Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Toute la misère de France...

Mie de Pain 02.01.09.jpg
Le soir, à la Mie de Pain... 2 janvier 2009

C’est le plus grand centre d’hébergement d’urgence en Europe. Au Refuge, à Paris (XIIIème ), géré par l’association la Mie de pain, 430 hommes « accidentés de la vie », 10 % des SDF de la capitale sont là chaque soir pour manger et dormir. Dans ces locaux qui accusent un demi-siècle,  pas de chambres individuelles ni d’intimité mais trois immenses dortoirs sur trois étages abritant une soixantaine de boxes de six à huit lits.

Vite saturé, hier encore, le Refuge affichait complet à 21 heures. « C’est le cas depuis le 20 octobre dernier », observe Eve Roffiaen, vice-présidente de l’organisation caritative. La rénovation des lieux, évaluée à 34 millions d'euros sera initiée cette année et, en 2011, les premières chambres de un à quatre lits maximum verront enfin le jour.

Ici, l’accueil est « inconditionnel, anonyme et gratuit ». « Les gens n’ont pas à subir l’humiliation d’expliquer pourquoi ils sont là », enchaîne-t-elle. Dès 16 h 30, une bonne vingtaine d’exclus frigorifiés se pressent déjà devant la porte d’entrée qui ouvre une demi-heure plus tard. Deux cents « occupants », les plus fragilisés, ont une carte rouge avec un numéro de lit et l’assurance d’être au chaud dès la nuit tombée tout au long de l’hiver. L’autre moitié, soit 230 SDF, se présente à l’accueil, près du sapin et des guirlandes, un ticket vert ou blanc signifiant qu’ils étaient là la veille ou ces dernières semaines. Il y a enfin ceux, une dizaine, qui y débarquent pour la première fois et récupèrent le matelas d’un « habitué » absent. Faute de place, à 21 h 45, trois retardataires ont été orientés dans un autre centre d’hébergement pour une simple mais vitale mise à l’abri (pas de lit).


A chaque étage, propre mais vieillot, un bénévole en blouse blanche remet à chacun un drap jetable et une serviette. Les bagages sont laissés à la consigne dans un mini-coffre individuel. Les sans-logis préfèrent généralement garder leurs papiers et leur argent sur eux. Huit agents de sécurité sont mobilisés. A condition d’arriver avant 20 h 15, tous les "galériens" ont droit à un repas servi dans un grand réfectoire.
 
Au menu, une soupe de lentilles, une purée avec fricadelles de boeuf, un morceau de Port Salut et un yaourt aromatisé. Moyenne d’âge des « hébergés » : entre 40 et 45 ans. On croise des retraités à la barbe blanche, un Noir avec une cravate, un vieillard pieds nus dans ses mocassins, des clandestins marocains... Mais aussi trois sourds et muets, un malvoyant, des étudiants étrangers, un homme qui, épuisé par les frimas, n’a plus de voix ou un autre qui se recoiffe dans des sanitaires rudimentaires.
Il y a des clochards mais aussi des travailleurs pauvres, comme Alain, 50 ans, jardinier « à plein temps et en CDI » qui gagne environ 1 000 € mensuels. Un an que ce moustachu qui ne se « plaint jamais » prend ses quartiers au Refuge.
Depuis deux ans, Alain attend un logement social. La carte de voeux qu’il a imaginée pour la Mie de pain sera envoyée à la ministre du Logement, Christine Boutin. Au recto, une armoire Louis XV. Et ces mots pleins de malice : « Pour nous non plus, ce n’est pas commode. »

 

 

Commentaires

  • Les étudiants étrangers non européens et les clandestins marocains doivent être pris en charge par des structures de charité spéciales, financées par leurs ambassades et consulats respectifs, en attendant la régularisation de leur situation. Le clandestin pèse sur nos structures sociales en faillite. Il est en tort, en quelque sorte il vole nos propres enfants, et en connaissance de cause. Rien ni personne ne l'a obligé à arriver chez nous sans les autorisations. L'étudiant étranger doit prouver qu'il a les moyens de payer son séjour avant de venir en France. Sinon, qu'il retourne chez lui, de gré ou de force. Etudier est un privilège que nombre de jeunes de France n'ont pas.
    Quant à celui qui gagne 1000 €, il doit participer à son entretien dans la mesure de ses moyens, et être prioritaire en tant que Français de souche d'âge mûr pour le logement social.
    On n'en peut plus, nous autres.

  • Avez-vous remarqué que le SDF a des couverts en plastique : Boorlo va se dépêcher de lui faire payer la taxe pique-nique ! Ah, mais on s’occupe de l’avenir de la Planète, pas comme ces crétins qui s’occupent des SDF !

  • Purée, la photo me fend le coeur ...
    Je demande encore (comme pour d'autres sujets): pourquoi s'occupe-t-on des conséquences et pas des causes ?
    Cher Abad, vous avez raison :" l'avenir de la Planète" n'a pas prévu le réchauffement du coeur pour les SDF !

Les commentaires sont fermés.