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Pour la libération du Tanit, 70 commandos marine ont été parachutés en mer

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Un pirate somalien à bord du Tanit
Le ministre de la Défense Hervé Morin n'a pas tout dit, lors de sa conférence de presse, sur la libération des otages du Tanit, capturé le 4 avril à environ 640 km au large de Ras Hafun, dans le nord-est de la Somalie, et sur les conditions de la mort de l'un d'entre eux, Florent Lemaçon.

Le premier élément concerne les forces utilisées pour cette opération. Énormes ! Plusieurs dizaines de militaires ont été directement concernés, dont 70 commandos marine.
Vingt d'entre eux étaient prépositionnés à Djibouti, et 50 ont été envoyés de France dans le courant de la semaine, parmi lesquels tous les spécialistes français les plus entraînés aux opérations d'assaut à la mer (tireurs d'élite, etc.), venant de plusieurs commandos marine. Ce groupe comprenait également des nageurs de combat du commando Hubert. L'opération était organisée par l'état-major tactique du Cofusco (Commandement des fusiliers marins et commandos) de Lorient, sous l'autorité de son chef d'état-major, le capitaine de vaisseau Desgrées du Lou.
Outre ces spécialistes, des négociateurs ont été également envoyés sur place, accompagnés par des linguistes parlant le somali. La défense parle de "professionnels" pour évoquer ces négociateurs, sans autre précision. Nous pouvons ajouter qu'ils appartiennent à la DGSE, services secrets français. L'ensemble de ces personnels, soit plus de 70 personnes, ont été "tarponnés" (parachutés en mer) à partir d'un avion C-130 Hercules ayant décollé de Djibouti. Cette configuration est celle qui a déjà été mise en place dans l'affaire des otages du Carré d'As, en septembre 2008, et qui n'a jamais été divulguée. On remarque qu'elle ne fait appel qu'aux seuls services du ministère de la Défense, et qu'elle n'a pas recours au GIGN, contrairement à ce qui s'est passé lors de l'affaire du Tanio.

Simultanément, à chaque étape de l'opération en préparation, des réunions se sont tenues à l'Élysée avec le président de la République en personne, auxquelles ont participé, notamment, le ministre de la Défense Hervé Morin, le chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, et le chef de l'état-major particulier de la présidence de la République. Toutes les décisions, successivement, ont été prises en direct par le chef des armées, Nicolas Sarközy, qui confirme, une fois encore, sa volonté de conduire les opérations militaires rênes courtes.

La décision d'intervenir en fin d'après-midi a été prise pour plusieurs raisons. La principale, c'est que le voilier se rapprochait dangereusement des côtes somaliennes, et Paris ne voulait en aucune manière avoir à gérer des otages, dont un jeune enfant, retenus sur le sol du Puntland, entité sans statut juridique. Actuellement, près de 150 marins étrangers y sont déjà retenus.
Les autorités françaises se sont également aperçues que les pirates somaliens fonctionnaient comme ceux du XVIIIe siècle. Une fois le bateau arraisonné, il est confié à un "équipage de prise" composé de convoyeurs de rang subalterne. Aucune négociation n'a été possible avec eux, et ils ont refusé toutes les ouvertures, qu'il s'agisse du versement d'une rançon ou de l'échange de la mère et de son enfant contre un officier. Pire : les interceptions des communications des pirates utilisant les moyens de communication du bord ont révélé que leurs commanditaires à terre leur donnaient des instructions radicales. Les convoyeurs ont menacé de faire sauter le Tanit avec les otages en se suicidant, en cas d'assaut. Celui-ci est intervenu en fin de journée. Au cours de l'assaut, les otages situés à l'avant (les deux amis des propriétaires) et à l'arrière du bateau (la mère et l'enfant) ont été sécurisés immédiatement. À l'intérieur du voilier, des pirates se sont mis à tirer au kalachnikov à la verticale, à travers le pont. Dans des conditions encore indéterminées qui seront élucidées par l'enquête, le skipper du voilier, Florent Lemaçon, a été tué. De même que deux preneurs d'otages.

Quatre bâtiments ont participé à cette opération. Il s'agit des navires français l' Aconit, le Floréal et le Commandant Ducuing, a insi que d'un navire allemand disposant d'infrastructures hospitalières lourdes, la frégate Mecklenburg-Vorpommern.
Le Point - 11 avril 2009

Commentaires

  • Comme quoi l'internaute qui accusait les acheteurs que nous sommes (de produits chinois) d'être la cause de cette prise d'otage avaient tort. (ils fonctionnent comme au XIII e siècle) .
    Il est également bon de rappeler à ceux qui trouvent que nous n'avons pas à avoir autant de bateaux dans ces parages que nous avons au moins une 1ere place c'est celle de puissance maritime puisque nous avons la plus grande surface maritime au monde dont autour de mayotte de la réunion etc...

  • D’où il ressort bien qu’on a dû engager des dizaines d’hommes, des bâtiments de guerre et des sommes folles, mais qu’on ne nous dévoilera jamais, pour de bons bourgeois-bohèmes qui voulaient prendre du bon temps tout en crachant sur leurs concitoyens qui sont obligés de se sacrifier pour les sauver. Tout au moins, si l’on croit ce qu’ils ont eux mêmes exposé sur leur site internet (j'écarte dans ce cas l'hypothèse d'une mission).
    Maintenant, le gouvernement doit nous rendre des comptes sur cette opération ! Car enfin, vu que ce voyage était annoncé, urbi et orbi, pourquoi donc les a-t-il autorisés à partir au lieu de le leur interdire ? Pourtant, avec ce gouvernement, les interdictions de ce style pleuvent constamment sous des prétextes divers, d’ailleurs, comme le fameux ‘principe de précaution’. Pourquoi ne leur a-t-on pas interdit de passer à cette distance des côtes au lieu de les laisser faire et de mettre en œuvre une telle armada pour ensuite essayer de les sauver ! Ce skipper était peut-être fou et idiot, mais on peut en dire autant du gouvernement qui a accepté cette situation !

  • abad la plaisance est encore un monde a peu près libre. si votre bateau et son équipement rempli les conditions nécessaires pour naviguer au large vous pouvez aller a peu près ou bon vous semble.

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