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Sur le front des grèves, cheminots et fonctionnaires

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Au centre, Didier Le Reste (CGT)

Agents de la SNCF et de la RATP, fonctionnaires... Nicolas Sarközy doit faire face aux mécontentements. Pourtant, hier, les fédérations de cheminots et trois syndicats de la RATP ont accepté de négocier. Pour les usagers, la grève continue.

C'est, à n'en pas douter, la semaine de vérité du début du quinquennat Sarközy. Avec, comme point d'orgue, la journée de demain, où se conjugueront les mécontentements des agents des transports publics, déterminés à sauver leurs régimes spéciaux de retraite, et le malaise des fonctionnaires, décidés à défendre leur pouvoir d'achat. Hier, après avoir reconduit la grève pour 24 heures, les fédérations de cheminots, et notamment SUD-Rail et la CGT, laquelle, depuis le début du conflit, jouait une partition plus radicale que sa confédération, ont décidé de gagner mercredi la table des négociations. Elles y retrouveront la direction et un représentant de l'Etat.


Une sortie de crise en perspective ? A l'Elysée, hier, l'humeur était plutôt à l'optimisme. Alors que le baromètre CSA- i>télé -« le Parisien » et « Aujourd'hui en France » indique une nette baisse de popularité du président et de son Premier ministre. Dans l'entourage gouvernemental, certains, en revanche, préféraient ne pas crier victoire trop tôt : « Tout dépendra de la volonté de compromis des fédérations et des réactions sur le terrain. »

Trois scénarios semblent envisageables. Le premier : les négociations à la SNCF et à la RATP (et aussi à EDF-GDF) avancent, les grèves sont suspendues et la base suit. Dans ce cas, la réforme, même arrondie de quelques compensations, l'emporte. Ce serait le premier succès de Sarkozy sur la scène sociale, mais aussi la victoire des syndicats réformistes, CGT comprise, la confédération de Bernard Thibault les rejoignant peu à peu.

Le deuxième scénario est plus flou. Au sommet, les négociations progressent, mais à la base, les salariés poursuivent le mouvement. Le conflit s'enlise, mais le gouvernement finit par faire passer sa réforme. L'affrontement laisserait des traces, avec Bernard Thibault et le dialogue social au rayon des grands perdants.

Dernière hypothèse, la pression des mécontentements, des fonctionnaires aux étudiants, pousse à la radicalisation des deux camps. Les négociations échouent. Le gouvernement lâche. Le conflit s'arrête. Et la « réforme » des régimes spéciaux a vécu. Dans ce cas, elle serait probablement vidée de sa substance plutôt que totalement retirée, histoire de sauver la face pour Sarközy. Les apparences sauves, c'est en revanche le volontarisme réformiste qu'il revendique qui serait mal en point pour le reste de son quinquennat.

(Le Parisien)

 

Commentaires

  • Merci, Gaëlle, de nous avoir remis cette note.
    Cette analyse de la situation par « Le Parisien » est de la poudre aux yeux. D’abord le résultat de cette grève sera celui qu’en donneront les médiats : ceux-ci peuvent parfaitement masquer la réalité, car il n’y a personne pour les contredire. Or les médiats sont partagés entre leur profond engagement gauchiste et leur soutien inconditionnel à Sarkozy. D’où cette attentisme qui vise à satisfaire les grévistes tout en permettant de dire que Sarkozy va faire sa réforme. Il ne faut surtout pas lui faire rater les municipales dans six mois. Il s’ensuit que les quarante annuités seront imposées, mais les grévistes auront de telles compensations (très faible décote, trimestres supplémentaires, bonifications diverses, etc.) qu’il n’en sera rien dans la réalité. Mais évidemment les médiats feront silence sur cet aspect et personne n’en parlera. Et les problèmes seront repoussés à plus tard.

  • Cette analyse a un défaut majeur, elle ne porte que sur les acteurs comme beaucoup trop d'analyses journalistiques. Ces acteurs n'existent que par mandats (élus) et ils changent ...
    Je vous invite à lire les données consolidées de l'INSEE parue en 2006 sur les perspectives du "basculement" entre actifs et retraités (passage de 2020 à 2050 parues dans Alternatives économiques). Cette perspective ouvre d'autres pistes plus lourdes, plus consensuelles, qui permettrait de renouveler le "contrat social" dont la retraite.
    Sinon, ces scénarios sont plaisants à lire, mais je ne me souviens pas qu'un analyste patenté ait réussi à "prédire" le bon scénario depuis 30 ans que je m'informe sur le "mouvement social".
    J'ai cette certitude que l'Histoire n'appartient qu'à ceux qui la font.
    Amicalement

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