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Israël a peur

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Que l’atmosphère était étrange à Jérusalem, la ville trois fois sainte, une semaine avant les élections législatives du 10 février ! Point de grandes banderoles bleu et blanc-les couleurs du drapeau-aux carrefours, peu d’affiches électorales, pas plus de jeunes qui distribuent des tracts pour une des 34 listes participant au scrutin. Les réunions électorales sont peu nombreuses et ne font pas recette. Quant aux programmes des candidats, nul ne les connaît et, d’ailleurs, nul ne s’en soucie. Israël a la tête ailleurs. Comme si tout était déjà joué.

Depuis deux semaines, les sondages mettent invariablement en tête Benyamin Netanyahou, le leader du Likoud (la droite nationaliste), qui devrait redevenir le Premier ministre de l’Etat hébreu. Il l’a déjà été de 1996 à 1999. Mais si les Israéliens boudent les spots électoraux à la télévision, ils ne rateraient pour rien au monde leur émission satirique préférée, « Erezt neederet » (« Un pays formidable »). La dernière en date a mis en scène trois acteurs pour un faux débat entre les trois grands candidats, Benyamin Netanyahou, Tzipi Livni, l’actuelle ministre des Affaires étrangères (Kadima, centre-droit), et Ehoud Barak, le ministre de la Défense travailliste. L’émission tire sur tout ce qui bouge, et le public adore...

Mais il va très probablement voter à droite. Et plus à droite encore, car pour la première fois Avigdor Lieberman, le patron d’un parti russophone d’extrême droite, "Israël Beitenou", arrive en troisième position. « Dans un pays qui se sent mal, les gens votent toujours pour l’opposition, qui, espèrent-ils, leur apportera un changement positif », constate Reuven Pedatsur, professeur de stratégie à l’université de Tel-Aviv.

Pour le patron du Likoud, ce terrible mois de janvier que viennent de vivre Palestiniens et Israéliens après trois semaines d’une guerre sanglante à Gaza est du pain bénit. « Qui a vu, en 2005, ce que nous allions comprendre en 2009 ? C’est Netanyahou ! » assène une de ses affiches électorales. Que savait donc Netanyahou, l’homme au physique de sexagénaire bon chic bon genre, dès 2005 ? Qu’Ariel Sharon, alors Premier ministre, avait le tort de retirer l’armée et les colons de la bande de Gaza, car les roquettes pourraient ensuite s’abattre sur le sud d’Israël. Benyamin Netanyahou sait qu’il a le vent en poupe le 17 janvier, lorsque ses deux grands rivaux, Tzipi Livni et Ehoud Barak, appellent au cessez-le-feu. « Bibi », comme le surnomment les Israéliens, proteste violemment. « C’est une erreur. » « Il faudra en finir avec le Hamas et le Hezbollah », affirme-t-il le 22 janvier à Jérusalem, se faisant applaudir par ses fans.

La droite israélienne ne pense qu’à la guerre, au moins en période électorale. Et la mort d’un soldat israélien dans une explosion et les quatre roquettes qui se sont abattues sur le sud d’Israël, entraînant deux nouveaux bombardements israéliens-l’un sur un commissariat du centre de Gaza, l’autre tuant un Palestinien et en blessant trois autres à Rafah-ne peuvent qu’amener une surenchère verbale de la classe politique. « Notre réplique sera sévère et disproportionnée », a annoncé le Premier ministre, Ehoud Olmert. Tzipi Livni a réclamé une « réplique dure ».

Angoisse

Des réactions prévisibles lors d’une campagne électorale qui se déroule à l’ombre de Gaza. Le pays est malade de l’occupation de la Palestine, à laquelle il ne parvient pas à se décider de mettre fin.

Le pays est mal dans sa peau. Israël a peur, il craint l’avenir d’une angoisse diffuse. Jeune mère de famille d’origine française qui s’est installée et mariée à Tel-Aviv il y a dix ans, Armelle résume la situation : « Le monde entier nous voit comme des monstres. Nous ne sommes pas aimés par nos voisins et nous avons l’impression que nous ne savons pas ce que nous ferons demain. C’est dur de se sentir isolé. Le pays est dans une grande souffrance morale. » Elle affirme pourtant qu’elle votera pour Tzipi Livni, « une femme honnête qui n’a pas voulu se compromettre avec les partis religieux ».

Par réflexe sécuritaire, le pays se replie sur lui-même. La peur des voisins palestiniens y devient incontrôlable. Il est vrai que les deux peuples ne se connaissent plus. La muraille de béton construite autour de la Cisjordanie les a coupés l’un de l’autre. Gaza n’est plus qu’un ghetto depuis 2005 et les ouvriers palestiniens en Israël ont été remplacés par des Philippins ou des Thaïlandais. La crispation droitière du pays s’étend même aux Arabes israéliens, comme on les appelle en Israël.

 Il y a quelques mois, des députés-y compris un travailliste-ont demandé que deux des quatre partis arabes de la Knesset, le Balad et la Liste arabe unifiée-Taal, ne puissent présenter de candidats aux législatives. La Cour suprême, ce bastion de l’Israël démocratique et non religieux, les a déboutés. Mais cette tentative, la seconde en quelques années, jette un froid - plus de 50 % des Israéliens juifs y étaient favorables- et met les Arabes israéliens mal à l’aise. Descendants des Palestiniens qui sont restés dans l'Etat hébreu en 1948, ils refusent d’être vus comme des étrangers sur leur propre terre.

Que va-t-il se passer demain ? Quel que soit le vainqueur, dans ce pays qui est une « mosaïque de ghettos », selon l’expression d’André Chouraqui, le futur Premier ministre devra composer avec les petits partis. Si Netanyahou l’emporte, fera-t-il alliance avec les partis religieux ou ceux de l’extrême droite laïque ? Il affirme vouloir composer un gouvernement avec Tzipi Livni et Ehoud Barak. Deux raisons : d’une part, il ne veut pas être sous l’épée de Damoclès des petits partis, qui le menaceront sans cesse de quitter le gouvernement ; d’autre part, il n’entend pas se heurter de front avec Barack Obama, qui déclare vouloir régler définitivement le conflit israélo-palestinien par la création de deux Etats. L’Etat palestinien indépendant devant être viable et bénéficier d’une continuité territoriale.

Paix économique

Chantre du grand Israël de la Méditerranée au Jourdain, Netanyahou ne veut pas des deux Etats. Il refuse le démantèlement des colonies de Cisjordanie et le partage de Jérusalem. « Il va offrir aux Palestiniens une paix économique », explique Dore Gold, directeur du Jerusalem Center for Public Affairs. Ce proche de Netanyahou qui porte kippa était hier le directeur de cabinet d’Ariel Sharon. On voit mal comment l’installation de zones industrielles palestino-israéliennes pourrait faire oublier quarante ans de lutte pour l’indépendance. « Netanyahou changera peut-être d’avis s’il est aux manettes », suppute Avi Primor, ancien ambassadeur d’Israël. « Premier ministre, il avait évacué Hébron et signé les accords de Wye Plantation avec Yasser Arafat », rappelle-t-il. Les optimistes estiment qu’il est un homme sur lequel les Américains peuvent faire pression.

« En Israël, c’est toujours la droite qui fait la paix », expliquait Nicolas Sarközy à Angela Merkel, mi-janvier, lors de leur visite à Jérusalem. Le président français, qui se dit proche de Netanyahou, n’aura pas trop de toute son énergie pour convaincre son ami d’aller vers la paix.

(Source Le Point - 5 et 10 février 2009)

Commentaires

  • "les ouvriers palestiniens sont remplacés par des philippins ou des thaïlandais" !!!!!

    20-08-2005
    Artur s'intéresse aux pauvres (uniquement juifs)..."Quarante mille juifs en France vivent au-dessous du seuil de pauvreté. La priorité est de leur donner à manger et un toit, a déclaré l'animateur Arthur,parrain de la campagne de "l'appel national pour le tsédaka 2005",à Paris,en annonçant la soirée de Gala qu'il organise en faveur de "sa" communauté le novembre.

    29-62005: "en 2004 Israël comptait 6.600 millionnaires,ce qui réprésente une augmentation de 10% par rapport à 2003. Par ailleurs six Israéliens font partie des 500 personnes les plus riches du monde.

    Donc quarante mille juifs sous le seuil de pauvreté en France. Pour ne font-ils pas leur Aliya,ils auraient du boulot et de l'argent en Jewraël ? .

    "Jeune mère d'origine française". Bien tiens!!!, c'est comme le Khouchner qui se sent juif quand il veut.

    "Pour rien au monde" .la première chose que les juifs ne raterais pour rien au monde , c'est leur propagande shoatique journalière.

    "Notre réplique sera sévère et disproportionnée" Mais que reprochent t-ils donc aux allemands?


    "Droite nationaliste".Attendons les (non)réactions de Bhl, gluksmann, Khouchner et de tous les partis "démocratiques" européens.

    Notre Louis Michel national va-t-il appeler au boycoot de l'état juif,comme il le fit avec l'Autriche ?

  • Quel peuple d'antisémééétes ces Palestiniens, quand même... Peur, angoisse, mal dans sa peau, grande souffrance morale, et appels à les plaindre universellement puisque tous leurs voisins les détestent. Les histoires les meilleures étant généralement les plus courtes, vous ne croyez pas que quasiment trois mille ans ça fait un peu long ?

    J'espère qu'Armelle, conseillée par André Chouraqui, votait (vote toujours ?) Le Pen en France. Quelques zigotos circoncis bien de chez nous construisent cette "mosaïque de ghettos" à notre usage, chez nous, et traînent dans la boue ou devant les tribunaux les Européens qui s'y opposent car ils ont compris qu'ils n'occuperaient pas la plus belle chambre de leur maison partagée de force à la fin de l'histoire.

    Parce que "Le Liepenberman, oui, Le Pen non", c'est deux poids deux mesures.

    Heureusement, Armelle peut compter sur Tipzi Livni, cette femme honnête pour régler la situation.
    Ca me rappelle le slogan de campagne de la mitterandie en 81, "Le parti des gens honnêtes". Eux se contentaient de voler, Tipzi Livni, elle, assassine de sang froid.
    Après tout, quoi d'étonnant pour un reptile...

  • @Voyageur: permets-moi de co-signer des deux mains ton excellent commentaire!

    Nous nous comprenons parfaitement, me semble-t-il.

  • Jerusalem n’est pas trois fois sainte ! Pour chaque individu, au plus elle est sainte une fois (comme diraient les Belges). Ces pseudo-journalistes, qu’ils soient de l’immonde, du pharisien ou du point sont décidément indécrottables !

  • @voyageur: "sang-froid" "reptile" . Alors dynastie draconnienne ?

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