Après le coup de filet opéré mardi à l'aube dans la mouvance "ultra gauche" et des perquisitions présentées comme fructueuses, les policiers enquêtant sur le sabotage de caténaires SNCF tentent de confondre les dix personnes dont la garde à vue se poursuit mercredi.
Neuf, dont cinq femmes, sont en garde à vue dans les locaux de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), à Levallois (Hauts-de-Seine), la dixième, une femme de 64 ans, à Nancy. Ces gardes à vue peuvent durer jusqu'à 96 heures s'agissant d'un dossier de terrorisme.
La surveillance de ce groupe s'était déjà resserrée la semaine dernière à l'occasion du passage d'un "train Castor" transportant des déchets nucléaires de Cherbourg à Strasbourg. Police et gendarmerie avaient mis en place plusieurs dispositifs de contrôles pour prévenir toute tentative visant à bloquer le convoi.
Presque dans le même temps, "au petit matin de samedi", selon une source proche du dossier, les gendarmes ont effectué une série de contrôles routiers en Meurthe-et-Moselle. Parmi les personnes contrôlées "à proximité de l'endroit où le 26 octobre un dispositif semblable à ceux utilisés pour les sabotages avait été découvert sur une caténaire", selon la même source, figurent trois des dix interpellées de mardi matin.
Ces personnes, des Français, dont un né en Belgique et une femme née en Suisse, ainsi qu'un Franco-Belge, ont été arrêtées mardi à la faveur d'une opération ayant mobilisé 150 policiers et un escadron de gendarmerie, conduites dans la Meuse, à Paris (20e), Rouen, Baccarat (Meuse) et à Tarnac (Corrèze), où le chef de file présumé du groupe vivait dans une communauté libertaire.
Parallèlement, des perquisitions se sont révélées fructueuses, donnant du grain à moudre aux enquêteurs dans les interrogatoires.
Selon une source proche de l'enquête, les policiers de la Sous-direction anti-terroriste (SDAT) de la Police judiciaire ont retrouvé des documents consignant les heures de passage des trains, commune par commune, avec horaire de départ et d'arrivée dans les gares. Ils ont également mis la main sur du matériel d'escalade dont ils se demandent s'il n'aurait pas été utilisé par les "saboteurs" pour poser sur des caténaires ces fameux fers à béton, en forme de crochet doté d'un système de verrouillage afin de résister au premier choc et provoquer le maximum de dégâts possible.
Autre trouvaille lors des perquisitions: un manuel contenant des indications sur le comportement à adopter lors d'une garde à vue pour résister au mieux à la pression des policiers.
Aucun cheminot ne figure parmi les personnes arrêtées, avait souligné Michèle Alliot-Marie mardi, au grand soulagement du président de la SNCF, Guillaume Pepy, et des syndicats.
Par ailleurs, une enquête a été ouverte, mercredi après qu'un train régional reliant Caen à Tours a dû s'arrêter après avoir heurté des plaques de béton posées sur la voie, près d'Alençon.
Commentaires
Je ne crois pas une seconde à la culpabilité de ces ‘activistes’ : le gouvernement amuse la galerie avec cette ultra-gauche, espérant ainsi calmer l’inquiétude des Français.
Point de vue partagé, cher abad.
Un leurre, rien qu'un leurre ! Comment des services secrets qui suivaient ces gens là, les ayant vus sur place quelques jours auparavant, se seraient-ils laissés déborder?
Dur d'avaler tous ces galimatiats, c'est vraiment indigeste tellement la manoeuvre est grossière.