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Un accord avec l'Iran? Colère des néoconservateurs

« L’administration Bush, qui a accepté de participer à des pourparlers avec l’Iran sur le nucléaire (samedi 19 juillet à Genève), semble devenir plus pragmatique et s’éloigner de sa vision d’un “Axe du mal”, selon certains analystes. Le numéro trois du département d’Etat William Burns va participer à Genève aux entretiens entre le diplomate en chef de l’Union européenne, Javier Solana, des diplomates d’Allemagne, France, Grande-Bretagne, Chine et Russie, et le négociateur iranien Saïd Jalili. » (AFP, 17 juillet.) Par ailleurs, des rumeurs font état de l’ouverture d’une section d’intérêts diplomatiques américaine à Téhéran. Tout cela marque-t-il une percée dans le dossier ? Il est encore bien trop tôt pour l’affirmer. Mais la politique actuelle de l’administration américaine suscite la colère des éléments les plus conservateurs aux Etats-Unis.

Dans une libre opinion publiée le 15 juillet 2008 par le quotidien américain The Wall Street Journal sous le titre « Israel, Iran and the bomb »
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"Quand vous avez un doute, bombardez!"

 John Robert Bolton, qui fut notamment le représentant des Etats-Unis aux Nations unies et qui est l’un des néoconservateurs les plus radicaux, écrit :

« Plus de sanctions aujourd’hui (à supposer, de manière irréaliste, l’appui de la Russie et de la Chine) seront tout simplement “trop peu, trop tard”. Alors qu’un changement de régime serait la solution préférable, il n’y a pratiquement aucune chance de déloger les mollahs à temps. Si nous avions fait plus durant les cinq dernières années pour appuyer tous les mécontents – les jeunes, les non-Perses, les laissés-pour-compte de l’économie –, les choses auraient pu être différentes. »

« C’est pourquoi Israël est à un tournant : faut-il qu’il utilise la force pour casser le contrôle par l’Iran du cycle du combustible nucléaire ? Si elle est couronnée de succès, une telle entreprise, hautement risquée et peu attractive, de bombardements aériens ou de sabotage ne résoudra pas la crise nucléaire iranienne. Mais elle aura l’avantage de faire gagner beaucoup de temps. Avec ce temps, nous pourrons effectuer un changement de régime à Téhéran ou, au moins, le mettre en route. »

« Donc, au lieu de débattre pour savoir comment continuer cinq années de diplomatie qui ont conduit à l’échec, nous devrions considérer de manière sérieuse quelle coopération les Etats-Unis accorderont à Israël avant, pendant et après une attaque contre l’Iran. De toute façon, nous serons rendus responsables de l’attaque et nous en subirons les conséquences ; il est donc logique que nous faisions tout notre possible pour qu’elle réussisse. Au minimum, nous ne devrions mettre aucun obstacle à l’action israélienne et nous devrions aider ses efforts autant que possible. »

« Ces sujets ne sont décidément pas très plaisants. Un Iran nucléaire l’est encore moins. »

Le professeur Gary Sick, qui a servi au Conseil national de sécurité sous les présidences Ford, Carter et Reagan, et qui fut le principal conseiller à la Maison Blanche durant la révolution irakienne (1979) et la crise des otages américains, commente cet éditorial :

« Comme d’habitude, John Bolton a absolument raison. Ses propositions pour une stratégie peuvent être dangereuses et frôler la folie (“Quand vous avez un doute, bombardez!”), mais son analyse de la politique à Washington est incontestablement juste. »

« Alors que tout le monde s’émouvait de la possibilité que les Etats-Unis (et peut-être Israël) se préparent à une nouvelle guerre contre l’Iran, Bolton analysait la réalité et concluait que, loin de se préparer à attaquer, les Etats-Unis se préparaient à un accord (deal) avec l’Iran. Il constatait que, au cours des deux dernières années, les Etats-Unis ont complètement renoncé à leur politique d’opposition à un dialogue européen avec l’Iran. »

« D’abord, les Etats-Unis ont déclaré qu’ils participeraient si les négociations donnaient des signes de progrès. Puis, quand cela n’a pas été le cas, ils ont été plus loin et ont participé à la formulation d’une offre plus attractive pour l’Iran. Bolton note que, quand cette offre a été présentée par Solana à Téhéran, elle comportait une signature de Condoleezza Rice aux côtés de trois autres membres du Conseil de sécurité et de l’Allemagne. »

« Il a sans doute aussi noté la suggestion de la secrétaire d’Etat Rice d’ouvrir une section d’intérêts diplomatiques à Téhéran – un premier pas vers le rétablissement des relations diplomatiques. Et il n’a pas manqué de relever le ton particulièrement conciliant du témoignage sur l’Iran du sous-secrétaire William Burns devant le Congrès. »

« Maintenant, un jour après le cri d’alarme de Bolton selon lequel les Etats-Unis devenaient mous (soft) sur l’Iran, nous avons appris que Burns participerait aux conversations de samedi à Genève avec le responsable iranien du dossier nucléaire. Les pires craintes de Bolton ont été confirmées. »

(Source: le Monde diplomatique - 17 juillet 2008)

Commentaires

  • « Si la « paix mondiale » est notre principale préoccupation, nous devons instaurer un équilibre des pouvoirs, nous devons permettre aux opprimés de ce monde d'accéder aux armes les plus sophistiquées… L'équilibre de pouvoir est l'unique clé de la paix. » Aujourd'hui, alors qu'Israël et les lobbies qui le soutiennent font tout ce qui est en leur pouvoir pour nous entraîner dans une Troisième guerre mondiale, j'estime nécessaire de le répéter...."

    Qui écrit celà? Gilad ATZMON, citoyen israélien, essayiste, musicien.
    Chapeau bas Monsieur.
    On peut lire tt l'article:
    http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=5519&lg=fr

  • « Si la « paix mondiale » est notre principale préoccupation, nous devons instaurer un équilibre des pouvoirs, nous devons permettre aux opprimés de ce monde d'accéder aux armes les plus sophistiquées… L'équilibre de pouvoir est l'unique clé de la paix. » Aujourd'hui, alors qu'Israël et les lobbies qui le soutiennent font tout ce qui est en leur pouvoir pour nous entraîner dans une Troisième guerre mondiale, j'estime nécessaire de le répéter. "

    Qui écrit celà? Gilad ATZMON, compositeur et essayiste ISRAELIEN.
    Chapeau bas Monsieur.

    On lira la suite: http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=5519&lg=fr

  • Ah mince! navré chère Gaelle, je l'ai remis croyant qu'il était passé à l'as...
    Me parait remarquable cette voix dissidente..

  • Un accord avec l’Iran ?
    Wait and see….

Les commentaires sont fermés.