Frère Pierre-Etienne, membre de la communauté des Béatitudes dans l'Aveyron, a reconnu avoir sexuellement agressé une cinquantaine d'enfants en quinze ans. Selon des courriers que nous nous sommes procurés, sa hiérarchie était au courant depuis 1998.
Après plus de vingt ans de silence, Pierre-Etienne A., 57 ans, tente aujourd'hui de soulager sa conscience. En août 2007, cet ancien frère de la communauté des Béatitudes installée à Comps-la-Grand-Ville en Aveyron se confie à une amie. Il la prie d'aller le dénoncer auprès de la justice, parce qu'il n'en « a pas le courage ».
Le 4 février dernier, placé en garde à vue, l'ancien religieux affirme avoir, entre 1985 et 2000, procédé à des attouchements sexuels sur des enfants, garçons et filles, âgés de 5 à 14 ans. Selon plusieurs témoignages, auxquels nous avons eu accès, la hiérarchie de cette communauté aurait été informée des agissements de frère Pierre-Etienne au moins dès 1998. Sans jamais rien en dire à la justice. Le 5 février, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Rodez pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité à l'encontre de frère Pierre-Etienne. Parallèlement, une autre information judiciaire, contre X cette fois, est ouverte pour non-dénonciation de mauvais traitements ou atteintes sexuelles sur mineurs de 15 ans.
Une cinquantaine d'actes. Selon Pierre-Etienne A., ses victimes étaient « souvent endormies » lorsqu'il exécutait ses méfaits. Certaines, en revanche, « étaient tout à fait conscientes, et avaient manifesté leur désaccord ». La cinquantaine d'actes confessés ont eu lieu dans les divers établissements de la communauté où Pierre-Etienne A. a été successivement affecté aux quatre coins de la France. L'une de ses proies, la jeune P., aurait subi des attouchements pendant « environ trois ans ». Quelque temps plus tard, elle tente de se suicider. Les enquêteurs cherchent aujourd'hui à retrouver toutes les autres victimes.
« Ne pas se faire juger par les païens ». Le 23 janvier dernier, un prêtre des Béatitudes, responsable d'une de ses maisons, adresse une lettre sans ambiguïté au parquet de Rodez : « J'ai reçu personnellement l'information de délits de pédophilie commis par M. Pierre-Etienne A., vers l'année 1998, en juillet-août », information qu'il tient de la bouche même des trois plus hauts dignitaires de la communauté de l'époque. Il poursuit : « L'information était plutôt une confidence et la crainte de voir l'affaire ébruitée et transmise à la justice, ceci pouvant mettre à mal la communauté des Béatitudes de n'avoir pas pris assez tôt la mesure des torts commis. En effet, des plaintes étaient alors remontées jusqu'au Modérateur général (NDLR : le plus haut responsable) avec risque de plaintes en justice. »
Une crainte confirmée récemment par le frère Ephraïm, fondateur de la communauté. Dans un courrier adressé il y a un mois à l'ensemble des membres des Béatitudes, il explique son peu de foi dans la justice des hommes, et cite la Bible : « Lorsque vous avez un différend entre vous, comment osez-vous le faire juger par des païens et non par les saints ? »
Une plainte avait déjà été déposée, sans suite. En 2001, Pierre-Etienne A. fait l'objet de poursuites. Une plainte est déposée, puis une information judiciaire ouverte au tribunal d'Avranches (Manche). Le religieux n'est entendu que deux ans plus tard. Les juges d'Avranches ont finalement conclu en se déclarant territorialement incompétents et en estimant les faits prescrits.
Des demi-mesures d'éloignement. A la fin de l'année 2000, les responsables de l'abbaye de Bonnecombe (Aveyron) prennent des dispositions pour « encadrer » frère Pierre-Etienne et lui interdisent tout contact avec des enfants, quoique cette abbaye accueille beaucoup de jeunes. En 2005, Pierre-Etienne est « relevé de ses voeux religieux ». Pourtant, la communauté l'héberge toujours.
(Le Parisien 18.02.08)
Commentaires
14/02/08 Le Conseil suisse de la presse va se pencher sur le comportement des médias dans les affaires de prêtres soupçonnés de pédophilie. Au centre de ses investigations figurera la présomption d'innocence et le droit à l'oubli.
Le Conseil de la presse a décidé spontanément d'intervenir sur cette question, sans qu'une plainte soit déposée, après le suicide d’un curé à Neuchâtel.
La Chambre romande de l'instance déontologique a été chargée de rassembler le matériel médiatique requis et de mener une discussion préalable sur le sujet
Un documentaire réalisé dans des séminaires belges montrait (façon de parler) que les séminaristes catholiques subissaient de la part des (dé)formateurs religieux une "initiation rectale approfondie" (ramonage)rendue obligatoire pour devenir prêtre .
Un séminariste rebelle racontait sa résistance contre cette
coutume et son obligation de quitter l'officine religieuse.
Ce riruel sodomique couplé au célibat des prêtres expliquerait les déviances de nombreux prêtres ou écclésiastiques (pédérastie,homosexualité).
L'amour multiculturel de ces prêtres sodomistopédérastes
ne s'expliquerait-il pas par la nécéssité d'avoir un cheptel
enc...lable nombreux "sous la main"?
Cher marcel, mais as-tu des infos sur ce documentaire, ce bizuthage ahurissant? Le mariage des prêtres: mais peut-être certains choisissent la prêtrise parce qu'ils sont déjà, avant le séminaire, attirés par les enfants et la sodomie? Il y a des sodomistes, des violeurs d'enfants, qui sont mariés! Ou qui ne manquent pas de femmes! (Dutroux, par exemple). Des éducateurs laïcs pédophiles ont avoué avoir choisi ce métier pour être en contact avec des gosses, des ados. Relire aussi Montherlant: La ville dont le Prince est un enfant... - S'ils sont "initiés" dès le séminaire, c'est effarant...
gaelle:
impossible de retrouver les références de ce documentaire
où j'avoue avoir ri de la décadence religieuse(compte à règler avec le clergé du temps où j'étais etudiant en école catholique).
Quelle est la proportion de présodomites ou de postsodomites dans le clergé? Nul ne le sait!
J'ai toujours pensé qu'il fallait être "spécial" pour être prêtre
à moins d'agir comme Urbain Grandier qui se servait du prestige lié à sa fonction pour se livrer à la fornication
continue:il a malheureusement mal fini.
Cette initiation n'a rien d'étonnant quand on voit la décadence de l'Eglise et sa dhimmitude.
L'obligation du Célibat des prêtres fut une mesure de circonstance prise au XIème siècle
(célibat ne signifie pas abstinence)
L'autorisation de leur mariage et l'accession des femmes à la prêtrise ferait qu'ils n'émenderaient plus les enfants de cœur, leur éviteraient de dire des énormités sur la pilule, et du même coup permettrait aux jeunes de remettre les pieds dans des églises désertes.
Cette ancienne Abbaye aveyronnaise,édifiée et longtemps occupée par des moines Cisterciens,(haut lieu de priére dans ce département)ne mérite pas d'abriter pseudo religieux,qui jette l'opprobe sur ce lieu saint.
Le célibat des prêtres sujet récurrent !
Déjà il faut bien dire que les pédophiles se trouvent de préférence dans les milieux proches des enfants donc prètres, instituteurs professeurs éducateurs etc.
Je crois que pour être prêtre orthodoxe il faut être marié, ce serait un bon moyen de réduire de manière plus que significative le nombre de prêtres homosexuels et pédérastes.
Se pose la question non secondaire de procurer des moyens d'existence au couple et à leurs (nombreux) enfants.
Savez-vous qu'il existe depuis février 2007 une association basée à Paris, regroupant des victimes de gens d'églises ? Cette association l'Innocence Profanée (www.innocenceprofanee.org) recherche des témoignages de victimes. Quelques uns sont déjà sur son site, d'autres le seront bientôt.
mais pourquoi se limiter aux gens d'Eglise quand tous les milieux qui touchent aux enfants (si je puis dire) en sont gorgés ? . ça sent l'anticléricalisme radsoc
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=2886