Le gouvernement, pris en étau entre une crise financière qui pèse sur la croissance et la contrainte de réduire ses déficits, a présenté ce matin un projet de loi de finances très pessimiste.
Résultat, l'objectif d'équilibre des comptes de la sécurité sociale est repoussé à 2012, la dette devrait encore grimper et les prévisions de croissance sont plus que limitées.
- Le déficit se creuse. Le déficit de l'Etat va continuer à se creuser en 2009, à 52,1 milliards d'euros, après s'être déjà alourdi à 49,4 milliards en 2008, soit nettement plus que les prévisions initiales du gouvernement.
- Une croissance limitée. Le gouvernement, prenant acte de la crise financière, anticipe une croissance limitée à une fourchette de 1 à 1,5% l'an prochain et a même retenu «par prudence», une hypothèse de 1% pour le cadrage de son budget 2009, présenté ce matin. En 2008, la croissance est également prévue à 1%, en net ralentissement par rapport aux prévisions initiales. Pour les années suivantes, le gouvernement s'attend toutefois à un rebond de la croissance, puisqu'il anticipe une hausse du PIB de 2,5% en 2010, 2011 et 2012.
Auparavant, le gouvernement tablait sur une croissance du PIB de 1,75 à 2,25% en 2009.
- L'objectif d'équilibre de la Sécurité sociale repoussé à 2012. Le gouvernement repousse à 2012 son objectif de retour à l'équilibre du régime général (salariés) de la Sécurité sociale. «La trajectoire est ambitieuse, notamment dans le champ de la sécurité sociale qui devra respecter l'objectif de retour à l'équilibre du régime général en 2012», prévoit le budget 2009, alors que le Premier ministre François Fillon avait jusqu'ici fixé un objectif de retour à l'équilibre en 2011.
«La maîtrise des dépenses de santé, la recherche constante de l'efficience et de la performance de notre système de santé permettront d'être à l'équilibre de l'assurance maladie courant 2011, sur l'ensemble des risques maladie, accidents du travail et maladies professionnelles», indique le budget 2009.
- 473 millions d'euros pour l'audiovisuel public. Le projet de loi de finances 2009 présenté consacre 473 millions d'euros pour compenser la suppression progressive de la publicité sur France Télévisions et Radio France. Le projet de loi sur l'audiovisuel public, qui devrait être présenté en conseil des ministres fin octobre, prévoit pour janvier 2009 l'arrêt de la publicité après 20 heures sur les chaînes de France Télévisions et un changement du régime publicitaire de Radio France.
Comme annoncé précédemment, 450 millions d'euros seront alloués à France Télévisions, et 23 millions iront à Radio France.
- Une dette qui explose. Selon le projet de budget 2009, la dette de la France va par ailleurs grimper l'an prochain à 66,0% du produit intérieur brut (PIB), après avoir déjà atteint 65,3% en 2008, soit nettement au-dessus du plafond de 60% imposé par Bruxelles. Initialement, le gouvernement prévoyait une dette limitée à 64% du PIB en 2008 et un retour à 60% en 2012.
- Le budget de la justice marque le pas. Le projet de budget 2009 de la Justice atteint 6,66 milliards d'euros, une hausse annuelle à périmètre constant de 2,6% qui marque un ralentissement dans la progression des dotations de ce ministère, malgré les nouveaux coûts de la réforme de la carte judiciaire et de l'ouverture de prisons. Régulièrement décrié comme étant l'un des plus faibles de l'Union européenne, le budget de la Justice avait progressé de 4,6% en 2008 et 5% en 2007.
- 900 postes supprimés dans l'enseignement supérieur et la recherche. Les moyens budgétaires et fiscaux pour l'Enseignement supérieur et de la Recherche progresseront de 6,5% en 2009 par rapport à 2008, mais 900 postes seront supprimés. Les crédits de fonctionnement alloués au ministère de Valérie Pécresse, «première priorité budgétaire du gouvernement», seront au total de 24,16 milliards d'euros.
- Des prélèvements stables. Le taux de prélèvements obligatoires (impôts, taxes et cotisations) devrait rester quasiment inchangé en 2009 (43,2%) et jusqu'en 2012, date à laquelle le gouvernement escomptait initialement de le ramener autour de 40%, selon le projet de loi de finances présenté vendredi.
- Instauration d'un écoprêt à taux zéro jusqu'à 30.000 euros par logement. Parmi les rares bonnes nouvelles présentées ce matin lors du projet de budget, le gouvernement prévoit l'instauration d'un écoprêt à taux zéro «dans la double limite de 300 euros par m2 et de 30.000 euros par logement», en faveur de la rénovation thermique des bâtiments anciens servant de résidences principales.
Commentaires
On ne retiendra qu’une chose de ce budget : ils ont bien prévu que le trou de la sécu va encore se creuser ; pour une fois ils ont l’honnêteté de reconnaître que l’immigration va continuer de croître !
Plutôt que l'écoprêt pour les économies d'énergie je préféreraais un vrai réchauffement de la planête.
Avoir le climat du moyen âge ne me déplairait nullement.
@Gaelle
ahurissant, sur le site du Figaro, l'article intitulé : L'Europe veut accueillir des immigrés qualifiés.
J'ai tenté de voos l'adresser par e mail mais votre adresse e mail pose problème.
Sincères salutations.
Mélanie a parfaitement raison : s’il est vrai que la terre se réchauffe, on ne peut que s’en réjouir !
Plus besoin de se chauffer, ni de s’habiller chaudement. Que des économies ! Plus besoin de pétrole pour le chauffage et pour l'habillement, moins de production de cet horrible gaz carbonique, heu pardon, dioxyde de carbone. Ah, mais malheur, si on ne produit plus de gaz carbonique, il n’y a plus d’effet de serre et on aura froid ! C’est insoluble !