Le policier colombien Jhon Frank Pinchao est le dernier témoin à avoir vu vivante l'otage franco-colombienne en avril 2007. Comme elle, il était alors captif de la guérilla des Farc, avant de s'échapper.
Le sous-officier Jhon Pinchao, membre de la police colombienne, est le dernier à avoir vu Ingrid Betancourt vivante. Son témoignage est jugé crédible par la famille de l'ex-candidate à la présidentielle colombienne (enlevée le 23 février 2002) et par les diplomates français. Pinchao est parvenu à échapper aux Farc après huit ans et demi de captivité.
Selon vous Ingrid Betancourt est-elle encore en vie ?
Jhon Frank Pinchao. Oui, je suis persuadé qu'Ingrid est vivante. La guérilla fonctionne de façon organisée, très militaire. Chaque fois qu'un otage meurt en captivité ou est abattu au cours d'échanges de tirs, elle publie un communiqué pour l'annoncer. Ce fut le cas par exemple pour les onze députés colombiens qui étaient dans notre groupe d'otages et qui ont été tués en juin. Si Ingrid était morte, les Farc l'auraient fait savoir.
Quand l'avez-vous vue pour la dernière fois ?
Le 28 avril 2007. Nous fabriquions ensemble une veste pour elle avec des fils que nous avions récupérés d'un vieux pantalon. Ingrid aime bien créer des vêtements avec ce qu'elle trouve sous la main, c'est une façon de passer le temps. Je me souviens que, ce jour-là, elle portait un survêtement et une chemise. Elle avait des cheveux très longs et tressés. Elle était amaigrie car elle venait de tomber malade. Mais elle avait le moral. Ingrid c'est un caractère. Jamais je ne l'ai entendue pleurer sur son sort ou regretter quoi que ce soit. Ce n'est pas dans sa nature.
Comment se déroule la journée lorsqu'on est otage chez les Farc ?
On se lève tôt, on fait des exercices pour se maintenir en forme : des flexions, des tractions, des abdominaux. Ingrid aime nager dans les rivières lorsque la guérilla le permet. Elle écoute la radio sur un petit transistor, elle lit, même s'il n'y a pas beaucoup de livres à disposition. Pour la nourriture c'est un peu toujours la même chose : du riz, des légumes, rarement de la viande. La guérilla accorde vingt minutes pour se laver. Tous les samedis à midi Ingrid prie car elle sait que sa mère fait la même chose à la même heure à Bogota. C'est une façon d'être en communion avec elle.
Ingrid Betancourt sait-elle que la mobilisation reste forte en France alors que pour les Colombiens, elle est un otage comme un autre ?
Oui. Elle a appris par exemple qu'elle avait été nommée citoyenne d'honneur de plusieurs villes dans votre pays. Ce sont des signes de solidarité qui l'aident à tenir.
Comment vous êtes-vous évadé après huit ans et demi de captivité ?
J'avais bien préparé mon coup. J'avais fait quelques provisions en cachant de la nourriture et en stockant un peu d'eau. Un soir, j'ai profité d'une ronde des gardiens pour me faufiler en dehors du camp. J'ai rampé sur quelques mètres puis je me suis enfoncé dans la jungle. Je me nourrissais de fruits que les oiseaux faisaient tomber des arbres. J'ai marché et nagé pendant dix-sept jours avant d'être sauvé. J'avais les pieds en sang, le corps dévoré par les moustiques et les jambes lacérées par la végétation.
Pensez-vous qu'Ingrid Betancourt tentera de faire la même chose que vous ?
Elle a déjà essayé, sans succès. J'ai peur que ses conditions de détention et celles des autres otages se soient aggravées depuis mon évasion. La guérilla a certainement pris des mesures de rétorsion. J'espère qu'on pourra trouver une solution négociée pour la sortir de là.
(Source: Le Parisien)
Commentaires
Ce qu’a fait ce policier colombien est exemplaire de courage et de détermination, et aussi d’intelligence. Ce sont des hommes comme lui qui nous redonnent l’espérance dans l’avenir. Je n’en dirais pas autant de madame Bétancourt, même si Phiconvers a fait évoluer mon opinion à son sujet. Mais ce qui encore plus déplorable dans son cas, c’est qu’en France, on oublie (volontairement ?) les autres otages pour ne parler que d’elle, sous prétexte qu’elle bénéficierait de la nationalité française. Ce serait bien la première fois que cette nationalité servirait à quelque chose.
La plupart des gens se contrefichent de la situation de M
Betancourt en Colombie :seuls les merdias s'en préoccupent pour garnir leurs minables et si peu intéressantes feuilles de choux .