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Marie Humbert

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«Je le connais, ce kiné. Il s'est occupé cinq mois de Titi, à raison d'une fois par semaine - et pas deux ans comme il le prétend - et durant tout ce temps je n'ai rien eu à lui reprocher. Lorsque je lui disais que Titi avait mal, il me donnait de la pommade pour le masser... Mais après la mort de mon fils, il a commencé à m'attaquer, notamment dans des revues catholiques. »

La diffusion prochaine du DVD d'Hervé Messager ne fait pas peur à Marie Humbert. Stoïque et sûre d'elle, elle a accepté sans hésiter de répondre point par point aux accusations de l'ancien kiné de son fils. Selon elle, la différence qu'il établit entre « tétraplégie » et « double hémiplégie » afin de démontrer que Vincent souffrait de troubles neurologiques affectant son discernement ne tient pas. « Dès le début, certains ont mis en doute la santé mentale de Titi. Ils ont dit qu'il n'avait pas toute sa tête, qu'il aurait été dépressif et qu'il n'avait pas vraiment envie de mourir. Ce n'est pas un argument nouveau. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le président Jacques Chirac avait demandé au Comité consultatif national d'éthique de faire une expertise sur Vincent. Les scientifiques ont conclu qu'il était en pleine possession de ses facultés mentales. J'ai les documents. Lorsqu'il me disait qu'il voulait mourir il savait ce qu'il disait. » 



A-t-elle travesti, en l'aggravant, la réalité sur l'état de santé de son fils, dans le but de justifier son acte comme l'affirme le kiné ? Selon Hervé Messager, Vincent pouvait regarder la télé et bouger « en pince » les cinq doigts de la main droite. « C'est faux. Pendant deux ans il n'a rien pu voir car il avait les yeux cousus. Lorsqu'on lui a décousu les paupières, Titi pouvait apercevoir des ombres, et la différence entre le jour et la nuit. En aucun cas, il ne pouvait regarder la télé. On la laissait allumée pour le son. De même, sa main gauche ne bougeait plus du tout. Pour la main droite, il pouvait faire des mouvements avec le pouce et, lorsqu'on l'aidait, avec l'index et le majeur. Il était incapable d'attraper, ni tenir quelque chose, pas même un stylo. Il pouvait simplement changer de chaîne avec son pouce. Des experts de Lille ont conclu que ses yeux étaient irrécupérables. Là aussi j'ai les documents. »

Aucune des attaques du kiné ne semble la toucher. Sauf celle de la surmédiatisation de son histoire. Deux livres et un film, était-ce vraiment nécessaire ? La voix se met alors à trembler, elle éclate en sanglots. « Si j'étale ainsi ma vie privée, c'est pour tous les autres Vincent. Le combat a commencé dans son lit d'hôpital. Il n'est pas terminé. Moi je suis toujours dans mon petit studio de Berck où je continue de me battre avec mon association. En ce moment, j'héberge deux mamans qui vivent ce que j'ai vécu. » Elle veut obtenir un amendement autorisant l'exception à l'euthanasie pour les cas comme Vincent. D'ailleurs, elle devrait prochainement demander au président Sarkozy de la recevoir. « Certains ont peur du film qui sera diffusé lundi, conclut-elle. C'est pour cela qu'ils montent au créneau. Mais qu'ils se rassurent. Le but de ce film n'est pas de régler des comptes mais de faire comprendre aux gens ce que j'ai vécu. »

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