Le fronton du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur affiche la couleur de ses revendications. Estampillée d'une grappe de raisin, une banderole se fait l'écho de la croisade en cours sur les terres du socialiste Michel Vauzelle : "Le rosé de Provence appartient à notre patrimoine culturel, agricole et humain. Défendons-le."
L'Union européenne pourrait donner son feu vert le 19 juin prochain à l'élaboration de vin rosé par coupage du blanc par du rouge. Une "hérésie", selon les viticulteurs provençaux, qui produisent un cinquième du rosé français. Ce vin, au succès croissant à l'inverse du blanc ou du rouge, ne s'obtient qu'après une brève macération de la pulpe et de la peau de raisin rouge. Bruxelles entend cependant revoir sa recette afin de grappiller des parts de marché aux producteurs sud-africains et australiens.
L'Union européenne pourrait donner son feu vert le 19 juin prochain à l'élaboration de vin rosé par coupage du blanc par du rouge. Une "hérésie", selon les viticulteurs provençaux, qui produisent un cinquième du rosé français. Ce vin, au succès croissant à l'inverse du blanc ou du rouge, ne s'obtient qu'après une brève macération de la pulpe et de la peau de raisin rouge. Bruxelles entend cependant revoir sa recette afin de grappiller des parts de marché aux producteurs sud-africains et australiens.
Mais le gain de compétitivité attendu au niveau européen est bien loin de convaincre les viticulteurs français, leaders planétaires avec 29 % de la production mondiale. Leur colère a éclaté le 27 janvier lorsque Paris a émis un avis indicatif favorable sur la levée de l'interdiction du coupage. La réglementation portée par la Commission européenne, assurent-ils, encouragerait la contrefaçon et conduirait à une oenologie à logique industrielle, "véritable tromperie vis-à-vis du consommateur".
Confronté à ce mécontentement, et à la veille des européennes, auxquelles il se présente en tant que tête de liste UMP en Île-de-France, le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a été contraint de rétropédaler. À l'instar de Paris, la Hongrie et la Grèce ont revu leur position initiale et s'opposent désormais au texte. Berlin pourrait aussi venir gonfler (officiellement) les rangs des protestataires. Au départ, seule l'Italie avait émis dès la fin janvier des réserves sur le dispositif. Si cette alliance improvisée n'a pas encore réussi à infléchir la position de la Commission, elle a toutefois obtenu quelques concessions. Un étiquetage facultatif des vins de table rosés devrait ainsi voir le jour. Mais, surtout, Bruxelles a reporté le vote final du 27 avril au 19 juin afin, officiellement, de "poursuivre le dialogue" et, officieusement, d'éviter une pollution de la campagne européenne. La Commission pourrait d'ailleurs encore repousser le vote d'une semaine. Objectif : apaiser les esprits des décideurs occupés par les élections, puisque si l'hostilité française, italienne, hongroise, grecque, voire allemande se confirmait au moment du vote définitif, le texte sur les nouvelles pratiques oenologiques serait tout bonnement rejeté à défaut d'une majorité qualifiée. Une issue qui s'apparenterait à un véritable coup de force, et coup de maître, pour les défenseurs du rosé français.
En cas d'adoption, les mesures entreraient en vigueur le 1er août. Aux producteurs, alors, de s'adapter à la nouvelle concurrence pour préserver les 11.000 emplois directs et 66.000 indirects de la filière.
Confronté à ce mécontentement, et à la veille des européennes, auxquelles il se présente en tant que tête de liste UMP en Île-de-France, le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a été contraint de rétropédaler. À l'instar de Paris, la Hongrie et la Grèce ont revu leur position initiale et s'opposent désormais au texte. Berlin pourrait aussi venir gonfler (officiellement) les rangs des protestataires. Au départ, seule l'Italie avait émis dès la fin janvier des réserves sur le dispositif. Si cette alliance improvisée n'a pas encore réussi à infléchir la position de la Commission, elle a toutefois obtenu quelques concessions. Un étiquetage facultatif des vins de table rosés devrait ainsi voir le jour. Mais, surtout, Bruxelles a reporté le vote final du 27 avril au 19 juin afin, officiellement, de "poursuivre le dialogue" et, officieusement, d'éviter une pollution de la campagne européenne. La Commission pourrait d'ailleurs encore repousser le vote d'une semaine. Objectif : apaiser les esprits des décideurs occupés par les élections, puisque si l'hostilité française, italienne, hongroise, grecque, voire allemande se confirmait au moment du vote définitif, le texte sur les nouvelles pratiques oenologiques serait tout bonnement rejeté à défaut d'une majorité qualifiée. Une issue qui s'apparenterait à un véritable coup de force, et coup de maître, pour les défenseurs du rosé français.
En cas d'adoption, les mesures entreraient en vigueur le 1er août. Aux producteurs, alors, de s'adapter à la nouvelle concurrence pour préserver les 11.000 emplois directs et 66.000 indirects de la filière.
Le Point - 29 mai 2008
Commentaires
"L'Union Européenne pourrait donner son feu vert le 19 juin prochain à l'élaboration de vin rosé par coupage du blanc par du rouge.
(Feu)VERT, (vin) ROSE, (vin) BLANC, (vin) ROUGE !
United Colors of Ben Etron.
@Philippe Maréchal: excellent, ce Ben Etron, qui va s'occuper de couper nos vins!
Ca pue vraiment, à Bruxelles...