Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;
Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
Les Fleurs du mal
Charles Baudelaire (1821-1867)
Commentaires
Merci, chère Gaëlle, pour ce beau poème que je ne connaissais pas. Baudelaire parle des savants austères. Voici une anecdote qui a un certain rapport. Newton a eu à un moment deux chats : un gros et un petit chaton. Comme les chats aiment entrer et sortir sans arrêt, il fit percer sa porte d’entrée de deux trous : un grand et un petit. Des invités lui posèrent la question : « mais pourquoi deux trous ? ». Il répondit curieusement : « c’est au cas où le gros chat se trouverait coincé dans le grand trou, pour que le petit puisse passer » !!!
Merci, cher abad, pour cette anecdote! Newton ne mangeait pas les chats! Un tout autre degré de civilisation... Je ne peux m'empêcher de le penser.
Dans tous les peuples, il y a des gens qui sont cruels envers les bêtes. C'est sûr. Mais les exceptions confirment la règle.
Je ne crois pas qu'on mange chiens et chats au Japon.
Nos chats ne peuvent retirer leur manteau de fourure par ces grandes chaleurs...
A Shadowsong : Pas tout à fait exact. Au cours du printemps, ils perdent beaucoup de leurs poils !
Exact abad.
Et le mien va trainer je ne sais où et me rapporte des puces !