush mère et Bush couple... Ah, que j'ai aimé ce jour-là que Cécilia ait une angine blanche ! » Critiquant les largesses fiscales qui vont, prévoit-il, « revenir en boomerang », Bayrou a dénoncé la présence « d'un proche du président derrière chaque grande décision économique. Nous sommes une République et avons bien l'intention de le rester. » Il a plaint, enfin, « le gouvernement disparu » et un « Premier ministre ravalé au rang de collaborateur », victime d'un « concours de lèche permanent... Le cirage de pompes est devenu un sport national dans notre pays ». Actualité sportive oblige, il a même ironisé sur « le pauvre Guy Môquet, qu'on met désormais à toutes les sauces et les moins séantes »
* C'est sans doute pour cela que Sarközy a été élu par les Français!!!
A croire que Bayrou aurait voté pour lui s'il n'avait pas été son rival...
Commentaires
MODEM,abréviation de "mollasson démocratique"?
Cher Marcel, oui, c'est cela, c'est un mollasson démocratique, il enfonce des portes ouvertes avec Sarközy, - qu'il lise les blogs! - Je lui trouve quelques trains de retard, et je le regrette dans un sens, car une opposition est nécessaire pour l'équilibre des pouvoirs dans une vraie démocratie. Mais je crois que nous ne sommes plus tellement en démocratie, que les "grenouilles réclament un roi" comme dans la fable... Tout devient ubuesque, également... j'aime Alfred Jarry, qui, par la dérision "énorme", en disait bcp sur notre époque, en "voyant"...
J'aime tes commentaires: je te le redis!
Par mollasson démocratique,j'évoquais un type de créature sans envergure caractérisée par son absence de courage,de poigne et de sens de l'Etat;Bayrou représente bien ce genre de personnage falot généré par notre société décadente.
Bayrou est aussi vide que Sarko mais chez lui cela se voit au premier coup d'oeil.