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Clotilde Reiss et le nucléaire iranien

Clotilde Reiss, ressortissante française, est actuellement jugée en Iran pour "action contre la sécurité nationale". Elle encourt une peine de plusieurs années de prison. Sarkozy a balayé l'accusation par des paroles et une attitude méprisantes. Reiss va -t-elle payer pour les barbouzeries du prince de l'ingérence politique à l'américaine et de son valet du quai d'Orsay, auxquelles elle a participé volontairement, semble-t-il, peut être sans en mesurer les conséquences ?

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Clotilde Reiss est actuellement jugée en Iran, en même temps qu'une centaine d'iraniens suite aux manifestations violentes post élection présidentielle de Juin 2009. Reiss était employée à l'Universite de Technologie d'Ispahan, l'une des Universités les plus cotées d'Iran, comme maître de conférence, et a été arrêtée à l'aéroport international Imam Khomeini (IKIA) alors qu'elle s'apprêtait à rentrer en France. Toutes les entrées et sorties du territoire iranien se font sous l'étroit contrôle sécuritaire des Gardes de la Révolution Islamique. Son arrestation, et sa détention à la prison d'Evin à Téhéran depuis le 1er Juillet alors que les rapports entre Paris et Téhéran depuis l'élection de Sarkosy en 2007 - qui s'est précipité pour aligner la position de la France sur celle de Washington/Tel Aviv - n'est pas, comme certains ont pu le laisser croire, une mesure de rétorsion de la part du gouvernement iranien.

Lors de ce procès qui vient de démarrer, selon le site iranien www.presstv.ir, Clotilde Reiss a dit "je n'aurais pas dû participer aux manifestations illégales ....je le regrette...je demande pardon au peuple iranien et à la Cour et j'espère qu'ils me pardonneront".

Elle a confirmé sa participation aux manifestations anti Ahmadinejad à Téhéran : " après la fermeture de l'Université Technologique d'Ispahan, faisant suite aux évènements post-électoraux, j'avais prévu de quitter l'Iran. Mais j'ai participé aux manifestations du 15 et du 17 Juin à Téhéran, et j'ai pris des photos et un film" selon ce qu'a rapporté l'agence de presse iranienne Fars News Agency. "J'ai fait cela par curiosité et pour me rendre compte de la situation politique. Je voulais savoir ce qui se passait, j'étais intéressée par l'obtention d'informations sur les manifestations des étudiants en Iran. C'était ma propre décision. Personne ne m'a demandé de faire quoi que ce soit."

Elle a également avoué avoir envoyé des emails à des amis français et membres de sa famille. Elle a ajouté " j'ai écrit un rapport d'une page et l'ai présenté à un responsable au département culturel de l'ambassade de France qui n'était pas un diplomate".

Dans son article du 08/08/09, le site de Press TV précise qu'elle a dit à la Cour qu'elle avait écrit sur le programme nucléaire iranien de même que sur les évènements post vote pour l'ambassade de France. Press TV reprend une information communiquée par l'agence de presse officielle Islamic Republic News Agency.

L'argumentaire de Reiss est peu crédible : d'un côté elle dit avoir agi d'elle -même, mais de l'autre elle dit avoir transmis ses écrits à l'ambassade de France. Qu'elle participe d'elle même aux manifestations est plausible - bien que son père ait répété à plusieurs reprises que sa fille se tenait à l'écart du politique - mais pourquoi écrire un rapport et le présenter à l'ambassade de France à une personne qui n'a pas le statut de diplomate ?

Le rôle joué dans ces manifestations post électorales en Iran par l'ambassade de France est également mis en cause par le gouvernement iranien. Une autre accusée, Nazak Afshar, employée locale de l'ambassade au service culturel, a expliqué que l'ambassade avait demandé à ses employés d'accueillir les manifestants dans ses locaux si cela s'avérait nécessaire en cas d'affrontements. La Sarkobarbouzerie avait-elle prévu de "chauffer" les manifestants et ainsi de provoquer une violente répression de la part des forces iraniennes de maintien de l'ordre ?

L'ingérence étrangère - américaine, française, anglaise- post électorale pour déstabiliser l'Iran est au centre de ces procès.

L'Iran a accusé le gouvernement britannique d'ingérence, et l'un des membres du personnel local de son l'ambassade, un iranien, Hossein Rassam, employé comme analyste politique, est également sur le banc des accusés au coté de Reiss. Rassam a dit à la Cour qu'il avait rassemblé des informations sur les manifestations post électorales pour le gouvernement britannique à la demande de ses supérieurs. " Sur ordre de l'ambassade britannique, on a demandé aux membres locaux du personnel d'être présents dans les manifestations à côté de Tom Burn et Paul Blemey". Rassam a cité deux diplomates anglais expulsés en juin à cause de cela. Rassam a été accusé par le procureur général d'espionner pour le compte d'un gouvernement étranger, d'avoir rencontrer des représentants de groupes politiques, de minorités religieuses et ethniques et des groupes d'étudiants, et d'avoir passer des informations concernant les affrontements en Iran à Londres. Le procès de Rassam a provoqué la fureur du gouvernement britannique, que Téhéran accuse d'avoir orchestrer les manifestations de l'opposition.

Mais Clotilde Reiss, elle, dit avoir fourni son rapport à une personne qui n'a pas le statut de diplomate, mais est responsable au département culturel de l'ambassade.

Selon un article du quotidien français, Le Figaro, du 08/08/09, qui reprend des informations fournies par l'AFP et l'AP, " la jeune femme de 24 ans, accusée d'avoir «rassemblé des informations et encouragé les émeutiers», a admis «avoir écrit un rapport d'une page», remis au patron de l'Institut français de recherche en Iran qui appartient au service culturel de l'ambassade de France." L'IFRI entretient donc des relations "intimes" avec l'ambassade de France en Iran, plus spécialement son service culturel cité à plusieurs reprises.

Dans notre article publié le 09/07/09 intitulé " Sarkozy En Fait Plus Pour Clotilde Reiss Détenue En Iran Que Pour Une Diplomate Française Rouée De Coups En Israël " où nous évoquions l'affaire Reiss, nous avions déjà soulevé la "liaison dangereuse" existante entre cet institut et le Quai d'Orsay dont il dépend directement et également le lien existant entre Reiss et l'IFRI. Cet institut définit sur son site sa mission comme suit " sa mission est la promotion de la recherche en sciences humaines et sociales et en archéologie, sur le «monde iranien» – qui déborde les frontières de l’Iran actuel – , depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours."

Rien à voir donc avec cette collecte d'informations à caractère politique dans un environnement post électoral en proie à de "graves turbulences" provoquées, nous dit le gouvernement iranien, par "l'étranger".

Rien à voir avec la collecte d'informations sur le programme nucléaire iranien collectée par Reiss, selon Press TV.

Clotilde Reiss était en poste à l'Université de Technologie d' Ispahan, ayant internationalement une excellente réputation. C'est au nord d'Ispahan que se trouve le principal site d'enrichissement d'uranium iranien celui de Natanz, dont les activités sont surveillées de près par l'AIEA. Il compte aussi des installations de recherches sur le nucléaire. A la centrale d'Ispahan on va transformer l'uranium enrichi en pastilles de carburant nucléaire.
En avril dernier, le président iranien, Mahmud Ahmadinejad avait révélé que son pays faisait tourner environ 7.000 centrifugeuses à Natanz, et que le pays avait testé "deux nouveaux types de centrifugeuses d'une plus grande capacité que celles existantes".

Reiss n'était pas en poste dans une université de sciences humaines mais bien dans une université technologique de haut niveau. Clotilde Reiss avait également il y a deux ans fait un stage au Commissariat français à l'énergie atomique . Son père est membre du Commisseriat à l'Energie Atomique (CEA), et sa mère de l'armée française. Donc ce qu'avance Press TV sur la collecte d'informations sur le nucléaire iranien est plausible, de même que les charges d'espionnage, c'est un sujet qu'elle maîtrise, elle et sa famille, même si ce n'était pas l'objet de ses études. On comprend aussi "l'émoi" suscité par son arrestation dans les sphères politiques, y compris européennes où la Suède, qui assure la présidence tournante de l'UE, s'est montrée particulièrement virulente à l'égard de l'Iran, a tenu des propos complètement démesurés en disant que ce procès était "un acte contre l'ensemble de l'Union Européenne". et menacé l'Iran de représailles.

Le "patron" de l'IFRI depuis le 1er Septembre 2008, c'est Philippe Rochard, le destinataire du rapport de Clotilde Reiss. Rochard est aussi selon le site Monde Iranien et Indien (http://www.iran-inde.cnrs.fr/spip.php?article228) enseignant chercheur (associé) à l'Université de Strasbourg / Ethnologie Téhéran ( date de mise à jour : 15 avril 2009).

Alors pourquoi Reiss a-t-elle fait passer son rapport à Rochard, patron de l'IFRI, dont les travaux de recherche et publications * n'ont strictement rien à voir avec la situation politique en Iran, encore moins avec le nucléaire iranien, et qui à ses entrées à l'ambassade de France à Téhéran ? On sait à quoi servent les valises diplomatiques : transporter des documents et autres objets destinés à échapper à tout contrôle des forces de sécurité du pays hôte.

L'IFRI serait-il l'un de ces instituts écrans derrière lesquelles s'active la Sarkobarbouzerie du Quai d'Orsay, et Reiss, un fantassin sur le point de tomber au champ d'honneur d'activités qui non seulement discréditent les milieux universitaires et de la recherche française, mais encore mettent en danger personnellement les chercheurs et universitaires français quand ils se rendent dans des pays ou la situation politique est très tendue comme c'est le cas actuellement en Iran ?

La Sarkozy/Kouchner "diplomatie" à l'américaine (ingérence politique à l'étranger type "révolution colorée"), avec ses ratées - l'affaire Reiss- ne fait que discréditer encore un peu plus la France sur la scène internationale en général et diplomatique en particulier.

Désormais, les représentations diplomatiques de la France à l'étranger seront, au même titre que leurs consoeurs US et Britanniques, et Israéliennes, accusées d'être des "nids d'espions".
Alter info - 10 août 2009

Commentaires

  • «une personne [de l’ambassade] qui n'a pas le statut de diplomate » : cela dit tout sur la véritable fonction et les véritables missions de cette personne ! Et ce n'est pas par hasard qu'elle s'est adressée à cette personne.

  • Cher abad, c'est plus clairgrâce à cet article sur ce nid d'epions qu'est l'ambassade de France à Téhéran!

    Drôles de diplomates! Des agents secrets stupides qui se laissent prendre la main dans le sac! D'autres du Mossad, sans doute...

    Ils ont bonne mine, les Sarközy/Kouchner, en effet!

    Et les Iraniens sont très fins, ils les ont déjoués!

    Et nous, on paie les cautions!

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