lundi 25 juillet 2005, 11h15
Acide chlorhydrique contre une école juive: deux nouvelles interpellations
PARIS (AFP) - Un jeune homme de 18 ans et un autre de 17 ans ont été interpellés lundi matin dans l'enquête sur le jet samedi de trois bouteilles d'acide chlorhydrique en direction d'une école juive du XVIIIème arrondissement à Paris, a-t-on appris de source policière.
Quelques heures après les faits, un adolescent de 15 ans avait déjà été interpellé. Les trois jeunes vivent dans le quartier. Le majeur est connu des services de police pour des faits de violence.
L'incident n'a fait aucune victime. Deux des bouteilles, en plastique, ont été lancées samedi vers 15H30 dans la cour de l'école Sinaï, où jouaient des enfants, tandis qu'une troisième bouteille est tombée dans une salle de l'établissement utilisée comme lieu de culte, où se trouvaient des parents.
Le ministère de l'Intérieur avait indiqué dimanche soir que Nicolas Sarkozy se rendrait lundi matin dans l'école, située 2-8 rue Tristan Tzara.
Le préfet de police Pierre Mutz s'est rendu sur place dimanche en fin de matinée, accompagné des responsables de la police et du parquet, selon le Crif qui précise qu'un représentant du maire de Paris était également présent.
Dimanche soir, le maire de Paris Bertrand Delanoë a condamné dans un communiqué "avec la plus grande fermeté l'action violente perpétrée contre l'école du Sinaï". "Nous devons poursuivre avec détermination la lutte contre le racisme et l'antisémitisme", selon M. Delanoë qui "adresse l'expression de toute sa sympathie au rabbin Pewzner, directeur de l'établissement et à l'ensemble de la communauté juive".
De son côté, le Bureau de vigilance contre l'antisémitisme a condamné "avec la plus grande force l'attentat commis samedi qui aurait pu tuer", demandant que "tout soit mis en oeuvre pour découvrir et interpeller les complices et commanditaires de cet acte odieux".
PARIS (AFP) - Les avocats de trois mineurs poursuivis pour avoir jeté samedi des projectiles dangereux dans une école juive du XVIIIe arrondissement de Paris samedi, ont assuré mercredi à l'AFP qu'il ne s'agissait pas d'une "agression antisémite, mais d'une bêtise de gamins".
Trois bouteilles d'acide chlorhydrique avaient été lancées samedi dans l'enceinte de l'école du Sinaï: l'une dans une salle de prière où se trouvaient des adultes, les deux autres dans une cour où jouaient des enfants.
"Les faits sont très graves, mais ils en contestent les fins antisémites", a indiqué Me Antoine Ricard, l'un des avocats.
En outre, selon lui "l'effet des projectiles lancés correspond à l'explosion d'un gros pétard et non à une bombe".
Enfin, Me Ricard a fustigé les déclarations "à l'emporte pièce" du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy qui s'était rendu à l'école du Sinaï lundi, où il avait indiqué ne connaître "qu'une stratégie" contre le racisme et l'antisémitisme, celle de la "tolérance zéro".
Selon l'avocat, "ces déclarations sont plus dangereuses qu'un pétard jeté dans une cour en terme de capacité d'attiser la haine entre les communautés".
Me Raphaël Gauvain, qui reconnaît lui aussi que les faits sont "très graves", a indiqué que "les jeunes sortaient d'un parking, où ils ont fait exploser d'autres projectiles avant d'aller vers l'école, où ils lancé les bouteilles sans préméditation".
Commentaires
Merci, Gaëlle, de nous remémorer cette agression qui n’avait fait aucune victime. On peut ainsi comparé le comportement des autorités et des médiats dans cette affaire et la récente agression à Rouen qui fait une blessée grave. Qui a dit : deux poids, deux mesures… ?