CASTRES (TARN). Trente soldats du 8e RPIMa, dont dix membres ont été tués dans une embuscade en Afghanistan le 18 août, partent demain
pour Kaboul, effectuer la relève de leurs camarades.
A l'intérieur du bar, quelques jeunes jouent au baby-foot. Attablés dehors sous la pluie, une dizaine d’autres sirotent une bière en parlant à voix basse. Ce mardi soir, au « Palma » le Palmarium pour les initiés , à H - 36 du grand départ, ce n’est pas la fête. L’entraînement vient de s’achever.
« Une journée pour dire au revoir, ce n’est pas de trop », grince Mélanie*, la petite amie d’un 1 r e classe sur le départ, l’une des rares à avoir accepté de s’exprimer. Car ici, la Grande Muette mérite plus que jamais son surnom et la population, encore sous le choc, fait bloc autour de ses soldats. « Il faut nous comprendre, explique Annie, une coiffeuse. Ici, chacun a perdu quelqu’un ou connaît une personne qui a été endeuillée. » Anthony Rivière, tué le 18 août, habitait en colocation avec l’un des 1 r e classe blessés, juste au-dessus d’un magasin de lingerie fine. C’est à quelques mètres de là que travaillait la femme de l’adjudant Devez, lui aussi tombé « on est tellement tristes pour elle », souffle l’une de ses collègues.
Depuis le fatal « 18 », ici, même les fêtes n’ont plus la même saveur. « Avant, on allait au Quay Night pour danser, maintenant, on discute », résume Mélissa, dont le chéri est parti fin juillet. « Il y a peu, dans cette boîte, Lionel, l’un des jeunes qui va partir, à peine ses classes terminées, s’est effondré en pleurs », raconte une autre épouse, dont le budget téléphone a explosé ces dernières semaines.
Dans un petit café du centre, le seconde classe Philippe raconte les petites nuits pour cause d’entraînement intense ces dernières semaines, qui permet de souder une section nouvellement constituée.
« Toute la section, assure-t-il, est pressée d’aller là-bas, pour les copains », et aussi « pour venger ceux qui sont tombés ». « Même les blessés », qu’il voit encore, « voudraient y retourner ». « Avant d’y aller », tout ce qu’il demande c’est que l’armée française « cesse de vouloir faire la guerre à l’américaine avec un budget de Tchétchènes » et, surtout, qu’elle ne pousse plus des jeunots qui n’étaient pas faits pour ça à s’enrôler. « Dans les publicités, on voit les soldats descendre d’un hélico avec une corde lisse. La réalité, c’est qu’on nettoie les chiottes deux fois par jour, qu’on enchaîne les gardes et que là-bas c’est une putain de guerre. »
* Tous les prénoms ont été modifiés.
Le Parisien -11 septembre 2008
Nicolas Sarközy devrait donner l'exemple en envoyant au moins un de ses deux fils, Pierre et Jean, se battre à Kaboul! Ils ont le même âge que ces jeunes militaires français que nous saluons pour leur courage.
"Il y a des noms qui protègent des balles", a dit en 14-18 quelqu'un dont le nom m'échappe...
Commentaires
Comme d’habitude, article exécrable du pharisien ; ce n’est pas nouveau ; mais le pire est atteint avec cette exhortation :
« et aussi pour venger ceux qui sont tombés » : qu’ils aillent avec cet esprit, au lieu de garder la tête froide, et ils vont voir ces malheureux, la dérouillée qui les attend.
Quant aux fils du nain, ils ne sont pas fous : ils ne se porteront pas volontaires ; ils savent que d’autres, embrigadés par la propagande, feront leur guerre à leur place.