Les limons de la Seine ont préservé de l'usure du temps ces traces du passé. Il s'agit principalement de silex taillés et des fragments d'os d'animaux probablement consommés sur place. "Ces vestiges mais aussi un foyer laissent présumer des bivouacs de quelques jours à plusieurs semaines", indique l'Inrap. Dans ces cinq haltes de chasse mis au jour sur un site de 5000 m2, les chasseurs ont "surtout renouvelé leur panoplie de pointes de flèches" mais ils ont aussi découpé de la viande et gratté des peaux "pour la confection de vêtements ou de tentures".
"Le Mésolithique fait suite au réchauffement climatique survenu il y a 10.000 ans, explique à LCI.fr Bénédicte Souffi, coresponsable du chantier de fouilles. Il y avait davantage d'arbres et d'arbustes, peu de prairies. Ce qui explique que les chasseurs abandonnent le propulseur (une sorte de manche dans lequel était insérée la sagaie) pour l'arc, mieux adapté à la chasse en forêt. C'est une période où les cerfs et les sangliers apparaissent dans la région tandis que rennes et chevaux disparaissent."
Et l'archéologue d'ajouter : "L'environnement, le climat et même les êtres humains sont quasiment les mêmes qu'aujourd'hui".