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L'épopée d'Aribert Heim - fin du mystère selon les autorités allemandes

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Arrêté par les Américains en 1945, Heim "réussit à cacher son passé" et est libéré deux ans plus tard. Il est bientôt à la tête d'un cabinet de gynécologie à Baden-Baden. Il fuit l'Allemagne à la veille de son procès en 1962. Crédits photo : AFP

Les autorités allemandes affirment disposer d'éléments probants corroborant les dires de la télévision allemande, qui affirme que le «Boucher de Mauthausen», Aribert Heim, est mort d'un cancer au Caire en 1992.

«Si la nouvelle est vraie, ce serait un séisme», souligne le centre Simon Wiesenthal qui s'emploie depuis plus de 60 ans à traquer les criminels nazis. A en croire la télévision allemande ZDF, Aribert Heim, un des responsables nazis les plus recherchés et que l'on croyait, encore l'été dernier, réfugié au Chili, aurait succombé en 1992 à un cancer des intestins. Celui que l'on avait surnommé «Doktor Tod » (le docteur de la mort) ou enccore le «Boucher de Mauthausen» et qui était considéré comme un des criminels nazis les plus sadiques de l'histoire serait mort en Egypte, où il se cachait après s'être converti à l'Islam.

La ZDF affirme avoir eu copie de son acte de décès et avoir retrouvé son passeport, une demande de permis de séjour, des relevés bancaires, des lettres personnelles et des documents médicaux. Selon la chaîne allemande qui a mené son enquête avec le New York Times, il se serait installé au Caire au début des années 1980, où il aurait résidé sous le nom de Tarek Farid Hussein.

Les Cairotes qui l'ont côtoyé se souviennent d'un homme pieux, passionné de photographie, qui se rendait tous les jours à la mosquée et qui n'hésitait pas à offrir des gâteau aux chocolats à ses amis et des bonbons aux enfants, raconte le New York Times. «Une sorte de géant, peu causant, mais ne ratant pas une prière à la mosquée», se rappelle un commerçant égyptien Gamal Abou Ahmad, qui occupe aujourd'hui son ancienne chambre, au 6ème étage de l'hôtel «Qasr el Medina».

Le fils d'Aribert Heim, Ruediger Heim, qui prétend avoir été au côté de son père lors de sa mort , a confirmé à la chaîne allemande qu'Aribert Heim et Tarek Farid Hussein ne faisaient qu'un.

Le Centre Wiesenthal se veut prudent. « Les informations ont l'air sérieuses mais j'attends confirmation par mes propres sources, et il y a diverses questions qui se posent», a insisté le directeur de l'antenne israélienne du Centre Simon Wiesenthal, Ephraïm Zuroff.

Enterré dans le carré des indigents d'un cimetière du Caire

 Les autorités allemandes ont affirmé jeudi disposer depuis peu «d'informations sérieuses» et qu'elles allaient rechercher le cadavre de l'ancien nazi en Egypte pour l'identifier «de façon certaine». Heim voulait donner son corps à la science. Mais son souhait n'a pas été exaucé pour des raisons religieuses. Le corps de l'ancien médecin serait enterré dans le carré des indigents d'un cimetière proche du centre ville du Caire.

Né en Autriche en 1914 et entré dans la Waffen SS en 1940, Aribert Heim est soupçonné d'avoir assassiné et torturé des centaines de détenus du camp de concentration autrichien de Mauthausen en leur injectant du poison dans le cœur ou en effectuant des éviscérations sans anesthésie. Il a longtemps été en deuxième position sur la liste des criminels nazis les plus recherchés au monde, après Alois Brunner. Brunner qui fut le principal assistant d'Adolf Eichmann est aujourd'hui présumé mort.

Recherché par l'Allemagne et l'Autriche, Aribert Heim était visé par un mandat d'arrêt international. Une prime totale de 315.000 euros était promise à toute personne permettant son arrestation. Sa traque a alimenté toutes les rumeurs. Le Centre Wiesenthal, a cru retrouver sa trace en Argentine, en Egypte, où il aurait travaillé comme médecin pour la police égyptienne, mais aussi en Uruguay, en Espagne et au Chili où vivait sa fille illégitime.

 En 2007, un ancien militaire israélien Danny Baz avait affirmé dans un livre que Heim a été capturé, jugé puis exécuté en 1982 par un groupe nommé La Chouette, qui entendait poursuivre la chasse des criminels nazis abandonnée par Israël après l'exécution d'Eichmann. Une version des faits « inexacte » avait rétorqué le Centre Wiesenthal.

Le Figaro - 05/02/09

Commentaires

  • Une fois les protagonistes de la Shoah passés à la trappe ,
    ce qui est presque le cas maintenant vu leur 'âge avancé ,
    il deviendra de plus en plus difficile au lobby inexistant d'utiliser cet argument face aux jeunes générations qui s'en foutent comme un poisson d'une pomme.

  • "1982 par un groupe nommé La Chouette, qui entendait poursuivre la chasse des criminels nazis"

    la chouette est la femme du maître d'école dans les mystères de Paris de E.Sue :heim serait-il Rodolphe?

  • Chaque fois que l'on retrouve un criminel de guerre nazi, c'est toujours "il est considéré comme le plus sadique".
    Quel est le degré de notation?
    Le nombre de victime, les hectolitres d'hémoglobine, le nombre de survivants à sa tyrannie?
    Ces types là font partie de l'histoire, de notre histoire, de l'histoire de l'humanité. Ces personnes doivent témoigner de ce qu'ils ont fait, au cours de l'histoire, d'autant plus qu'elle est contemporaine. Jugés oui, mais en racontant tout!

  • Mine de rien, cela fait un musulman de moins...

  • Quel malheur pour les chasseurs de nazi si cette mort venait à étre officialisée. Les recherches devraient s'arreter. Comment alors justifier un budget ,des subventions pour les frais de recherches . C'est la Crise§

  • Vous avez raison tramoni ça va devenir dur de se faire des pepettes.

  • Vous êtes affreux(sement drôle) Arauris !
    J'avais lu un livre intitulé "la capture d'Eichmann", dont l'auteur essayait maladroitement de se faire passer pour héroïque, lui et ses forcément très sympathiques et exceptionnels camarades, et j'avoue qu'il avait réussi le tour de force de faire passer le fort antipathique Eichmann pour une malheureuse victime. A 10 contre 1 et par surprise, mon tempérament si européen a eu du mal à goûter l'héroïsme de la chose, même si je peux comprendre (soit dit sans ironie) leur sentiment à une période encore relativement proche de la guerre.
    Aujourd'hui, c'est indécent. Et comme "nouvelle fraîche", la confirmation de la mort d'un paléonazi il y a 17 ans se pose là. Là aussi le "pire", comme vous le notez Arauris. Au moment où les pov'victimes massacrent des femmes et des enfants palestiniens avec du matériel américain, la manoeuvre unanime sur tous les médits est particulièrement maladroite en effet. Des gens de mon entourage qui n'ont pas du tout mes idées l'ont également remarqué. C'est dire si la baudruche se dégonfle.
    En attendant, et s'il ne s'agit pas d'une des habituelles histoires mythomaniaques, ils ont peut-être assassiné un innocent. Qu'importe, ce n'était que la semence du bétail et ce n'est pas un péché pour le Talmud.

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