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DELPHES

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LE VOYAGE

                                  

                                      J’ai vu un paysage et puis j’ai vu un fleuve…

                                      Des chèvres oubliées enroulaient à leurs cornes

                                      Le silence des dieux et des déesses mornes,

                                      Lèvres ensanglantées par le vent qui n’abreuve.

                                      A Delphes dans les champs d’oliviers, la Pythie

                                      Enivrée de vapeurs parmi les marbres blancs

                                      Voit la beauté qui meurt avec un dernier cri

                                      Et les nymphes pleurer dans les bosquets de Pan.

  

                                      Mon amour est vivant près des eaux de l’Alphée,

                                      Il respire avec moi le sel bleu de l’été

                                      - Au bord de l’Alphée que silence, herbes folles…

                                      Un chant abolira l’oubli des Immortels,

                                      La flûte d’un berger ou le souffle d’Eole

                                      Mugissant sur la mer qui résonne d’appels.

                                                                                                                       

                                                                                                                          Gaëlle MANN

                                         

Commentaires

  • Très beau poème au chant très pastoral. Merci, Gaëlle.

  • Merci Gaëlle de cette brise pure venant des éons tranchant les miasmes putrescents de la modernité.
    Comme Heimdall, vous entendez pouser l'herbe printanière.

  • Merci à abad, et à Voyageur: j'ai été à Delphes, et ailleurs en Grèce. C'est mon plus beau souvenir de voyage. L'Alphée est un fleuve du Péloponnèse: il ressemble à la Durance des Alpes de Haute-Provence, il roule ses eaux transparentes sur des galets blancs, à un certain moment de son cours. J'ai voulu fixer ces souvenirs.
    Je ne connais pas Heimdall. Je vais essayer de le trouver sur le Net.
    Merci encore, je suis très touchée.

  • @Voyageur: je sais maintenant qui est Heimdall!

  • Il y a des personnes privilégiées qui gardent la mémoire de l'Age d'or et qui peuvent la transmettre par des poèmes. Vous en êtes, Gaëlle. Le "paganisme" n'est rien d'autre que cette mémoire enfouie, "paganisme" (de "paganus", paysan) qui n'est que le nom donné par les religions monothéistes (qui sont, elles, des inventions humaines) pour désigner cette grande spiritualité cosmique qui prend ses références dans la nature, qui conserve encore cette grande connaissance.

  • Cher Dragon, ce que vous m'écrivez me fait extrêmement plaisir. Merci! Je suis allée jadis sur ces lieux, et j'ai ressenti une intense émotion, comme si je venais de retrouver mon véritable pays. C'est indicible. J'entend le Paganisme comme vous.

    Amitiés!

  • Un plaisir, une invitation au voyage, un peu de vous, un grand merci ... Délicieux

    Amicalement

  • Merci, Christian! Ton commentaire me fait un grand plaisir!

    Mais on a mal disposé ce poème: les lignes sont décalées... Il n'est pas présenté ainsi sur ma page Word.

  • Jolie ! Je ne vous savez point la fibre poétesse.

  • @Pharamond: j'ai publié trois recueils de poèmes!(épuisés aujourd'hui) En général, je préfère les vers libres, mais là j'ai voulu composer un sonnet dans les règles. Ce poème a obtenu le prix du sonnet en Italie (trois langues pour concourir: italien, français et anglais): premier prix en langue française, et j'ai reçu ensuite une magnifique médaille, un diplôme, et une invitation pour Brindisi, où siégeait le jury. Mais je n'y suis pas allée, c'était trop loin. Voilà. Merci pour ton commentaire!

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