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Roman Polanski, membre de l'Institut de France

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A l'Institut le 6 décembre 2000
Roman Polanski (né Raymond Liebling à Paris le 18 août 1933) a été élu en 1998 membre de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France.
Depuis fin 2005, les autorités américaines recherchent activement Roman Polanski partout dans le monde" pour "des actes d'ordre sexuel avec des enfants, notamment un cas de 1977 avec une mineure de 13 ans à Los Angeles", selon le communiqué.

L'arrestation du cinéaste a provoqué un tollé dans les milieux culturels où la stupéfaction le dispute à l'indignation.

Les gouvernements français et polonais, dont Roman Polanski est le double ressortissant, vont demander ensemble à Washington la libération du cinéaste, a annoncé le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski.

Une éventuelle décision d'extradition pourra être contestée auprès du tribunal pénal fédéral, puis du Tribunal fédéral, la plus haute instance judiciaire helvétique, a précisé le ministère suisse de la Justice.

La Suisse "n'avait pas d'autre solution" que d'arrêter Roman Polanski, a assuré la ministre suisse de la Justice Eveline Wildmer-Schlumpf.

Washington n'a lancé un mandat international contre Roman Polanski que depuis 2005 et les autorités suisses n'avaient pu arrêter le cinéaste lors de ses précédents séjours car c'était la première fois que Berne savait à l'avance que le cinéaste allait venir en Suisse, a encore affirmé la ministre.

"Dans un Etat de droit, il n'est pas possible de faire des différences. Il serait incompréhensible qu'une personne sortant du lot bénéficie d'un autre traitement", a-t-elle observé.

Arrêté en 1977 à Los Angeles sur la plainte des parents d'une adolescente de 13 ans, le cinéaste avait plaidé coupable de "relations sexuelles illégales" et avait passé un mois et demi en prison. Fin janvier 1978, menacé de retourner sous les verrous, Polanski avait pris un avion pour l'Europe où il vit depuis.

"Nous sommes choqués par ce qui est arrivé", ont déclaré les directeurs du festival de Zurich, Nadja Schildknecht et Karl Spoerri qui ont reporté sine die la remise du prix. Cependant, en signe de "solidarité" avec celui qu'ils considèrent comme "l'un des cinéastes les plus extraordinaires de notre époque", ils ont décidé de maintenir la soirée d'hommage prévue.

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"Le Pianiste", qui retrace l'histoire d'un survivant du ghetto de Varsovie, lui a valu la palme d'Or du festival de Cannes en 2002. "C'est le film le plus personnel que j'ai fait car j'ai utilisé mes propres souvenirs", déclarait Polanski, naturalisé français en 1976.

De fait, ses parents, juifs, étant revenus en Pologne deux ans avant le début du deuxième conflit mondial, le cinéaste a passé la guerre dans le ghetto de Cracovie. De ses parents envoyés en déportation, seul son père reviendra.

Après quelques années d'errance, il intègre l'école nationale des hautes études cinématographiques de Lodz, qui a vu passer une autre figure du cinéma polonais, Andrzej Wajda, avec lequel Polanski fait ses débuts.

Le temps de réaliser son premier long-métrage ("Le Couteau dans l'eau" en 1962) et le voilà reparti pour Paris --où il est né en 1933-- avant de rejoindre Londres, ("Répulsion", avec Catherine Deneuve, et "Cul de sac"). Auréolé de ces premiers succès, il est accueilli à bras ouverts à Hollywood.

L'aventure américaine durera 10 ans, semée de bonheurs et de cauchemars. Bonheur de son mariage avec la ravissante actrice Sharon Tate, des grands films qui font de lui un cinéaste de stature internationale, et cauchemar du sauvage assassinat de cette épouse aimée et enceinte, en 1969 par des satanistes.

C'est aussi outre Atlantique que ce séducteur, qui reconnaît volontiers son goût immodéré pour les femmes, gagne sa réputation sulfureuse, avec notamment en 1977 une accusation de viol de mineure, qui lui vaudra la prison, affaire qui le rattrape aujourd'hui. A la faveur d'une libération sous caution, il quitte définitivement les Etats-Unis.

De retour en France, il ralentit le rythme des tournages. Avec un film tous les quatre ans en moyenne, il poursuit son parcours accidenté entre succès ("Tess" en 1979), fiasco ("Pirates" en 1984) ou égarement érotico-triste ("Lunes de fiel" en 1992, avec sa compagne, Emmanuelle Seigner).

Touche-à-tout talentueux, Polanski s'illustre aussi dans la mise en scène de théâtre ou d'opéra ("Lulu" de Berg en Italie, "Les Contes d'Hoffmann" d'Offenbach à Paris).

La France offre en 1998 à celui qui trouve que sa vie est plutôt "non conventionnelle, anti-académique", un siège dans son Académie des Beaux-Arts, en remplacement du réalisateur Marcel Carné.

La prestigieuse université Jagellonne de Cracovie dubitative quant à la "moralité" du cinéaste lui refusera, elle, en 2000 le titre de docteur honoris causa.

"Aux yeux de bien des gens, je passe pour une espèce de gnome et de débauché mais mes amis - et les femmes de ma vie - savent à quoi s'en tenir", tranchait Polanski en 1984, dans son autobiographie "Roman".

AFP. 27.09.09

Commentaires

  • Encore un !!! naturalisé par le droit du sol ou pour sa moralité exceptionnelle ?

  • Voir Paul en ski, c'est tout un roman ;o)
    Polanski, Cohen Bandit, Woody Allen et tous les autres...

  • La pédophilie bientôt à l'ordre du mérite ou un César à la soirée du cinéma.
    Mitterrand animera la soirée et Kon-Bandit distribuera les prix..

  • Alors que le grand cinéaste Claude Autan-Lara a été chassé de l'Institut, ce même Institut a reçu un violeur pédophile et drogué qui aurait dû être en prison depuis longtemps pour les crimes qu’il a commis. Avec ces deux décisions, l’Institut s’est doublement déshonoré !

  • Vous faites tous du mauvais esprit. C'est un grand homme il a le droit d'avoir ces petites manies.
    vous êtes des méchants de ne pas vouloir l'absoudre !
    Autant Lara fréquentait la bête immonde. Superbe discours au parlement européen.

  • Magnifique, Abad et Mélanie Rault d'évoquer le sublime Claude Autant-Lara et le discours qu'il fit au parlement.
    C'était en 89, il y a 20 ans. Songez-donc: Claude Autant-Lara avait osé attaquer mme Simone V.
    François Léotard (oui, celui du "mur de Fréjus" ...) s'était illustré, alors, en demandant de saisir le Parlement européen pour une levée immédiate de l'immunité parlementaire de Claude Autant-Lara.

  • @mélanie et à tania: j'ai lu tous les livres de Claude Autant-Lara, un très grand cinéaste français, qui a dit sans crainte la vérité! Il nous manque!
    Et lui n'était pas pédophile. C'était un homme, un vrai. Et un grand artiste. Il avait vite tout compris! Il aimait la France!
    Merci de rappeler son souvenir!

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