Un pas en avant, un dérapage de côté, la méthode Dati n'en finit pas de désarçonner son camp. Certes, la garde des Sceaux vient de franchir une étape périlleuse en achevant son tour de France de la carte judiciaire, annonçant une batterie de suppressions de tribunaux. Un dur labeur qui lui a causé de nombreuses inimitiés au sein du groupe UMP.
La tardive médiation du président du groupe, Jean-François Copé, et du Premier ministre, François Fillon, a permis de circonscrire la grogne et de limiter à trois le nombre de députés UMP qui ont voté, jeudi, contre le budget de la Justice.
Et patatras ! Cet épisode à peine passé, Rachida Dati se prend les pieds dans le tapis de l'aide juridictionnelle. Lors de l'examen de son budget, la ministre a annoncé à l'Assemblée que le gouvernement « s'inspirerait » du rapport sénatorial de l'UMP Roland du Luart pour instaurer « une franchise ».
Tollé dans l'hémicycle. La gauche l'a accusée de vouloir instaurer une « taxe sur les victimes » et une « justice de classe ». Gros malaise dans les rangs de l'UMP, Jean-François Copé étant le premier à avouer sa « surprise ». Quelques heures plus tard, Rachida Dati faisait marche arrière. Il n'y avait plus trace hier, au ministère, d'un tel projet...
Il n'en a pas fallu davantage pour relancer au sein de la majorité le soupçon d'incompétence qui plane sur la ministre de la Justice. Un député UMP francilien pointe la « fébrilité de ses interventions » à l'Assemblée tandis qu'un ponte du parti juge que l'« inexpérience » de Rachida Dati devient « problématique » : « Elle avait déjà oublié de faire de la politique en présentant la carte judiciaire, il serait temps qu'elle apprenne à en faire... », assène-t-il. Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, préfère louer le « grand courage » de sa protégée.
Un jugement que certains élus UMP ne manquent pas de nuancer en soulignant que, pour les municipales, la garde des Sceaux a choisi de se présenter dans le fort bourgeois VIIème arrondissement de Paris, acquis à la droite, plutôt que dans le décisif XIIème , déterminant pour reconquérir l'Hôtel de Ville.
Commentaires
Notre gardeuse des sots fait bien son métier : elle les garde bien !
Quant à ces agités du bocal que sont ces députés, ils ne servent strictement à rien, n’ayant pas une once de courage. Ils feraient mieux de se cacher.
je partage entièrement l'avis de ABAD