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Le désert de tous les démons

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Richard Sainct dans les dunes du désert mauritanien le 8 janvier 2007
L'annulation du rallye Dakar 2008, exigée par les autorités françaises et officialisée vendredi 4 janvier, la veille du départ de l'épreuve, par les organisateurs, la société ASO, vient rappeler l'existence d'une immense "zone grise" entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne.

Peu ou mal contrôlée par les Etats de la région, elle court sur plusieurs milliers de kilomètres. Après les côtes du Sahara occidental et de la Mauritanie – où plusieurs étapes du Dakar devaient se dérouler –, elle traverse le nord du Mali et du Niger, mord sur le Sud algérien et libyen, jusqu'au Tchad.

Longtemps abandonné aux tribus touareg nomades et aux trafiquants d'armes ou de drogue, très actifs dans la région, ce no man's land de dunes de sable et de rocailles est devenu le refuge et la base arrière des groupes islamistes progressivement chassés d'Algérie et de leurs émules locaux. Il sert aussi, selon les services de renseignement occidentaux, de centre d'entraînement pour les candidats au djihad, qu'ils viennent d'Europe ou d'ailleurs.

Combien de "barbus" la bande sahélienne accueille-t-elle ? Guère plus de quelques centaines, semble-t-il, répartis en groupes autonomes, dont le plus ancien est celui de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, un vétéran d'Afghanistan. Les fidèles d'Abderrazak "El Para", un ex-militaire algérien capturé par des rebelles tchadiens et livré à Alger, sont également actifs.

Régulièrement, ces groupes font parler d'eux, qu'ils s'en prennent à des touristes étrangers (ce fut le cas en 2003 avec l'enlèvement d'une vingtaine d'Allemands) ou qu'ils attaquent les forces armées locales. En 2005, des groupes islamistes venus du Mali ont ainsi investi un camp dans le nord-est de la Mauritanie, faisant 15 morts parmi les militaires.

L'assassinat, le 24 décembre 2007, de quatre touristes français dans une région isolée de la Mauritanie, suivi, quelques jours plus tard, de la mort de trois militaires, constitue le dernier épisode de cette guerre larvée que livrent les groupes armés islamistes. Ils sont pour beaucoup dans l'annulation du Dakar 2008 – une première dans l'histoire de la célèbre compétition.

Les Occidentaux suivent de près la situation dans la bande sahélienne. Les Américains ont lancé en 2005 un programme de lutte contre le terrorisme au Sahara. Doté de 100 millions de dollars par an pendant cinq ans, il vise à épauler sept pays bordant le désert du Sahara. Chose inimaginable il y a quelques années, on a vu en 2007, dans le cadre de cette initiative, des militaires américains entraîner des troupes algériennes. Les Européens, eux, se contentent pour l'heure d'échanger des renseignements avec les pays sahéliens.

(LE MONDE 06.01.08)

Commentaires

  • « Longtemps abandonné aux tribus touareg nomades et aux trafiquants d'armes ou de drogue, très actifs dans la région » : on reconnaît là le langage venimeux, la langue de vipère de ce torchon qui se prétend journal : tout le monde aura reconnu « le monde ». Les Touaregs sont les habitants originels du Sahara, personne ne leur a abandonné ce territoire car c’est le leur ; et (après une faute d’orthographe) l’immonde les assimile aux trafiquants d’armes et de drogues, rien que cela ! Ils sont vraiment malades !

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