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Pour une grosse poignée de dollars

Bétancourt et Delanoe.jpg
Heureuses toutes les deux!

Selon la Radio Suisse Romande (RSR), des dirigeants des Forces armées révolutionnaires colombiennes (Farc) auraient touché des millions de dollars pour libérer leur otage Ingrid Betancourt et ses 14 compagnons.

«Les 15 otages ont en réalité été achetés au prix fort, après quoi toute l'opération a été mise en scène», a rapporté la radio publique dans son journal de la mi-journée, citant «une source proche des événements, fiable et éprouvée à maintes reprises ces dernières années».

Quelque 20 millions de dollars ont été versés aux ravisseurs, a assuré la RSR. Le chef du service étranger de la radio, Pierre Bavaud, a précisé que les sommes en question n'étaient pas une rançon stricto sensu mais auraient servi à «retourner» deux des gardiens des otages. Ces derniers, qui ont été évacués en hélicoptère avec Ingrid Betancourt, devraient désormais bénéficier d'une amnistie en allant s'installer à l'étranger. «C'est un retournement. Il existe en Colombie un fonds spécial doté de 100 millions de dollars pour retourner les rebelles des Farc», a expliqué Pierre Bavaud.

La radio a ajouté que les Etats-Unis, dont trois agents ont été libérés mercredi, étaient «à l'origine de la transaction». A Paris, le ministère des Affaires étrangères nie toute implication.

Réagissant à ces informations, le général Freddy Padilla, commandant des forces armées colombiennes, a assuré que le gouvernement de Bogota n'avait «pas versé un seul centime dans cette opération», qui a permis les libérations. Il estimé qu'il aurait été préférable que le gardien des otages, «Cesar», accepte des millions de dollars, car cela aurait démontré selon lui «la décomposition dans les rangs des Farc».


«Vaste mascarade»

Pour la Radio Suisse Romande (RSS), cette libération «arme au poing et façon opération Ninja» ne serait donc qu'une vaste mascarade.

Rappelant qu'aucune vidéo complète de l'opération n'a été diffusée, le journaliste suisse s'interroge: «En général ce type d'opération est toujours filmé de bout en bout par un membre du commando. Puisque l'opération a été un succès, pourquoi cette vidéo n'a-t-elle pas été diffusée?»

Toujours selon la radio, les raisons d'une telle mise en scène sont multiples. Premier objectif: permettre au président colombien Alvaro Uribe de s'en tenir, du moins officiellement, à sa ligne dure, qui exclut toute négociation avec les rebelles.

La deuxième raison serait électorale: ce coup d'éclat permet à Alvaro Uribe «de redorer son blason d'homme fort du pays chef de l'Etat colombien». La semaine dernière, le président a en effet demandé au Congrès colombien de convoquer immédiatement de nouvelles élections présidentielles anticipées.

La France dément toute implication

De son côté, la France affirme vendredi n'avoir versé aucune rançon à la guérilla des Farc pour la libération d'Ingrid Betancourt.

«La réponse est très simple: non», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Eric Chevallier, interrogé pour savoir si Paris avait versé de l'argent à la guérilla colombienne.

«N'ayant pas été associés à cette opération, nous n'avons pas été associés à ses modalités de financement, si tant est qu'il y ait eu des modalités de financement», a-t-il ajouté lors d'un point de presse.

Les Etats-Unis dans la confidence

De leur côté, les Etats-Unis ont révélé jeudi qu'ils étaient au courant que Bogota préparait une opération pour libérer les otages aux mains de la guérilla et ont laissé entendre qu'ils avaient apporté au moins un "soutien technique" à la Colombie, avec laquelle Washington coopère militairement. Mais l'ambassadeur américain à Bogota, William Brownfield, a assuré que le gouvernement des Etats-Unis n'a versé «ni un dollar, ni un peso, ni un euro» pour la libération mercredi de 15 otages, dont trois Américains.

Ingrid Betancourt : "Je ne pense pas que ce j'ai vu soit une mise en scène"

Interrogée sur une éventuelle mise en scène, Ingrid Betancourt a affirmé : «Avec ce que j'ai vu pendant l'opération - et franchement, honnêtement, je ne pense pas que l'on puisse me duper facilement - je ne pense pas que ce j'ai vu soit une mise en scène», a déclaré Mme Betancourt.

«Il y avait des degrés de tension, c'était tellement stressant que nos camarades ont résisté, ils ne voulaient pas monter dans l'hélicoptère», a-t-elle expliqué. «Ils avaient la sensation qu'on était pris dans un piège». «Quand l'hélicoptère a décollé, la joie de ceux qui avaient commandé l'opération, de nous tous, n'était pas fictive», a encore dit l'ex-otage.

De toute manière, Ingrid Betancourt serait bien la dernière à dire la vérité à ce sujet...

 

Commentaires

  • «Avec ce que j'ai vu pendant l'opération - et franchement, honnêtement, je ne pense pas que l'on puisse me duper facilement - je ne pense pas que ce j'ai vu soit une mise en scène», a déclaré Mme Betancourt.

    La prétention de ces bobos me laissera toujours aussi pantois. Te tromper est au contraire extrêmement facile, ma grande. Les "franchement, honnêtement" ne sont pas très rassurants quant au niveau général de franchise. Le fait que les "camarades" se soient senti piégés est au contraire un aveu involontaire qu'il y avait anguille sous roche depuis longtemps et qu'eux-mêmes le sentaient. Alors leurs geôliers...

  • Voici l'impeccable comm. de Martinez:
    http://www.egaliteetreconciliation.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=2015&Itemid=0

  • Puisque le général en chef de l'armée colombienne nous dit que Bogota n'a pas versé un € dans cette mascarade, c'est bien parce-que c'est nous qui avons payé, non?

  • «De toute manière, Ingrid Betancourt serait bien la dernière à dire la vérité à ce sujet... » : oui, chère Gaëlle, les merdiats veulent nous faire croire qu’elle ne peut dire que la vérité ! Et surtout on aime bien l’argument : elle se serait rendu compte s’il s’agissait d’un simulacre d’évasion. Elle en avait donc l’habitude ? Par contre on a tout de suite senti les invraisemblances et les incohérences de ses déclarations. Lamentable propagande !

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