Le président russe, Dmitri Medvedev, pose devant un missile Topol que la Russie a testé avec succès dimanche 12 octobre 2008.
D'avis d'expert, on n'avait pas vu telle démonstration de force depuis la Guerre froide. Avec quatre lancements de missiles balistiques en moins de 24 heures, la Russie semble bien décidée à reprendre sa place sur l'échiquier international en réaffirmant sa puissance militaire. Dans un climat avec Washington déjà fortement dégradé par la situation en Géorgie et la délicate question du bouclier antimissile que les américains veulent installer en Pologne et en République tchèque, la Russie sort un peu plus les griffes.
Deux des missiles ont été lancés depuis des sous-marins nucléaires, l'un croisant en mer d'Okhotsk (extrême Orient), l'autre en mer de Barents (nord-ouest), le troisième - un Topol - a été tiré depuis la base militaire de Plessetsk, dans le nord-ouest de la Russie. Le président Dmitri Medvedev, qui a assisté au tir à Plessetsk, s'est félicité du succès de l'opération. La veille déjà, il avait assisté au lancement d'un missile intercontinental Sineva qui aurait battu un «record» en s'abimant 11.500 km plus loin dans le Pacifique.
«Ceci démontre que notre bouclier (nucléaire) est en état de marche», a constaté Dmitri Medvedev, après le lancement du Topol, qui a couvert quelque 6 000 kilomètres en 22 minutes avant de s'écraser sur la péninsule du Kamtchatka (extrême Orient russe).
«Un tour de chauffe en cas de guerre avec les Etats-Unis»
Avec ces quatre essais réussis en deux jours, le président a réaffirmé sa volonté de renforcer l'armement russe assurant que la Russie n'allait «pas ménager ses moyens financiers» pour développer sa puissance militaire. «Nous introduirons bien sûr un nouveau type de forces et de moyens au sein de notre armée», a-t-il déclaré, et «naturellement nous continuerons aussi à lancer des missiles balistiques traditionnels».
Un porte-parole de la marine russe, Igor Dygalo a confirmé à l'AFP le succès des tirs depuis les sous-marins qui ont atteint leurs cibles au Kamtchatka (extrême Orient russe) et sur un terrain militaire au bord de la mer Blanche, au nord-ouest de la Russie. «Les missiles ont touché leurs cibles dans le mille», a-t-il déclaré, reconnaissant que l'ampleur de ces exercices sortait de l'ordinaire.
L'analyste militaire Pavel Felgenhauer a souligné le caractère extraordinaire de ces tests qui ont eu lieu dans le cadre des manoeuvres «Stabilité 2008» auxquelles participent toutes les branches de l'armée russe. «C'est un tour de chauffe en cas de guerre avec les Etats-Unis», a même jugé l'expert. Ces exercices militaires «stratégiques sont les plus importants depuis 20 ans. On peut tracer un parallèle avec ceux de la première moitié des années 1980. On n'avait rien vu de tel depuis, que ce soit en Russie ou aux Etats-Unis», a-t-il relevé Felgenhauer.
Les exercices militaires se multiplient
La Russie multiplie les exercices de force. Le mois dernier déjà, deux bombardiers stratégiques russes - des Tupolev-162 capables de transporter chacun 12 missiles armés d'ogives nucléaires de 200 mégatonnes - ont participé à des exercices militaires au Venezuela, bête noire de Washington en Amérique latine. Enfin, plusieurs navires de guerre russes font escale depuis samedi et pour trois jours à Tripoli, en Libye, afin de participer à des manoeuvres en Méditerranée, avant de se rendre au Venezuela dans le cadre d'exercices militaires prévus au mois de novembre.
Ces démonstrations de la puissance militaire russe interviennent alors que Moscou a menacé de riposter aux projets américains de mettre en place un système de défense antimissile sur les territoires de la Pologne et de la République tchèque, deux pays de l'ex-bloc soviétique. La guerre des mots entre la Russie et les Etats-Unis s'est encore aggravée en août, en raison de la guerre en Géorgie, une ex-république de l'URSS désormais alliée de Washington.
(Leparisien.fr avec AFP -12 octobre 2008)
Commentaires
Oui, vu d'ici, ils sont puissants. Mais il y a plus puissant qu'eux. Je pense que les U.S.A. auront toujours une longueur d'avance sur eux. Les russes sont aux ordres, en tant que sous émanation subventionnée du capitalisme, et épouvantail à agiter face à la vieille EUROPE. Au milieu de l'étau, c'est nous...
La Russie vient de réhabiliter la famille impériale ces derniers jours. En pleine crise financière. Elle s'éloigne donc de l'horrible pèriode bolchévique en faisant la nique à tous les atlanto-sionistes qui parasitent encore nos contrées.
Souhaitons que les femmes russes fassent un peu plus d'enfants et que les russes diminuent leur ration de vodka. Ce pays bercé de fortes traditions sera alors certainement un allié sûr et exemplaire pour les peuples d'Europe.
Mikhaïl Gorbatchev critique souvent le comportement des pays occidentaux envers la Russie, mais notre presse ne donne que fort peu d'échos à ses déclarations:
"L'Occident doit arrêter de donner des leçons à la Russie (Gorbatchev)"
http://fr.rian.ru/world/20081012/117689332.html