La lecture de La Gazette du palais ou de Actualité juridique ne suffisent plus pour suivre l'actualité de la chancellerie. Les magistrats, les avocats - et les journalistes - doivent aussi surveiller dans les kiosques les couvertures des magazines Gala, VSD ou même de Point de vue, pour y voir la garde des sceaux. Rachida Dati est partout.
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Le survol du magazine Point de vue a inspiré à l'avocat général à la cour d'appel de Paris, Philippe Bilger, une lettre à sa ministre dans laquelle il exprime son soutien à sa politique pénale et sa gêne devant "cette immense part de mondanité et de publicité qui vous voit conviée en qualité de garde des sceaux".
M. Bilger, qui avait affiché ses réserves sur le site Internet du Nouvel Observateur à propos de la "chouchou du couple présidentiel", récidive sur son blog à la vue de cette soirée de Bernard Arnault, le patron du groupe de luxe LVMH, pour les 60 ans du couturier Dior : "Cet immense et contrasté paysage judiciaire n'est-il pas, avec son intensité dramatique, trop lourd pour pouvoir supporter un garde des sceaux qui s'adonnerait, sous notre regard de professionnels et de citoyens, à des incursions festives sans commune mesure avec la grandeur de sa charge et l'honneur de notre métier ?"
Le clou du dimanche chez Michel Drucker était le témoignage de Nicolas Sarkozy sur sa ministre et amie. Le président de la République racontait tranquillement qu'elle avait pleuré "toute la journée" quand il lui avait appris qu'il la nommait ministre. Au passage, le président comparait les magistrats de la Cour de cassation à des "petits pois", qui "se ressemblaient tous".
Le service de communication du ministère de la justice grossit de jour en jour. La chancellerie a désormais un porte-parole, Guillaume Didier, qui tient un point presse hebdomadaire, où il se perfectionne en langue de bois. Et qu'on peut revoir sur le site Internet du ministère.
Une conseillère a rejoint la place Vendôme pour s'occuper de stratégie et de médias. Elle suggère des entretiens avec des avocats qui veulent défendre la ministre. Le point de vue sur "la justice et ses Diafoirus" de Jean-Claude Magendie, président de la cour d'appel de Paris, et d'Yves Repiquet, bâtonnier de Paris, (Le Monde du 20 septembre) est ainsi arrivé au Monde via la chancellerie.
La ministre de la justice a une double stratégie de communication. Elle utilise sa bonne image pour réconcilier les Français avec la justice. Elle s'attache à montrer la justice quotidienne, qu'elle a fait apparaître chez Michel Drucker, à une heure de grande écoute - de la greffière au travailleur social. Elle sillonne les tribunaux français, chaque semaine. Dans le même temps, elle utilise sa popularité contre l'impopularité des juges et bouscule les magistrats sous l'oeil bienveillant du président. Leur défense est aussitôt taxée de "corporatisme" ou d'immobilisme. C'est le combat inégal de Rachida contre les "petits pois".
Sans grandes compétences juridiques, Rachida Dati ne peut être qu'une actrice sur le théâtre de "son" ministère. Que pourrait-elle faire d'autre? Elle a été placée là par Sarközy pour faire de la com et elle en fait! Des tonnes!
Commentaires
Les femmes à Nicolas Nagy de Bosca Sarkosy a une particularité :les femmes proches de lui peuvent se vanter de ne pas avoir une seule goutte de sang français.
Comme dirait Fadela c'est dégueulasse....
Oui, on s’était rendu compte que les Rachida, Rama, Fadela, etc. sont des mondaines. Mais le sont-elles entièrement ou à demi ?
P.S. : Avez-vous remarqué que ça rime avec Nicolas ?
Cher abad et JLA: je crois qu'elles ne peuvent pas adhérer à l'assos. de Fadela Amara !!!
Nicola discute avec Vladimir...
Petits ennuis encore avec la connexion, perte de temps...
Reçu l'avis d'imposition CSG: quel impôt "inique"! Que nous devons acquitter essentiellement pour subvenir aux besoins des CPF!
Amitiés
Des tonnes de com, certes oui, elle en fait et je trouve que ça lui va bien, si son ministère c'est ça, elle le fait avec brio ... mais aussi un pilier d'un pouvoir de la république à sa main, ça ne doit pas déplaire à un Président omni présent, et un rien tyrannique dans le mode politique.
Résumons :
président du parti au pouvoir assume le pilotage du pouvoir législatif
Président de la République assume le pilotage du pouvoir exécutif
Favori de la ministre de la justice et président du conseil supérieur de la magistrature assume le pilotage du pouvoir judiciaire
Je n'ai plus aucune question ....
Oui Christian, c’est ce qu’on appelle la séparation des pouvoirs, si chère à Montesquieu !