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Denis Gautier-Sauvagnac, président depuis 2006 de l'UIMM et principal négociateur du Medef, a nié toute malversation. "Nous n'avons rien à voir, ni de près, ni de loin, avec des malversations qui relèvent de Tracfin", a-t-il dit à la presse à Paris, en marge de négociations avec les syndicats de salariés.
Le cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde a confirmé la démarche de Tracfin mais affirmé que cette instance avait agi seule, sans qu'elle donne un feu vert.
Les mouvements de fonds litigieux remontent à plusieurs années et concernent notamment, mais pas seulement, la période ouverte en 2006 après l'accession à la présidence de l'UIMM de Denis Gautier-Sauvagnac, a-t-on précisé.
Le Figaro, qui a révélé l'information mercredi, fait état du document Tracfin qui impute à Denis Gautier-Sauvagnac des retraits en espèces de 5,64 millions d'euros.
La BNP, qui détient le compte, a interrogé Denis Gautier-Sauvagnac sur les motifs de ces débits, effectués par le dirigeant patronal en personne ou par des collaborateurs, à raison de montants allant jusqu'à 200.000 euros, dit le journal. Il a alors invoqué les "oeuvres sociales de la métallurgie et l'aide aux retraités et malades du secteur", raconte le Figaro.
Denis Gautier-Sauvagnac a précisé mercredi devant les journalistes : "je ne suis pas allé en personne à la banque, cette information est totalement fausse et je réserve toute autre information aux autorités compétentes qui me le demanderont".
La BNP a ensuite, comme la loi l'y oblige, saisi la cellule Tracfin, il y a plus de deux ans. Tracfin est une cellule d'enquête indépendante qui n'a pas à prendre ses consignes auprès des dirigeants politiques, a-t-on expliqué à Reuters au ministère de l'Economie.
Le Figaro affirme de son côté que la ministre Christine Lagarde a donné son feu vert à la saisine du parquet. Denis Gautier-Sauvagnac, 64 ans, est un personnage-clef du patronat français, l'UIMM constituant une des plus importantes organisations patronales du pays.
Il mène notamment en ce moment, au nom du Medef, des négociations très sensibles avec les syndicats de salariés sur la réforme éventuelle des contrats de travail.
(Source: LE MONDE)