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Sarközy n'est pas content

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«J'écoute, je lis, j'entends tout ce qui se dit. Après les municipales, je prendrai avec sang-froid les décisions qui s'imposent.» Qui visait Nicolas Sarközy, hier, en ouvrant avec ce propos le Conseil des ministres ? François Fillon coupable d'avoir laissé les députés UMP s'en prendre la veille au secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant ? Les parlementaires UMP qui ne cachent plus leurs états d'âme et leur ras-le-bol devant l'étalage de la vie privée du président dans les médias ? Les ministres qu'on n'entend pas beaucoup défendre l'action et le bilan du gouvernement ?

«Le rappel à l'ordre visait tout le monde», résume un ministre. Les membres du gouvernement sont, en tout cas, restés «scotchés» par le ferme avertissement du «chef», si l'on en croit plusieurs témoins de la scène. Le message a été reçu cinq sur cinq : silence dans les rangs !

Juste avant le Conseil des ministres, le président avait déjà asséné devant sa garde rapprochée : «Gardez votre sang-froid !» Sous-entendu : ce n'est pas parce que les sondages sont moins bons qu'il faut tomber dans un profond pessimisme.

«Sang-froid» était d'ailleurs le mot du jour. Le président l'a répété aux onze têtes de liste aux municipales qu'il avait conviées à déjeuner au restaurant D'chez eux, à Paris. Des candidats qui avaient en commun d'être tous engagés dans des combats difficiles : Dominique Morvant (La Rochelle), l'ancien ministre Renaud Donnedieu de Vabres (Tours), Anne Courtillé (Clermont-Ferrand), Rachid Kaci (Nanterre), Delphine Burkli (Paris IXe), Marie-Claire Restoux (Clichy-la-Garenne) ou encore Nora Berra (Lyon VIIIe). «Il faut y croire», a-t-il encouragé.

C'est peu dire que le président est exaspéré par la morosité qui gagne les rangs de la majorité à un mois des municipales. On a très modérément apprécié les critiques contre Guéant, mais aussi contre le rapport Attali : «S'en prendre à Guéant, c'est attaquer Sarkozy» , dit-on à l'Élysée où l'on est bien décidé à mater ce début de rébellion de la «base» parlementaire. «On n'est pas agacé, on est énervé !», prévient un conseiller. À ceux qui se plaignent de la surexposition de la vie privée, un homme du Palais rétorque tout net : «L'étalage de la connerie est plus grave que celui de la vie personnelle.» 

Qui fait aussi étalage de connerie?

 

Nicolas Sarközy et François Fillon ont demandé aux secrétaires d'État Roger Karoutchi et Laurent Wauquiez d'adresser, «d'ici à la fin de semaine», un argumentaire de vingt pages aux parlementaires qui servira de bilan sur «les conséquences concrètes des neuf premiers mois d'action du gouvernement». Un proche du président constate amèrement : «Alors que le président est attaqué, on ne voit pas beaucoup de monde pour le défendre.» Et de s'interroger sur le succès du mini-traité européen «passé par pertes et profits».

Les ministres sont aussi dans le collimateur. «Cela flotte sur les bancs du gouvernement. Au lieu de commenter la vie privée du président, ils feraient mieux de répondre à l'opposition», s'inquiète-t-on au Palais. La sortie du secrétaire d'État aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, hier devant la presse parlementaire, invitant les conseillers de l'Élysée à «ne pas se substituer au gouvernement» risque de ne pas arranger les choses.

François Fillon, désormais plus populaire que le président dans les sondages, n'est pas épargné : «Quand on entend dire que Fillon est un roc, on rigole…», soupire un des plus proches collaborateurs du président. Officiellement, Sarkozy ne commente pas les sondages. Il n'empêche, cette nouvelle donne pèse sur la relation entre les deux hommes.

      (Le Figaro 09.02.08)

Commentaires

  • On en apprend des choses dans cet article : les députés UMP, qui probablement, ne savent ni lire ni écrire, ni compter, ont besoin qu’on leur fasse un argumentaire sur l’action du gouvernement : ils ne savent toujours pas ce qu’a fait ce gouvernement ! Il faut dire que ces pauvres d’esprit n’ont pas compris que le mini-traité était un succès.

  • Excellent,la zizanie ne fait que commencer et le Président n'a pas encore épuisé son stock de gaffes:réjouissons-nous de sa confusion prochaine.
    Souhaitons-lui une descente aux enfers de laquelle on ne remonte pas.

  • Le karcher ne fait plus peur.

  • Profitez en pour visiter le site de campagne de madame Morvant : DominiqueMorvant2008.com

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