AFP. En chute libre dans les sondages, Nicolas Sarközy a tenté dimanche soir de redorer son blason présidentiel en se prévalant, lors d'une brève allocution télévisée, d'un "succès" du traité de Lisbonne grâce auquel "la France est de retour en Europe".
Selon l'Elysée, cette ratification sera effective une fois publiée, jeudi 14 février, au Journal officiel. La France sera le premier pays fondateur de l'Europe à donner son accord au traité, 21 mois après le non des Français qui avait scellé le sort du projet de Constitution européenne.
"Par ce succès, car c'est un succès, la France est de retour en Europe", a affirmé le chef de l'Etat. "Elle y a retrouvé son influence, sa capacité à faire valoir son point de vue, ses valeurs et le rôle moteur qui avait toujours été le sien par le passé".
Il a souhaité que la France "donne l'exemple" et "qu'elle soit de nouveau en Europe une force de proposition et d'entraînement".
Alors que la gauche et les souverainistes de droite réclamaient un référendum, M. Sarkozy a justifié la ratification par voie parlementaire en affirmant notamment que "si cette condition n'avait pas été remplie, aucun accord n'aurait été possible".
"Pour convaincre tous nos partenaires d'accepter ce nouveau traité "simplifié" que nous leur proposions et qui n'était plus une Constitution, il fallait qu'en cas d'accord nous nous engagions à le faire approuver par voie parlementaire", a-t-il dit en rappelant aussi son engagement de candidat à passer par le Parlement.
Alors que la France présidera l'UE au second semestre 2008, le chef de l'Etat a souhaité que cette période soit "l'occasion d'avancer" dans la voie d'une Europe "grande puissance".
"C'est dans cet esprit que je proposerai à nos partenaires comme priorité de travailler sur une stratégie de développement durable, une politique commune de l'immigration, une défense européenne et une refondation de la politique agricole", a-t-il insisté.
Enfin, il a plaidé pour que l'Europe puisse "parler de tout", notamment de la monnaie qui n'est "pas un sujet tabou".
"Maintenant, l'enjeu est de remettre de la politique en Europe, de ne plus abandonner l'Europe au seul jeu de règles automatiques qui ne laissent aucune place à la décision et à la responsabilité politique", a déclaré le chef de l'Etat.
"Il faut pouvoir parler de tout comme dans n'importe quelle démocratie: de la monnaie qui n'est pas un sujet tabou, de la politique commerciale, de la politique industrielle, de la réciprocité en matière de concurrence ou des dérives du capitalisme financier", a-t-il ajouté.
On va parler de tout? C'est bien vrai, ce nouveau mensonge?
Commentaires
« "la France est de retour en Europe"» : ah bon ! Depuis quand la France n’est plus en Europe ?
« Il faut pouvoir parler de tout comme dans n'importe quelle démocratie » : il serait bon qu’il explique cela aux juges qui viennent de condamner Le Pen.
Cher abad, c'est lui qui bientôt ne va plus être en Europe, mais peut-être aux Etats-Unis où il a été si heureux cet été...
On n'a pas besoin de ce traité - nullement simplifié, quel mensonge!- pour être européen: je me sens parfaitement européenne! Et avec nos caisses vides et 4O milliards de déficit économique on fait vraiment bonne figure!
PS: aucun commentaire sur le beau texte -d'une autre époque certes, mais... - de Charles Péguy sur l'Argent et le travail. Cela permettait de prendre du recul pour juger notre époque où personne ne se dit heureux et où on ne chante plus qu'à la Star'Ac...
C'est de l'extérieur du bocal (temporel) qu'on voit le mieux les poissons, disait à peu près Malraux, je crois...
Amitiés!