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Sarközy ensorcelé par J.K.Rowling

JK Rowling à sa sortie de l'Elysée.jpg
Joanne Kathleen Rowling à sa sortie de l'Elysée
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« Trop bien », lâche Stéphane qui en écarquille les yeux. Quand il a su, il y a à peine quelques jours, qu'avec sa classe de cinquième du collège Léonard de Vinci de Bois-Guillaume, près de Rouen, il allait rencontrer J.K. Rowling, la créatrice d'Harry Potter, il a eu du mal à le croire. Et quand en plus, sa prof de français lui a annoncé que ce serait à l'Élysée, il a hurlé : « C'est l'euphorie totale », disent en chœur les vingt-six élèves privilégiés qui se pressent sous la tribune, dans le jardin d'hiver du Palais. Sortis victorieux d'un concours d'écriture, ils attendent leur récompense, armés de livres à dédicacer, de stylos et d'appareils numériques.
 « Monsieur le président de la République », annonce l'huissier. Les traits tirés, pâle sous la lumière parcimonieuse, Nicolas Sarközy prend le pupitre à pleines mains et lance un « Chère Jo » à la timide et élégante récipiendaire, Joanne Kathleen Rowling, tailleur noir sur un chemisier rose assorti à la semelle de ses talons aiguille. « Vous décorer », lui dit-il avant d'épingler sur son revers la croix de chevalier de la Légion d'honneur, « c'est mettre à l'honneur le parcours d'une femme passionnée, une femme au talent exceptionnel (...) Votre notoriété est immense, je suis sûre qu'elle n'est pas facile à supporter, pour la maman heureuse que vous êtes et la femme qui aime rester discrète », continue-t-il en insistant sur les valeurs que porte l'univers « initiatique » de la saga : l'intelligence, le courage, la hardiesse, la patience, la loyauté, la sagesse, le savoir et l'ambition.
 Le discours est convenu. Apparemment, les plumes élyséennes n'ont pas été saisies par la magie dispensée par la fée Rowling. Le chef de l'Etat parle encore du « phénomène » que représente Harry Potter, chiffres à l'appui : 390 millions d'exemplaires au total, en 65 langues (400, corrige Hedwige Pasquet, la directrice générale de Gallimard Jeunesse, l'éditeur comblé) dont 24,5 millions rien qu'en France. Et il évoque les œuvres philanthropiques que finance celle qui est aujourd'hui la femme la plus riche du Royaume-Uni, largement devant la reine, avec une fortune estimée l'an dernier à 590 millions d'euros.

Arrière-grand-père décoré de la Légion d'honneur


Venue avec son mari, Neil Michael Murray, un médecin anesthésiste, mais sans ses trois enfants - Jessica, 15 ans, née de sa première union avec un journaliste portugais, David, 5 ans et Mackenzie, 4 ans - l'auteure vivante la plus lue sur la planète répond en français. Elle l'a enseigné en Écosse et révèle à la surprise générale - sa biographie n'en a jamais fait mention - que son arrière-grand-père, du côté maternel, Louis Volant, était français, l'un des poilus de la bataille de Verdun et qu'en 1924, il a été lui-même décoré de la Légion d'Honneur pour son « courage » : « C'est un ancêtre dont j'ai toujours été particulièrement fière », dit-elle en reconnaissant que ses mérites n'avaient rien de comparables à ceux de ces soldats qui se sont sacrifiés au nom de la liberté. « Fière » de son sang français, J.K.Rowling demande à ses fans « de ne pas lui en vouloir » d'avoir donné un nom français à son personnage maléfique, Voldemort : « Il m'a fallu un nom qui évoque à la fois le pouvoir et l'exotisme », précise-t-elle.
Stéphane, Soraya, Aimen restent bouche bée. Nicolas Sarközy, après quelques flashes, s'éclipse. La romancière britannique se plie de bonne grâce aux exigences de ses jeunes lecteurs qui lui offrent une chouette, en polystyrène. Avant de repartir sur la pointe des pieds.
L'Est républicain - 04.02.09

Commentaires

  • Elle a l'air très britannique de souche. Comment se fait-il qu'elle soit riche ?
    Aurait-elle des cousins ?
    Bien sûr, elle est collabo, elle raconte tout ce qu'il faut raconter (le Prince de Sang-Mêlé).
    On m'a parlé d'un garçon, qui à 10 ans avait la tête pleine de ses histoires souterraines et de style assez pauvre, et qui maintenant est "gay". Mais ça n'a peut-être aucun rapport.
    Notez qu'elle a pris soin de donner un nom français au anti-héros, qu'elle n'est française en rien, que son bisaïeul français n'a plus rien à voir avec elle, et qu'elle n'a pas à recevoir la,moindre déco française. Ses dividendes ne nous reviennent sous aucune forme, et je suppose que la reine d'Angleterre a déjà dû la décorer, comme sarko, de l'ordre du Bain.
    A mon avis, c'est le fils de Sarko (le plus jeune) qui a dû faire le caprice de la décoration. Or le nain cède toujours aux fistons.

  • "tailleur noir sur un chemisier rose assorti à la semelle de ses talons aiguille".
    Il a dû en avoir l'erèctomètre à 200, le Nicolaschtroumpf!

  • Qui est-ce, cette Joanne ? La nouvelle maîtresse de notre Première dame Pipi ?

  • Elle a "révélé", bien après le succès de la saga (aux techniques de narration efficaces -feuilleton français du XIXème- mais répétitives et devant beaucoup à ses prédécesseurs, comem Tolkien, que le mage-mentor de Harry était... inverti.
    Très élégant pour les jeunes fans.
    Ceci dit, le succès que ses romans ont remporté est mérité. Il traduit néanmoins l'écho et le besoin de mythologie et d'archétypes européens chez nos jeunes.
    Il restera à un autre auteur à transformer complètement l'essai. Sans aucune concession à la religion dominante. Comme Tolkien.

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