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Le Pape face au cri des enfants du camp d'Aïda, à Bethléem

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Grillages, barbelés, mirador et mur de séparation - 13 mai 2009
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Enfants du camp d'Aïda - 13 mai 2009
Au pied du mur de séparation, Benoît XVI a passé une heure mercredi 13 mai au coeur du camp de réfugiés palestiniens d’Aïda. À cette occasion, le président Abbas a lancé un appel direct aux Israéliens pour la paix

Sofia a 16 ans, de grands yeux verts. Pour l’occasion, elle a mis une magnifique robe traditionnelle palestinienne, rouge et or. Sofia danse devant Benoît XVI, dans la cour de l’école des Nations unies. Que voudrait dire au Pape cette jeune Palestinienne, née ici, dans le camp d’Aïda ?

« Que nous sommes des enfants, et que nous voulons avoir la même vie que les enfants du monde entier. » Sofia regarde ensuite le mur, construit par les Israéliens, qui se dresse, avec son imposant mirador, à quelques mètres de l’école qui accueille le pape. Cette école qui accueille Benoît XVI se trouve tout près du check-point. Plusieurs fois détruite, elle est devenue l’un des endroits les plus dangereux du camp.

Sofia ne connaît pas la terre de sa famille, en Israël, de l’autre côté de Jérusalem : « Je ne peux pas y aller. Je veux être journaliste, pour pouvoir raconter », affirme-t-elle avec ses grands yeux décidés. Son amie préférerait, elle, devenir ingénieur : « Oui, pour construire des maisons. »

« Nous voulons leur montrer qu’il y a un avenir possible, explique Mokacem, leur maître de danse, que l’on peut sortir des idées toutes faites sur la violence et l’horreur. » La musique mélange Beethoven, puis le son du muezzin et des battements de cloche : « Pour montrer que nous pouvons vivre ensemble, musulmans et chrétiens. »

Devant le pape, les jeunes danseurs virevoltent, portant au-dessus de leurs têtes des clés géantes, symboles, pour les réfugiés, des maisons perdues. La famille de Mokacem est dans l’autre camp, celui de Deiheisha, où Jean-Paul II s’est rendu en 2000.

« La visite du Pape, les vieux nous en ont parlé pendant longtemps, c’est important », explique le jeune homme, musulman comme tous les habitants du camp. Mokacem n’attend rien de « magique » de la venue de Benoît XVI. Simplement, le geste lui fait plaisir : « Un homme aussi grand dans la religion, qui prend de son temps pour venir nous voir, c’est une marque de respect et une chance, on lui montre un peu de notre vie et de ce que l’on est. »

À quelques mètres de là, tout contre le mur, Sofia montre l’emplacement de la première estrade, celle que les responsables du camp avaient d’abord prévue pour le pape, et qu’ils ont dû enlever, à la demande des Israéliens, car elle était trop "collée" au mur... L’emplacement est cependant resté, symbolique, avec ces quelques mots « Welcome Pope in Aida camp ».


Les témoignages se succèdent devant le pape, dans ce pauvre décor, détaillant les difficultés de la vie au camp. Benoît XVI écoute, attentif, touché. Entre deux saynètes avec des enfants, un responsable cite le poète Mahmoud Darwich : « Nous ne voulons plus être des victimes, mais seulement des gens ordinaires. »

Des ballons noirs, portant le nom des villages rasés en 1948 à la création de l’État d’Israël, sont lâchés. Abirtad, une croix autour du cou, brandit le portrait de son mari, Fadi, 29 ans, arrêté par l’armée israélienne il y a trois mois. « Nous ne savons même pas quelles sont les charges retenues contre lui. Peut-être que le pape peut nous aider », veut-elle croire. Puis Benoît XVI a échangé quelques mots avec deux familles de prisonniers palestiniens...
Isabelle DE GAULMYN et Karim LEBHOUR, à Bethléem


La-Croix.com - 13 mai 2009
En cage comme des animaux...

Commentaires

  • oh oui, "comme des animaux", chère gaelle, les goyims sont des Untermensch.

  • le Pape a pu toucher du doigt l'Humanisme des rescapés des camps de la mort,le mur des lamentations leur reste indispensable.

  • a part être des monstres comment peut on se plaindre et faire subir cela à des êtres humains
    j'oubliais nous ne sommes que les animaux de leurs fermes

  • Les Palestiniens, eux sont d’une grande dignité. Je les admire. Quelle leçon, nous donnent-ils ! D’ailleurs, les mondialistes ont caché leur honte en n’en parlant pas, si ce n’est en déformant les faits.
    Merci, Gaëlle, pour ces beaux témoignages.

  • Oui, merci à Gaëlle de suivre de près ce voyage chrétien, certes, mais politique ô combien ...
    Je partage le sentiment d'abad sur la dignité des palestiniens. "Comme des animaux" ,mais la tête à l'endroit .

  • Merci pour ces commentaires. Je suis réconfortée de voir qu'il y a sur ce blog des personnes intelligentes, sensibles, qui comprennent la grande misère de ces enfants nés dans ce camp d'Aïda (un parmi d'autres en Terre sainte...), et leur grande dignité, leur joie de vivre malgré tout! Oui, les murs tomberont un jour! Avec les miradors, les grillages, les barbelés de ce "zoo" qui fait honte à l'Humanité toute entière!

  • Et pendant ce temps en Occident, les leçons de morale, les injonctions à la repentance et les crises d'hystérie continuent.

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