La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a chargé Dennis Ross, fin connaisseur du Moyen-Orient et négociateur aguerri, de la conseiller sur la stratégie à adopter vis-à-vis de l'Iran, un pays avec lequel Washington cherche prudemment à ouvrir le dialogue.
Publié subrepticement lundi en fin de soirée, le communiqué ne mentionne pas une seule fois l'Iran, qui est pourtant le principal objectif de cette nomination, attendue depuis plusieurs semaines.
Interrogé mardi à ce sujet, M. Wood a expliqué que l'Iran figurait dans le portefeuille de M. Ross, mais au sein d'une stratégie plus large, impliquant l'ensemble de la région, y compris l'Irak et l'Afghanistan, deux pays que Washington accuse l'Iran de déstabiliser.
"La raison pour laquelle nous n'avons pas mentionné l'Iran, c'est que ses fonctions vont englober l'ensemble de la région", a-t-il déclaré. "Ce n'est pas seulement l'Iran, c'est aussi d'autres pays dans la région, d'autres problèmes."
Mme Clinton elle-même a paru hésiter à parler de l'Iran. Interrogée à ce sujet lors d'une séance photo avec le président du Timor oriental, José Ramos-Horta, elle s'est contentée de sourire lorsqu'on lui a demandé si le véritable titre de Dennis Ross n'était pas "conseiller à l'Iran".
"Vous savez, il y tant de travail à faire", a-t-elle ajouté. "Je suis vraiment ravie d'avoir tant de gens bien pour m'aider".
Le porte-parole a tenté d'expliquer comment le département d'Etat allait concilier les attributions des trois conseillers de haut vol nommés depuis l'arrivée d'Hillary Clinton à la tête de l'administration américaine.
M. Ross, ancien négociateur au Proche-Orient de Bill Clinton, devra composer avec l'ancien sénateur George Mitchell, artisan de la paix en Irlande du Nord, aujourd'hui "émissaire spécial" pour le Proche-Orient, et le bouillant Richard Holbrooke, artisan des accords de Dayton qui mirent fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine, "représentant spécial" pour l'Afghanistan et le Pakistan.
M. Ross "n'est pas un émissaire", a souligné M. Wood. "Il ne négociera pas. Il travaillera sur les dossiers de la région mais il ne négociera pas le processus de paix" israélo-palestinien. "Ce sera un conseiller de la secrétaire d'Etat", a-t-il ajouté.
Sa nomination comme conseiller de Mme Clinton, sous une appellation ou une autre, faisait l'objet d'intenses spéculations depuis plusieurs semaines, certains experts voyant en lui un moyen pour l'administration du président Barack Obama de rassurer Israël au moment où elle annonce son intention d'ouvrir le dialogue avec l'Iran.
Steve Clemons, expert à la New America Foundation, un centre de recherche progressiste de Washington, s'est félicité que M. Ross n'ait pas reçu le titre d'"émissaire spécial" pour l'Iran.
"Cela aurait servi de prétexte à la campagne populiste du président (iranien Mahmoud) Ahmadinejad qui se représente aux élections en juin, et cela aurait été considéré en Iran comme un signe qu'Obama n'est pas sérieux au sujet d'un changement stratégique des relations avec l'Iran", a-t-il noté sur son blog "The Washington Note".
"C'est une façon mesurée et équilibrée de le garder impliqué sans faire trop de dégâts", a-t-il ajouté.
AFP. 24/02/09
Commentaires
C’est un conseiller pour (préparer la guerre contre) l’Iran, mais, chut, il ne faut pas le dire : cela ferait trop plaisir à Ahmadinejad, qui n’attend que ça. Ah, j’aime beaucoup ces dépêches de l’AFP. Journalistes ou propagandistes, à l’AFP ? Question inutile !
Cher abad, comme si l'Iran ne connaissait pas toutes les nouvelles du monde, ne lisait pas les dépêches de l'AFP! Je me faisais aussi la réflexion...
Ahmadinejad est au courant de beaucoup TROP de choses , par ailleurs...
Amitiés!