Perpignan (Pyrénées-Orientales)
Quinze jours après le terrible accident survenu lors d'une démonstration d'exercice militaire à Carcassonne, cinq blessés sont toujours hospitalisés. C'est notamment le cas de Gabriel, un petit garçon de 3 ans dont les parents ont également été touchés par des éclats de balles. « C'est un calvaire que notre petit-fils vit jour après jour, un calvaire ! Et encore, c'est lui qui me donne de la force...
Aujourd'hui encore, je n'ose pas le prendre contre moi de peur de lui faire mal », souffle Marie-Jeanne Gayrard, sa grand-mère de 55 ans, une habitante de Narbonne (Aude). Mercredi soir, Gabriel a dû subir sa cinquième opération au centre hospitalier de Purpan à Toulouse (Haute-Garonne). Ce petit garçon se trouvait debout sur sa poussette en première ligne lorsque le sergent du 3e RPIMa (Régiment parachutiste d'infanterie de marine) a ouvert le feu à balles réelles.
« J'espère que cette année l'Etat fêtera avec la pudeur nécessaire le 14 Juillet »
L'enfant a reçu un projectile dans le poumon. Un autre a touché son coeur à deux millimètres de l'artère coronaire. Il a toujours une balle dans le bras et des éclats à l'intérieur de la boîte crânienne. « Mon petit-fils n'arrête pas de dire : Lui le soldat, il était protégé. Il avait un casque et un fusil. Et il m'a cassé le bras. Et mon ventre aussi est tout cassé. Malgré tout ça, il ne se plaint jamais des souffrances physiques qu'il endure », insiste la grand-mère qui souhaite que les autorités n'oublient pas les blessés de Carcassonne.
« J'espère que cette année l'Etat fêtera avec la pudeur nécessaire le 14 Juillet. Et surtout, qu'il y aura un minimum de compassion pour les victimes du drame de Carcassonne », ajoute-t-elle. Au moment de la « bavure militaire » la famille était au premier rang. La maman de Gabriel, Julie, 29 ans, a reçu une balle dans la jambe et une autre dans le poignet. Et Franck, son compagnon de 41 ans, souffre d'une double fracture tibia-péronnet péroné et d'une fracture du fémur. Les trois sont hospitalisés à Purpan. « Gabriel a reçu la première balle. Puis ma fille a été touchée à l'aller puis au retour de la rafale. Lorsqu'elle vient visiter son enfant, sur son brancard dans la chambre des soins intensifs, elle ne peut même pas le serrer dans ses bras », raconte encore la grand-mère.
Avec son mari, sa fille et le compagnon de celle-ci, ils viennent de se constituer partie civile. Leur avocat, Me Etienne Nicolau, n'hésite pas à dénoncer « l'incompétence des militaires » et entend bien obtenir réparation pour cette famille qui reste aujourd'hui la plus gravement touchée par cet accident.
Le Parisien - 13 juillet 2008
Commentaires
Espérons que les souffrances de Gabriel prendront fin le plus vite possible.
Par contre,il ne me déplairait pas qu'un autre Carcassonne se produise mais aux dépens du nain et de ses ministres lors du défilé du 14 juillet.
Après tout,il existe des fusils permettant des tirs à plus de 2000 m et les tireurs d'élite ne manquent pas.
"double fracture tibia-péronnet "
bel exemple de nov'orthographe et d'absence de relecture.
Merci, Gaëlle de nous tenir informés de cette douloureuse affaire ; car maintenant c’est l’omerta complète ! Les victimes ne sont ni des cpf, ni d’une certaine communauté, alors : silence radio, on n’en parle plus !