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Les avocats de Polanski contre-attaquent désespérément

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Arnold Schwarzenegger, gouverneur de Californie
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Roman Polanski en 2007
(Cliquez sur les photos)

Une semaine après l'interpellation du cinéaste Roman Polanski à Zurich, ses avocats français commencent à dévoiler leur stratégie de défense. Ces derniers jours, Mes Hervé Temime et Georges Kiejman ont minutieusement épluché la demande d'arrestation formulée le 23 septembre dernier depuis Washington. Or, plusieurs aspects de cette unique pièce de procédure leur paraissent d'ores et déjà fournir matière à contestation - tant auprès des autorités helvétiques que devant la justice américaine.

Préoccupés au premier chef par la nature des infractions qui sont aujourd'hui reprochées à Roman Polanski, Mes Temime et Kiejman ont tout d'abord trouvé dans ce document des raisons de penser que la justice américaine se cantonnera, en cas d'extradition, à un seul chef d'inculpation. Après avoir énuméré les charges qui pesaient à l'origine contre le cinéaste - «livraison de substance interdite à un mineur», «acte lascif sur un enfant», «viol avec usage de drogue», «perversion» et «sodomie» -, la demande d'arrestation rappelle en effet qu'un «deal» a été passé entre le prévenu, la victime et l'accusation le 8 août 1977. «Polanski a plaidé coupable du chef de “relations sexuelles interdites avec une femme de moins de dix-huit ans”», retrace ainsi le document en son titre II. Plus loin, il précise aussi que le réalisateur a pris la fuite. Puis il complète : «Son arrestation est aujourd'hui recherchée en vue d'obtenir son extradition pour l'unique chef d'inculpation de “ relation sexuelle illégale avec une enfant âgée de moins de 18 ans.”»

D'apparence purement technique, la précision devrait en fait avoir un impact considérable sur la lourdeur de la peine encourue par le cinéaste. Ces derniers jours, le bureau du procureur de Los Angeles a d'ailleurs laissé entendre, menaçant, que Polanski pourrait être poursuivi pour l'ensemble des faits évoqués à l'époque. «En fait, les charges les plus lourdes n'ont jamais été abandonnées dans la mesure où, le prévenu ayant pris la fuite, l'accord par lequel il s'engageait à plaider coupable n'est jamais entré en vigueur», soutient ainsi Sandi Gibbons, porte-parole du procureur Steve Cooley.

Après lecture de la demande d'arrestation, Mes Temime et Kiejman affirment, pour leur part : «L'argument selon lequel la fuite de Roman Polanski aurait rompu l'accord ne tient pas la route. Nous ne pouvons pas imaginer que les autorités américaines déjugent leurs propres écrits en élargissant les chefs d'inculpation.»

Préalablement à cette discussion, Mes   Temime et Kiejman entendent contester le principe même de l'extradition - en se fondant notamment sur la Convention européenne des droits de l'homme, dont la Suisse est signataire.

 

Âpre bataille juridique

 

Enfin, les deux avocats se sont d'ores et déjà opposés au maintien en détention du réalisateur. Entre autres moyens soulevés, ils pointent une lacune dans la rédaction de l'ordre d'arrestation qui, contrairement à ce qu'impose le traité l'extradition entre la Suisse et les États-Unis, ne mentionne pas la peine encourue par le cinéaste.

Se préparant à une âpre bataille juridique, le procureur de Los Angeles a quant à lui répondu aux nombreux partisans de Roman Polanski qui l'accusent d'acharnement. «Je ne persécute personne», a expliqué Steve Cooley, avant de préciser : «Le problème, c'est qu'un procès est encore en cours et qu'il doit se conclure.»

Pour sa part, le gouverneur Arnold Schwarzenegger a lâché : «Peu importe que ce soit Roman Polanski ou quelqu'un d'autre. Ce genre d'affaire doit être traité pour tous de la même façon.»

Le Figaro - 03.10.09

Commentaires

  • Cet article est de la bouillie pour les chats. En fait le figaro se fait le porte paroles des avocats de Polanski, ayant complètement pris parti pour le violeur/

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