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A propos de la "contre lettre" de Guy Môquet: il n'est pas mort pour la France

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La contre lettre de Guy Môquet: «Ces agents du capitalisme, nous les chasserons hors d’ici pour instaurer le socialisme »

Conservateur du Musée de la Résistance nationale, Guy Krivopissko a publié « La vie à en mourir, Lettres de fusillés 1941-1944 », aux éditions Tallandier. Un premier recueil de lettres d’adieu des fusillés de la Résistance. Il recommande la lecture du poème saisi sur Guy Môquet le jour de son arrestation « pour comprendre ces jeunes qui sont entrés en résistance ».

« Parmi ceux qui sont en prison
Se trouvent nos 3 camarades
Berselli, Planquette et Simon
Qui vont passer des jours maussades

Vous êtes tous trois enfermés
Mais patience, prenez courage
Vous serez bientôt libérés
Par tous vos frères d’esclavage

Les traîtres de notre pays
Ces agents du capitalisme
Nous les chasserons hors d’ici
Pour instaurer le socialisme

Main dans la main Révolution
Pour que vainque le communisme
Pour vous sortir de la prison
Pour tuer le capitalisme

Ils se sont sacrifiés pour nous
Par leur action libératrice
 

 

Vous avez reçu en juillet dernier les archives de la famille Môquet. Avez-vous commencé à les exploiter ?
" Oui, une partie significative des quatre mètres cube d’archives remises par la famille Môquet sera présentée au public à partir du lundi 22 octobre, jusqu’au 16 mars. C’est un carottage, parce que nous n’avons pas eu le temps de faire l’inventaire et l’étude des pièces qui nous ont été remises. Ce sont des objets, des albums photos et des archives des quatre personnages principaux de l’histoire de la famille Môquet. C'est-à-dire Prosper Môquet, le père, cheminot puis député communiste du 17ème arrondissement, Juliette, la mère de Guy, qui était commis aux écritures et militante syndicaliste, Guy, et Serge, le frère cadet de Guy Môquet.

Dans ces archives, on a retrouvé une deuxième lettre de Guy Môquet à sa mère écrite au crayon.
En 2002-2003, lorsqu’elle s’est mis à ranger le grenier familial, Anne-Marie Saffray Môquet, la file adoptive de Prosper Môquet, a trouvé dans un portefeuille appartenant à Juliette Môquet au milieu de plein d’autres papiers, pliée en huit, la dernière lettre de Guy, écrite au crayon. Confirmant qu’il y avait bien une lettre originale écrite au crayon. Comme celles que nous possédions par ailleurs pour les autres exécutés en même temps que Guy Môquet. L’original est donc au crayon. Et avec l’historien Jean-Pierre Azema, nous avons comparé, il y a une quinzaine de jours, cette lettre au crayon avec d’autres lettres écrites par Guy au crayon, en particulier le dernier petit mot d’amour qu’il adresse à Odette, qui est une jeune fille dont il est tombé amoureux et qui est dans l’autre partie du camp, qu’il écrit quelques minutes après cette dernière lettre. Nous avons comparé les écritures, le papier, et nous pouvons affirmer que, comme les autres condamnés, Guy a écrit une lettre au crayon. L’exemplaire que la famille nous avait remise en 1992 et qui était elle dans un portefeuille de Prosper Môquet était une transcription, réalisée certainement par un membre de la famille, peu après la réception de la lettre et des effets de Guy. Ces transcriptions étaient courantes à l’époque. On copiait les lettres pour les autres membres de la famille ou pour la résistance, afin que ces messages soient reproduits en tracts ou dans les journaux clandestins.

Un autre texte a été retrouvé. C’est un poème qui est adressé à ses camarades…
Ce texte est aussi présenté dans notre exposition. C’est une protestation. Peu de temps avant son arrestation, trois de ses camarades de la jeunesse communiste du 17ème arrondissement avaient été arrêtés. C’est un texte très politique. La mention manuscrite au crayon est la suivante : “trouvé sur Môquet“. Ce qui indique que cela a été saisi sur lui par les autorités judiciaires ou policières. Est-ce que ce texte était destiné à devenir un tract ou un papillon ? On l’ignore. J’ai le texte en main, je vous lis le troisième quatrain : “les traîtres de notre pays, ces agents du capitalisme, nous les chasserons d’ici pour instaurer le socialisme“.

C’est un appel politique. Est-ce qu’il faut lire ce texte en même temps que sa lettre à sa mère, pour être cohérent historiquement ?
On pourrait lire ce texte-là et d’autres de Guy effectivement, parce que c’est un militant de la Jeunesse communiste et ses convictions sont celles-ci et elles devraient être précisées. Je pense que si l’on veut comprendre Guy Môquet mais aussi ces jeunes qui entrent en résistance, d’autres dernières lettres ou d’autres textes de jeunes devraient être lus. C’est le souhait de la famille que Guy ne soit pas transformé en icône, et qu’à l’occasion de la journée du 22 octobre, l’on rende hommage à tous ces jeunes qui ont été l’ossature dynamique de la résistance."

 (Source: CONTRE JOURNAL  - Propos recueillis par Karl Laske )

"Il y a peu, Monsieur Sarkozy, président nouvellement élu, a décidé qu’à chaque rentrée scolaire (le 22 octobre, date choisie) serait lue aux élèves de collège la dernière lettre de Guy Môquet, un jeune homme de 17 ans, fusillé en 1941. Le but avoué de cette initiative : faire prendre conscience aux jeunes collégiens français de ce qu’est l’amour de la France ; un amour qui peut et qui a souvent conduit au sacrifice. L’intention est louable…
Sauf que ce fameux texte n’est rien de plus qu’une lettre d’adieu d’un fils à ses parents ; sauf que pas une fois, le jeune homme ne mentionne même la France ; sauf qu’il n’y a là aucun appel à la Résistance… Et pour cause ! Guy Môquet, arrêté en octobre 1940, ne l’a pas été pour son activisme contre les Allemands ; il ne l’a pas été pour un quelconque acte résistance -à moins que l’on considère le fait d’avoir été fusillé comme tel ! C’est pour avoir collé des affiches communistes que ce jeune militant a été arrêté ; et c’est parce qu’un officier allemand avait été assassiné qu’il a ensuite été fusillé. C’est bien triste mais ce fut le lot de nombre de Français… Quant à l’opportunité de porter au panthéon de l’histoire un militant communiste…
Lorsque ce fils de député communiste est arrêté, en octobre 1940, l’Allemagne hitlérienne et l’URSS sont alliées, complices même. Car si la signature du Pacte germano-soviétique (en août 1939) assure la paix à Hitler sur ses frontières de l’Est, lui laissant tout loisir d’envahir l’Ouest de l’Europe, le Protocole additionnel qui l’accompagne –il ne sera dévoilé qu’en 1945 après l’étude des archives de la Wilhelmstrasse- prévoit un véritable partage de l’Europe orientale. La Pologne et les Etats baltes en feront d’ailleurs les frais les premiers
 
(Source Historia Nostra)

 

 

Commentaires

  • Un bon socialo-communiste est un socialo communiste mort selon le vieil adage tellement vrai .
    Cet adage sied tellement bien à Sako et son équipe.

  • je ne comprends pas le peu pour ne pas dire l'absence totale de réaction à ce blitzkrieg mentral qu'on nous fait à propos de ce collabo de Guy Mocquet.
    Ce jeune communiste n'a jamais agi au nom d'une quelconque résistance contre l'occupant.
    Serait-ce le message que l'on veut nous faire passer : surtout ne pas résister à l'occupant mais s'occuper à détruire son propre pays au nom d'une idéologie universaliste (à l'époque le communisme aujourd'hui le mondialisme ?)

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