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Un "petit noir" qui coûte cher à Air France

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Marc Fredaine-Niazaire

Le passager intoxiqué par un produit caustique, il y aura un an demain, après avoir bu un café sur un vol Bordeaux-Paris d'Air France va réclamer 425 000 € pour préjudice à la compagnie Air France. Opéré à de multiples reprises, Marc Fredaine-Niazaire, 31 ans, n'a jamais pu reprendre son travail. Son estomac a été tellement réduit qu'il lui est impossible de prendre un repas normalement. « Je suis un handicapé à vie », se désole Marc Fredaine-Niazaire, incapable de boire « un verre d'eau d'un trait » après avoir été confronté la semaine passée à une expertise médicale à l'Hôtel-Dieu. Lui, l'ancien sportif qui faisait trois cents pompes pour garder la forme est devenu « une ombre », selon ses propres mots. Et tout cela pour un simple gobelet de café servi à bord d'un avion d'Air France. Il semblerait qu'un grumeau d'un produit, l'hypochlorite de sodium, servant à désinfecter les réservoirs d'eau de l'Airbus A-320, se soit retrouvé dans l'une des bouilloires à disposition du personnel. Le café servi était lyophilisé. Les enquêtes chez Sotoco, le fournisseur des cafés d'Air France, n'ont rien révélé car, selon les gendarmes, « la possibilité d'introduction même accidentelle de soude caustique » est peu plausible. Seule l'eau utilisée à bord reste encore suspecte.

Selon l'avocat de la victime, Me Didier Parr, les réservoirs d'eau de cet Airbus A-320 ont « été vidangés le 14 octobre 2006 pour éviter toute pollution... » se fondant ainsi sur les propres déclarations en défense de la compagnie aérienne. Marc Fredaine-Niazaire était le dernier passager servi par le steward, utilisant vraisemblablement une seconde bouilloire qui n'avait pas encore servi pour les précédents passagers.

P rocès le 16 novembre

Les gendarmes indiquent cependant qu'« il n'y a pas de détartrage des circuits d'eau » sur cet avion contrairement au manuel d'entretien des Airbus. « On dit tout et son contraire », ironise Me Parr. Les gendarmes assurent en conclusion aussi qu'ils « ne peuvent apporter une réponse claire à l'intoxication ». Seule hypothèse retenue finalement : l'empoisonnement volontaire de la victime, la seule qui « subsiste » selon eux. Cette version est construite sur les témoignages de trois passagers sur la centaine à bord de ce vol, appartenant tous au milieu aéronautique ou à des personnels d'Air France. « Trois passagers ont aperçu M. Niazaire. Il semblait transpirer et déjà malade en sortant des toilettes. Cela remet en cause l'intoxication du café pendant le vol », détaillent les gendarmes.

« Une telle concertation prouve à tout le moins que ces témoignages ont été préparés », suggère Me Parr qui se délecte déjà de plaider le 16 novembre devant le tribunal de Bobigny. Or, curieusement, le steward qui a servi le café et jeté le gobelet en cause dément lui-même cette version excluant l'empoisonnement volontaire. Tout comme le passager le plus proche de la victime installé sur le même rang.

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