Prise à son tour dans le tourbillon des rumeurs sur la santé des établissements financiers, la Caisse d'Epargne, symbole de sécurité pour des millions de petits épargnants, s'est efforcée mercredi de rassurer ses clients, avec l'aide du gouvernement.
N'étant pas coté en Bourse, le groupe est "à l'abri de la tourmente qui affecte les marchés financiers", a assuré son directeur général, Nicolas Mérindol. Et ne risque donc pas d'être victime des attaques spéculatives qui ont déjà mis au tapis les banques Fortis et Dexia, et avant elles, Lehman Brothers et HSBC.
La Caisse d'Epargne "dispose d'une situation de liquidité particulièrement robuste" puisque les dépôts de sa clientèle couvrent 90% des crédits qu'elle a engagés, a-t-il expliqué. Autrement dit, ses besoins de financement sont couverts presque intégralement par ses ressources.
Et même s'il lui fallait un jour intégrer dans ses comptes la perte de valeur de sa filiale Natixis, très affectée par la crise, la Caisse d'Epargne ne perdrait au grand maximum que 666 millions d'euros, assure-t-on dans l'entourage de M. Mérindol.
Prenant très au sérieux le risque d'un mouvement de panique des épargnants, au lendemain du sauvetage de Dexia, le porte-parole du gouvernement s'est lui aussi employé mercredi à déminer le terrain.
"En terme de crise financière, on est dans une situation où toutes les rumeurs sont possibles. Et ce genre de rumeurs sont totalement destructrices", a déclaré Laurent Wauquiez.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde a également démenti au cours du conseil des ministres que la Caisse d'Epargne soit en difficulté, assurant que "tous les indicateurs et indices étaient plutôt supérieurs à la moyenne".
Cependant, si le groupe n'est pas directement exposé à la tourmente actuelle, il l'est indirectement, par l'intermédiaire de sa filiale Natixis (banque d'investissements). Cette banque d'affaires, qui a perdu beaucoup d'argent dans la crise, a dû se résoudre à augmenter son capital de 3,7 milliards d'euros en septembre. En tant qu'actionnaire, la Caisse d'Epargne a mis 1,3 milliard d'euros de sa poche.
Interrogée par l'AFP sur la situation du groupe, la Commission bancaire, l'organisme de contrôle des banques, a simplement rappelé qu'elle ne communiquait jamais sur une banque en particulier. AFP.01.10.08
Commentaires
Les journalistes sont de bien piêtres informateurs. Banque ne signifie pas la même chose, que l'on soit d'un côté ou de l'autre de l'océan atlantique.
La-bas, cela signifie banque d'affaires. Ce sont ces dernières qui sont chahutées, du fait qu'elles ont pris de gros risques. En FRANCE, ce sont des banques de dépôt, avec les reins bien solides, et les coffres remplis d'argent frais. L'exposition est moindre. Le problème, c'est la confiance que les participants ont les uns sur les autres. Ils ne se prêtent plus, de peur de récupérer des produits véreux. La machine ralentit peu à peu, et l'économie ne va plus de l'avant. La B.C.E ne peut faire faillite, car c'est elle qui frappe la monnaie.
Vous avez l'air très au fait de la chose économique, Arauris. Voudriez-vous nous expliquer comment la "Fed" américaine est devenue un organisme privé qui bat la monnaie américaine et les différences que cela engendre avec la Banque de France et la Banque Centrale Européenne ?
@Voyageur
Merci pour vos compliments.
Voici deux vidéos qui vous permettront d'y voir plus clair, sur vos recherches.
http://www.dailymotion.com/popular-week/video/x4gebe_zeitgeist-systeme-bancaire-mondiale_politics
http://www.dailymotion.com/video/x4wlui_suprime-en-defense-de-letat-nation_news
Merci, Arauris, pour ton commentaire juste et parfaitement informé. Et très clair. Les banques d'affaires américaines ne sont pas à comparer avec les banques de dépôt françaises!