Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les aveux de Manuel R.

Après quarante-huit heures de dénégations obstinées et de déclarations fantaisistes lors de sa garde à vue devant les gendarmes, l'ex-violeur est passé aux aveux et a conduit les enquêteurs jusqu'au corps de sa victime présumée, mercredi soir, à proximité de Boissy-aux-Cailles, en Seine-et-Marne. Lors de son premier interrogatoire mercredi après-midi, dans le bureau d'un magistrat instructeur d'Évry, Manuel R., récidiviste de 47 ans dont le contrôle judiciaire avait été levé en novembre dernier, a reconnu avoir enlevé et étranglé Marie-Christine Hodeau, la joggeuse disparue lundi matin dans un bois de Milly-la-Forêt. « Il a fini par dire ce que tout le monde attendait », a déclaré l'avocat du suspect, Me Laurent Caruso.

Au cours de cet entretien, le suspect a décrit son scénario de l'enlèvement. Il prétend ainsi avoir enlevé la victime, sans motivation, ni connotation sexuelle. Toujours selon ses dires, il aurait attaché Marie-Christine Hodeau à un arbre, à l'aide d'un câble, tout en la laissant habillée. Une fois de retour chez lui, et pour une raison incompréhensible pour l'instant, il affirme avoir décidé de revenir sur les lieux de l'enlèvement. Sur le chemin du retour, il dit avoir croisé sa victime, qui aurait donc réussi à se détacher, pendant ce laps de temps. Pris de panique, il affirme l'avoir de nouveau enlevée pour cette fois l'entraîner dans un bois voisin et l'étrangler. Manuel R. raconte ensuite avoir pris les «affaires» que la joggeuse avait sur elle, pour les jeter dans une rivière.

 

«Geler la scène»

 

Ce n'est qu'en début de soirée que ce père de quatre enfants a consenti à donner des indications sur l'endroit où reposait le corps sans vie de sa victime. Peu avant 20 heures, un convoi l'a escorté en direction de la commune de Malesherbes, en Seine-et-Marne. Une demi-heure plus tard, les enquêteurs ont annoncé avoir retrouvé le cadavre dénudé de la joggeuse, dissimulé «dans un trou sous des branchages», dans une zone boisée à proximité de Boissy-aux-Cailles.

La police technique et scientifique devait rapidement se rendre sur place pour «geler la scène» et commencer à procéder à l'autopsie du corps. Le juge d'instruction Mickaël Ghir, rattaché au tribunal de grande d'instance d'Evry, s'est lui aussi déplacé sur les lieux.

Mis en examen et écroué pour « enlèvement et séquestration en état de récidive légale », l'ex-violeur devait être placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne). Ses lourds antécédents judiciaires ainsi qu'un faisceau d'indices concordants l'accablaient. Il a surtout été trahi par une preuve matérielle a priori irréfutable : une trace ADN de la quadragénaire disparue a en effet été révélée grâce à la technique dite du « tamponnoir » sur le plat de sa main gauche. L'assassin présumé de la joggeuse avait par ailleurs été repéré vers 8 h 30 au volant de la Peugeot de couleur grise immatriculée à Paris décrite quarante minutes plus tard par la victime quand celle-ci était encore enfermée dans le coffre du véhicule. Grâce à son téléphone mobile, elle avait pu ­alerter les gendarmes de la plate-forme d'appels d'Évry avant que l'appel ne soit basculé vers la brigade de Milly-la-Forêt. Comme en témoigne la bande enregistrée, la conversation a duré 2 minutes et 17 secondes au terme desquelles les enquêteurs ont entendu la voiture s'arrêter, le coffre-fort s'ouvrir, avant qu'un silence pesant ne se fasse soudain.

 

Localisée par un hélicoptère de la gendarmerie

 

Filmée par la caméra de vidéosurveillance non loin du parking d'un magasin Intermarché d'Oncy-sur-École (Essonne), commune voisine de Milly-la-Forêt, la Peugeot avait été localisée par un hélicoptère de la gendarmerie dans la cour d'une longère d'Échilleuses (Loiret) où l'assassin présumé de Marie-Christine Hodeau était employé comme gardien, tout comme sa compagne. Voyant la voiture vide et son moteur encore chaud, les militaires avaient cassé la vitre dans l'espoir de retrouver la disparue. En vain. Joint par sa femme sur l'injonction des gendarmes, le suspect était revenu de son plein gré dans la propriété une heure plus tard, au volant d'une BMW cabriolet acquise dans des conditions encore obscures. « Il a ensuite réfuté les évidences et s'est tu comme on apprend à le faire en prison… », remarquait hier un officier de gendarmerie.

En 2002, il avait été condamné à onze années de réclusion criminelle pour le viol, l'enlèvement et la séquestration d'une fillette de 13 ans à Échilleuses. Après sept années de détention, il avait bénéficié d'une libération conditionnelle pour bonne conduite. « Sa peine s'est achevée en novembre 2008 sans qu'aucun incident n'ait été signalé  », précise-t-on de source judiciaire. Rien n'interdisait alors à cet homme de revenir à Échilleuses, où il s'est installé à quelques centaines de mètres du domicile de son ancienne victime. Mercredi, le père de la petite victime redoutait que l'homme confondu cette fois pour le kidnapping et le meurtre de Marie-Christine Hodeau ne soit l'auteur d'autres crimes.

Le Figaro - 30.08.09 - 22h17

Commentaires

  • Voilà un article exemplaire du figaro : il prend bien soin de protéger l’assassin qui n’est que présumé et dont il respecte scrupuleusement l’anonymat ; pas comme pour la victime qui est ‘présumée’ ( ? ? peut—être va-t-elle ressusciter ?) et dont il étale complaisamment le nom.
    Vraiment, à vomir, ce canard, qui veut sans doute faire la concurrence dans l’immonde à un autre canard du même nom (à peu de chose près !).

  • 2002 + 11 ça fait combien ? certainement pas 2008
    et le figaro de dire "aucun incident signalé" ils sont C... ou quoi ?
    Toujours le bien être des crapules," on ne peut pas les laisser en prison c'est pas humain !"
    Les victimes : "on s'en tape" dirais je pour parler vulgairement.
    C'est de leur faute aussi, elles sont toujours là où il ne faut pas.
    Vous avez raison abad son nom il faudrait l'écrire en lettres lumineuses partout.
    Sans arrêt cette culture de protection du délinquant. Vous prenez deux jeunes un sans histoire mais en échec scolaire pour lui il ne se passe rien, pas d'aides, RIEN. Qu'il se débrouille.
    Vous prenez un délinquant du même âge on le chouchoutte, on le bichone, les vacances super, la formation professionnelle, le permis à l'occasion il faut lui donner toutes les chances. Et cet argent dépensé (le notre) ne sert à rien puisque dès qu'on le lache il recommence ses petites affaires. Un profond dégout et une révolte pour moi.

  • j'aime beaucoup "Ex -violeur " demain ,il sera question d'un "Ex -décédé "
    Ces journalistes sont fous .Quelle déchéance intellectuelle chez ceux qui nous dirigent et nous informent . on est bon pour le pire abaissement de notre ancienne civilisation

  • 12 balles dans la peau..n'est-ce-pas Mr. Badinter,vous portez aussi une responsabilité,ne vous en déplaise.

  • -----Je ne comprends pas comment les Français ont pu "se faire mettre " comme çà avec cette histoire de peine de mort. En France, en gros, quand la peine de mort existait, on exécutait bon an mal an un criminel de temps en temps ; les jurés n'étaient pas systématiquement enclins à prononcer des peines de mort et le président pouvait exercer son droit de grace. La peine de mort n'était pas ou peu appliquée mais on avait toujours la possibilité de dégommer le cas échéant une ordure comme Dutroux ou Fourniret ou Emile Louis. J'ai vu Maitre Badinter plaider dans un jugement d'appel suite à une peine de mort ; s'adressant aux jurés, il n'hésitait pas à leur dire, dans sa plaidoirie, qu'ils portaient la responsabilité de la mort en cas de condamnations à la peine capitale ; il est évident que certains jurés étaient impressionnés d'autant plus que les magistrats professionnels pouvaient les influencer dans le sens de la clémence. Et c'est ainsi qu'à la faveur de la gauche au pouvoir en 1982, la peine de mort a été abolie contre la volonté de la majorité du peuple. Pour Maitre Badinter et ceux qui disent qu'ils sont contre la peine de mort, je ne dirai qu'une chose : "entre la vie d'un assassin et la vie d'une victime, en l'occurrence d'une pauvre jeune femme qui fait un jogging, enlevée, sauvagement violée et enfin assassinée sans la moindre pitié, vous choisissez la vie pour l'assassin". Honte à ceux-là et je souhaite qu'ils soient les premiers à tomber sous les coups des assassins.

  • Montezuma j'aime beaucoup la fin de votre commentaire c'est la vie de l'assassin que l'on protège avec l'abolition de la peine de mort. Monsieur Badinter ne fera jamais de commentaires sur la peine de mort infligée aux victimes.
    Si encore la peine à perpétuité était réelle.

  • @ Mélanie qui a écrit : "Si encore la peine à perpétuité était réelle." -------------------------------------------------------------------Justement, c'est là que réside l'immonde tromperie de ce fumier ; il a réussi à convaincre autour de lui en faisant croire que celui qui évitait la peine de mort du fait de son abolition ne représentait plus un danger pour la société du fait qu'il se verrait appliquer la peine inférieur qui est la perpétuité. C'est pour cela que des hommes politiques et des gens du peuple se sont fait avoir, croyant que la mort du criminel n'apportait rien de plus, ne ferait pas revivre la victime etc... etc....Mais, dès l'abolition acquise, il s'est attaqué, avec son lobby, à la perpétuité réelle si bien que le plus grand criminel du monde ne ferait, en France, pas plus de 22 ans. Et en plus, ils ont verrouillé le système car, parait-il, même si les Français le désiraient en grande majorité, la peine de mort ne pourrait plus être appliquée. Mais, où ils vont fort c'est quand beaucoup estiment que même l'emprisonnement n'est pas une solution : ils ne veulent même plus que des criminels aillent en prison (bracelets électroniques etc.) Voilà où on en est aujourd'hui ! ! !

  • Il y a bien evidemment tromperie car Badinter savait ce qu'il ferait après vis à vis de la perpétuité.
    Nous sommes dans la culture de mort. Comment s'étonner du nombre d'enfants tués quelque soit leur âge.
    Si on ne hurle pas pour la mort d'un enfant, c'est vrai que mettre une personne en prison devient cruel, il est en prison pour rien ou si peu.
    de plus la mort d'un enfant ne coûte rien, un assassin en prison coûte très cher.

  • « l'ex-violeur » : là le figaro fait très fort : avec cette expression, non seulement il donne l’impression de le blanchir de son précédent viol, pour lequel il n’a pas exécuter la totalité de la peine, mais d’avance il cherche à l’innocenter de ce nouveau meurtre !

  • Tous les JT de ce soir ont donné son nom,(on le lit aussi sur les sites de plusieurs journaux), un certain Manuel da Cruz, portugais. On a même eu droit, en plein écran à sa photo.

  • @Tania
    Je parie, je n'ai pas vu sa photo, qu'il est un portugais de souche , car sur le seul site où j'ai vu son nom , on indique: il s'agit d'un portugais d'origine immigrée !
    Ceci dit , quelque soit son origine , cet homme est une ORDURE et les dirigeants de notre pays idem ; mais vous remarquez la différence de traitement .

  • Chère Catherine, avez-vous vu la vidéo que j'ai mise hier soir en lien? On le voit très bien. C'est un immigré portugais, mais il y a beaucoup aussi de gitans portugais. Tous ne sont pas des "errants". Gardien de résidence, concierge, ce sont des métiers qu'ils font très souvent. Les Portugais n'ont pas mauvaise réputation en France.
    Il s'appelle donc Manuel Ribeiro da Cruz.

Les commentaires sont fermés.