Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

"La référence au terrorisme est disproportionnée" selon Me Dominique Vallès

Des neuf personnes mises en examen samedi pour des faits à visée « terroriste », cinq ont été placées en détention provisoire : Julien Coupat, présenté comme la tête pensante de la bande, son amie Yldune L., Gabrielle H., Benjamin R. et Manon G. Les trois premiers se voient reprocher des dégradations sur les lignes TGV.

Bertrand D., Elsa H., Mathieu B. et Aria T. ont été libérés sous contrôle judiciaire. Tous sont poursuivis pour « associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».

En début de semaine dernière, la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, présentait ces neuf jeunes gens comme les membres d’un réseau « anarcho-autonome » qui auraient joué un rôle dans les actions de sabotage de début novembre sur les lignes de TGV. Selon le parquet, les enquêteurs ont trouvé au domicile de certains d’entre eux des « pinces coupe-boulons, des manuels relatifs à l’action violente, des guides sur le réseau » ferré. Mais pour les avocats de la défense, cela ne tient pas. Aucune preuve directe, comme des empreintes digitales ou des traces ADN, qui permettrait d’établir le lien entre leurs clients et les fers à béton posés sur les caténaires, n’a été recueillie. La qualification de terrorisme les fait bondir. « Il n’y a aucune proportionnalité entre des faits reprochés, qui ne sont en rien établis, et qui, quand bien même, ne seraient que des dégradations qui n’ont pas mis en danger de vies, et une procédure terroriste », estime Me Irène Terrel, avocate de Julien Coupat et de trois autres personnes. Me Steeve Montagne, avocat de Yldune L. dénonce de son côté une « instrumentalisation par le pouvoir de l’appareil judiciaire ». Me Dominique Vallès, conseil de Bertrand D., 22 ans, et d’Elsa H., 23 ans, conteste elle aussi les qualifications retenues.

Dans quel état d’esprit sont vos clients ?

Me Dominique Vallès.
Ils sont sous le choc. La garde à vue qu’ils ont subie est un régime dur : quatre jours avec des interrogatoires nombreux. Ils ne comprennent pas très bien ce qui s’est passé, notamment ces interpellations un peu brutales… Eux contestent totalement les faits reprochés et la qualification elle-même. Ce qui reste, c’est vraiment peu de chose.

Justement, que leur reproche-t-on ?

En l’état de l’information, on ne sait pas encore. En tout cas, les deux personnes que je défends ne sont pas concernées par les dégradations à la SNCF. Elles sont mises en examen pour « association de malfaiteurs à visée terroriste ». Notre position est de dire que cette qualification, par rapport à leur participation et à leur action réelle, est totalement disproportionnée. Cela me paraît contestable. Il y a quand même une obligation de faire coïncider la qualification juridique retenue, lourde de conséquences parce que la peine encourue est tout de même de dix ans ! et les faits tels qu’on peut les stigmatiser. Est-ce que cela va aboutir à un renvoi devant le tribunal ? A une ordonnance de non-lieu ? On verra.

Quels liens entretiennent-ils avec Julien Coupat ?

Je ne peux rien en dire. Je ne peux rester que sur des éléments globaux. Pour le contenu du dossier, il faut attendre.

Pouvez-vous nous parler un peu de vos clients ?

Bertrand est en licence de sociologie à la faculté, il a 22 ans. Elsa est en master 1ère année d’anglais et donne des cours de soutien à des enfants en difficulté. Lui est garçon d’orchestre à l’opéra de Rouen pour gagner un peu d’argent. Ils font des petits boulots comme ça. Quand on dit qu’ils sont coupés de la société, c’est faux, ils sont complètement intégrés. Ils mènent au contraire leur vie pour être en situation de lien et d’aide avec les autres. Ils vivent chacun dans une communauté différente à Rouen. Des groupes de quatre ou cinq étudiants avec un mode de vie un peu alternatif, où ils mettent leurs revenus en commun. Il y a chez eux une volonté de vivre avec les autres. Et ils sont engagés, c’est vrai, politiquement à gauche.

Le Parisien - 17.11.08

ndb: On dit que MAM était hantée par le résurgence d'un terrorisme de gauche... Si ces jeunes gens sont coupables, ce qui reste à prouver, il y a peut-être en ce moment d'autres saboteurs des lignes SNCF qui continuent à courir, trop heureux qu'on ait arrêté des "intellos" qui jouaient aux activistes de papier...  

Commentaires

  • La sous-chèfe du groupe se prénommerait : ‘Yldune’. C’est un vrai nom de comploteuse clandestine. On ne pouvait pas trouver mieux. J’avoue que maintenant je crois à ce complot.

Les commentaires sont fermés.