La vigne vierge par-dessus la tonnelle
Dessinait la plus précieuse des dentelles
Où des yeux noirs en grappes nous suivaient furtifs
A travers le feuillage aux délicats motifs
Quand, à une table en fer sous les arceaux,
On prenait une bière ou une menthe à l'eau
Apportées dans des verres embués de fraîcheur,
Nous n'avions pas besoin, je crois, d'autre bonheur
Pour sentir passer l'amour d'un beau matin d'été
Mon père au beau visage amaigri par la guerre
Parlait et me souriait dans l'ombre mouvante et claire
Cette voix, je l'entendrai plus,
Son visage, je ne le verrai plus
Ni son sourire vivant
Un blanc matin d'été
Gaëlle Mann
Commentaires
Bel Hommage,Gaëlle.
Avoir eu Gaëlle pour enfant devait être un bonheur.
Très beau poème et très émouvant hommage à tous les pères. Merci, Gaëlle.
Très belle image de l'été, me rappelant les miens en Ardèche. Avec mon père.
c'est beau...touchant
excellent et touchant
C'est ma façon de souhaiter la fête des Pères, au mien qui a été un excellent père, intelligent et attentif, et très affectueux. Je le voyais comme un ami, je pouvais parler de tout avec lui. J'aimais aussi son courage, et son sens du travail. C'était un mathématicien, mais il savait aussi peindre et admirablement dessiner depuis son plus jeune âge. Le principal trait de son caractère était la modestie. Et la clairvoyance.
@ stéphane D: vous évoquez l'Ardèche, mon père était 100% ardèchois. Mais physiquement, c'était un homme du nord, il n'avait rien d'un méridional.
De la Beauté dans un monde si cruel : votre poème, chère Gaëlle est magnifique.
Poignant, poignant de vérité, celle, qui au-delà des ans, est et reste ce qui nous fait.
Merci Gaëlle