Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir;
Valse mélancolique et langoureux vertige!

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige!
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!

Les Fleurs du mal - Spleen et Idéal

 Charles Baudelaire (1821-1867)

Commentaires

  • Chère Gaëlle, merci de tout coeur de nous offrir un des plus beaux poèmes de Baudelaire, sublime par la douceur mystique qui s'en dégage.
    Quel cadeau, en ce dimanche où les instants de Beauté sont à accueillir comme des "signes" que nous sommes là, toujours et que nos Artistes, nous les choisissons; ils nous ressemblent !
    Ce qui est fascinant, avec les chefs-d'oeuvre, c'est que nous les lisons, nous les contemplons, nous les écoutons avec ce que nos coeurs vivent, aujourd'hui ...

  • Merci Gaëlle !

  • Merci Gaëlle pour ce bien joli poème.

  • C'est moi qui vous remercie pour vos commentaires! - Oui, il faut mettre de la beauté parmi toute cette laideur!
    Ce poème est un pantoum, une forme poétique difficile et très musicale, qu'on dit être venue de Malaisie.
    Baudelaire l'a merveilleusement adaptée à la langue française et en a fait un chef-d'oeuvre de grâce et de musicalité avec Harmonie du soir, combien nostalgique... et cruel dans sa douceur...

Les commentaires sont fermés.