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La justice espagnole ouvre une enquête pour crimes contre l'Humanité, colère d'Israël

Bombardements à Gaza le 23 juillet 2002.jpg
Après le bombardement par l'aviation israélienne d'un quartier de Gaza (23 juillet 2002)
Benjamin Ben Eliezer en 2002.jpg
L'ancien ministre de la Guerre, Benjamin Ben-Eliezer, le 3 septembre 2002 en Cisjordanie

La justice espagnole a ouvert jeudi une enquête pour "crimes contre l'Humanité" visant l'ex-ministre israélien de la Guerre Benjamin Ben-Eliezer et six hauts responsables militaires israéliens, pour un bombardement meurtrier à Gaza en 2002.

Cette annonce a provoqué la colère d'Israël, où le ministre de la Guerre Ehud Barak a réagi en affirmant qu'il "fera tout" pour obtenir l'annulation de cette enquête "délirante".

"La réaction d'Israël est la réaction d'Israël et la réaction du gouvernement espagnol est de respecter la justice", a déclaré pour sa part le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.

"Nous allons tous continuer à travailler et nous aider les uns les autres à construire la paix" au Proche-Orient, a-t-il assuré à des journalistes en début de soirée.

Le juge madrilène Fernando Andreu a jugé recevable une plainte du Centre palestinien pour les droits de l'Homme sur le bombardement qui avait tué un dirigeant du Hamas, Salah Chehadeh et 14 civils palestiniens, "en majorité des enfants et des bébés", le 22 juillet 2002.

 Quelque 150 Palestiniens avaient également été blessés lors de cette attaque, par l'explosion d'une bombe d'une tonne larguée par un F-16 israélien à Gaza, sur une maison du quartier Al Daraj.

Le magistrat a pris cette décision en vertu du principe de juridiction universelle reconnu par l'Espagne en matière de crimes contre l'Humanité, de génocide et de terrorisme.

Le juge espagnol estime que les faits dénoncés "présentent des indices de crimes contre l'Humanité", dans son procès-verbal auquel l'AFP a eu accès.

"En effet, écrit-il, nous serions confrontés à l'existence d'une attaque contre la population civile, illégitime dès le départ, car ayant pour objectif un assassinat, celui de Chehadeh".

Evoquant une "action qu'on devine clairement disproportionnée et excessive", le juge déclare qu'Israël ne pouvait ignorer "les conséquences possibles" du lancement d'une bombe de "grande puissance" sur une zone habitée.

Outre l'ancien ministre israélien Benjamin Ben-Eliezer, la plainte vise six hauts responsables militaires.

Il s'agit du commandant des forces aériennes israéliennes au moment des faits, Dan Haloutz, du général Doron Almog, du président du Conseil national de sécurité israélien Giora Eiland, du secrétaire militaire du ministre de la Défense, Michael Herzog, du chef d'état-major des Forces armées Moshe Yaalon et du directeur du Service général de sécurité, Avi Dichter.

Sommé à l'époque par la gauche israélienne et des organisations de défense des droits de l'Homme en Israël de s'expliquer, le général Haloutz avait dit que l'attaque contre Chehadeh ne l'empêchait "pas de dormir".

Le ministre israélien de la Guerre Ehud Barak "a l'intention de se battre vigoureusement contre les accusations en Espagne et de faire tout ce qui est nécessaire pour obtenir l'annulation de l'enquête", a indiqué son ministère...

AFP. 29.01.09

Commentaires

  • On peut prédire des "attentats antisémites" dans les prochains jours en Espagne pour allumer un contrefeu.

  • D’accord avec Paul-Emic : attendons nous à une prochaine recrudescence des tags et des profanations anti-sémites en Espagne : un nouveau Carpentras n’est pas loin !

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