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Et même si la porte était "ouverte"... Une totale inconscience de la part des jeunes supporteurs lillois

Lieu de l'accident RER B.jpg
Saint- Denis, 8 mars - Le lieu où s'est produit l'accident inévitable: on voit nettement les rails

Les premiers éléments de l'enquête ouverte après la mort samedi soir de deux supporteurs lillois heurtés par un RER sur un pont ferroviaire contredisent en partie les affirmations de la SNCF sur la sécurisation de cette zone interdite aux piétons.

Dimanche, Jean-Pierre Farandou, directeur Transilien à la SNCF avait affirmé que le groupe n'avait pas respecté le chemin balisé et pénétré dans une zone interdite au public protégée par des barrières et un portail fermé.

Il s'agit d'une "porte grillagée de 2 mètres de hauteur de couleur verte" permettant d'accéder à un escalier, précise-t-on.

Les premiers rescapés interrogés "disent qu'ils se sont perdus", a précisé la source judiciaire. Ils ont longé la voie ferrée jusqu'au pont après avoir manqué de tourner rue Francis de Pressensé, au bout de laquelle se trouve la passerelle piétonne qu'ils auraient dû prendre.

La tante du supporteur du LOSC de 10 ans tué samedi et qui marchait en compagnie du groupe heurté par un RER, a raconté dans un interview au quotidien La Voix du Nord que pour elle, la voie ferrée était alors "fermée à la circulation des trains"...

Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, avait évoqué sur Europe 1 la possibilité de "surveiller à distance par des caméras ou des caméras infrarouges cette zone autour du Stade de France pour que si jamais quelqu'un franchit le grillage, on puisse couper automatiquement la circulation".

Le groupe d'une douzaine de personnes a été percuté sur le pont par un RER B circulant à vide. L'accident a fait deux morts, deux garçons de 10 et 18 ans, et onze blessés, dont le père du plus jeune supporteur, Jordan, qui se trouvait encore lundi dans un état très grave, et deux autres personnes hospitalisées pour des blessures aux pieds.

Le grand-père de Jordan s'est dit lundi "en colère contre la SNCF" et a demandé des "excuses" à son président. "Je ne dis pas, rétrospectivement, que ce n'était pas dangereux de marcher près des voies. Mais le danger, ils ne l'ont pas vu. "Les barrières étaient ouvertes", a déclaré à l'AFP Christian Duminy, joint par téléphone à Armentières (Nord) et qui "attend les conclusions de l'enquête avant de décider de porter plainte".

Le groupe marchait sur le pont ferroviaire pour regagner un bus stationné de l'autre côté du canal de Saint-Denis, sur un emplacement réservé sous l'autoroute A 86, à 800 mètres du stade. Il aurait dû emprunter une passerelle proche.

La tante de Jordan, qui faisait partie du groupe, a raconté au quotidien La Voix du Nord que le groupe avait voulu prendre un raccourci car "le chauffeur du bus nous avait mis "la pression" en nous disant que si nous n'étions pas là à 23H15, le car partirait sans nous".

A la fin du match, le groupe s'est empressé de quitter le stade sans assister au feu d'artifice. Les deux garçons de 10 et 18 ans, qui fermaient la marche, ont été les premiers touchés, percutés par le train arrivant par-derrière. "

Quelque 38.000 nordistes (sur 78.000 spectateurs) avaient fait le voyage jusqu'à Saint-Denis où environ 350 cars se sont garés sur les emplacements réservés à proximité du stade, de part et d'autre du canal.

AFP. 09/03/09

Commentaires

  • Les spectateurs des tapeurs de ballons n’ont pas plus de cervelles que les tapeurs de ballons eux-mêmes.

  • Le pauvre petit de 10 ans , victime de l'abrutissement de ses aînés, abrutissement voulu par les malfaisants qui mettent la France en coupe réglée.

  • Chère Catherine, vous avez très bien résumé l’état de la France !

  • L'individualisme et l'hypertrophie des ego sont soigneusement cultivés depuis la naissance par ceux qui tirent les ficelles, pour leur plus grand bénéfice.
    Ce sont justement ceux qui ne sont pas naturellement "égaux" qui en ressentent le plus grand besoin.
    Un sens interdit ou un panneau signalant un danger... c'est pour les autres. SuperEgaux peut passer outre, il est bien au dessus de l'"Egalité" en fait. Jusqu'à ce que la réalité le rattrape, ce mot en "é" qui n'est pas inscrit au fronton des bâtiments publics.

  • Cher voyageur, merci pour cet excellent commentaire (ils le sont tous!) que je partage totalement.

    Parce qu'une porte est ouverte dans un endroit plein d'herbes folles et de broussailles (ce qui devrait déjà éveiller l'attention), la tante a cru que les trains ne circulaient plus sur ce pont ferroviaire! Est-ce qu'elle savait que les RER étaient des trains...on se demande. Mais comment peut-on marcher sur des rails, y entraîner un enfant de dix ans? C'est la bêtise pure... - et ces gens-là votent! Mais qu'est-ce qu'ils comprennent?

    Remarque, j'ai vu au Jardin des Plantes à paris une mère encourager son petit garçon à aller toucher un crocodile qu'elle croyait empaillé, et cela MALGRE les nombreuses pancartes signalant le danger! L'enfant a franchi la petite barrière (deux ou trois crocodiles vivants étaient dans une sorte de cercle) et les gens, heureusment, se sont mis à hurler! Il est revenu sur ses pas, et le crocodile a ouvert un oeil! La mère est rapidement partie avec le petit, les gens étaient suffoqués! Elle avait l'air normale, cependant, mais elle ne croyait pas les pancartes, sans doute...
    Il faut dire que l'immobilité parfaite de ces reptiles est très trompeuse.

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