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A Berlin, le bordel écolo!

Pour relancer la demande dans son bordel berlinois éprouvé par la crise, Regina Götz verse désormais dans l'écologie, avec des tarifs allégés pour les cyclistes et usagers des transports en commun.

  "Avec la crise, notre chiffre d'affaires a été divisé par deux en un an", confie cette ancienne prostituée de 56 ans, qui reçoit autour d'un café et de petits gâteaux, entourée de dames en tenue légère.

"L'environnement est un thème qui est sur toutes les lèvres et par ici, il est difficile de se garer. D'où l'idée d'une 'ristourne écolo' de cinq euros pour qui renonce à venir en voiture. Tout le monde y gagne", explique Regina Götz, en pantalon fuschia assorti à ses ongles.

Pour en profiter, "les clients cyclistes montrent leur casque ou la clé de leur cadenas. D'autres présentent leur ticket ou leur carte mensuelle de transports en commun, comme quand on monte dans le bus", explique-t-elle.

Lancée en juin, l'offre est vantée sur le site internet de la "Maison d'envie", le nom très français de ce bordel qui promet "une atmosphère presque familiale" dans le quartier branché de Prenzlauer Berg, un fief des Verts.

Au tarif pro-nature, la passe d'un quart d'heure est à 25 euros au lieu de 30, par exemple. Cela fonctionne, assure la patronne: environ 10% des clients demandent à profiter des prix verts. Ils sont souvent plus jeunes que la moyenne.

"Maison d'envie - La petite adresse sexy": sur la façade de l'immeuble, au pied duquel sont installés un snack-bar et un loueur de vélos, seule une discrète plaque chromée mentionne de quoi il retourne au rez-de-chaussée du bâtiment arrière.

L'établissement compte quatre chambres et une suite décorées dans des tons rouge-orangé, avec sur les murs des nus féminins figurant des poses lascives façon Maja de Goya... ou nettement plus érotiques.

Pour y accéder, le client traverse une cour où des bennes à ordures cohabitent avec des trottinettes et des vélos d'enfants, puis débouche dans un couloir où une poussette stationne près du paillasson orné d'un gros coeur rouge.

"L'environnement est très sympathique, les voisins sont gentils", dit une prostituée, jolie blonde trentenaire aux cheveux courts en bas résille et sous-vêtements de dentelle rouge sous un peignoir turquoise.

Elle raconte avoir déjà eu nombre de clients au tarif écolo, tout comme ses collègues, une dizaine de femmes âgées d'environ 20 à 45 ans dont la plupart sont à temps partiel. L'une confie être infirmière et se prostituer en sus dans le plus grand secret, loin de chez elle. L'autre est conseillère en diététique dans un club de sport, "mais les temps sont durs", se justifie-t-elle. Une troisième est mère au foyer.

Les clients sont de tous âges et tous milieux "et le doyen a 86 ans", selon la patronne.

Toutes les dames approuvent l'offre écologique. "Regina a plein de bonnes idées", remarque l'une. La Maison d'envie propose aussi des tarifs spéciaux le week-end, avec option jacuzzi ou "deux pour une".

Pour Regina Götz, le bordel fonctionne "comme n'importe quel autre commerce". La prostitution est un secteur légal en Allemagne, qui emploie plus de 400.000 personnes.

"En temps de crise, nous comprimons les coûts. Nous avons supprimé le conseiller fiscal, la femme de ménage vient deux heures de moins chaque semaine, et je n'achète plus que des produits ménagers bon marché", dit la patronne.

Et de commenter comme un banal chef d'entreprise: "Dans un commerce comme le nôtre, les choses s'auto-régulent. Mais il faudrait quand même que la reprise arrive vite. Je scrute les évolutions des cours de bourse".

AFP. 11.10.09

Commentaires

  • "Prostitution, pornographie, dérèglement des sens et de l’esprit, perversion sexuelle et autres ; la ville se déshabillait, se fardait, s’humiliait sans gêne, arborant sa dégénérescence comme une idéologie.
    A quelques pas de Chez Blum, dans un club privé, des hommes et des femmes, ou des femmes entre elles, dansaient nus.
    Ailleurs, on se droguait, on se fouettait, on rampait dans la boue, on faisait reculer toutes les limites ; cela me rappelait les mœurs des sabbatéens.
    On renversait les valeurs, on levait les tabous.
    Les gens sentaient-ils l’approche de l’orage ? (...)
    Berlin semblait dominée par les Juifs…
    Journaux et maisons d’édition, théâtres et banques, grands magasins et salons littéraires.
    Les antisémites français qui voyaient le Juif partout avaient raison… pour ce qui était de l’Allemagne.
    Les sciences, la médecine, les arts : c’était le Juif qui donnait le ton, qui l’imposait."

    Elie Wiesel
    "Le Testament d’un poète juif assassiné" (1980).

  • prostituée écologique ?

    Récupération du sperme "écoulé"/ préservatifs recyclables /
    "vêtements de travail" en coton bio / pas de chauffage durant les ébats ou le "blowjob voire autre chose" (bon pour le CO2) / godes en "caoutchouc bio" recyclable .

    Les imbéciles stratosphériques utilisant ce mot à tort et à travers sont vraiment ridicules

  • "Je scrute les évolutions des cours de bourse"

    C'est le cas de le dire, en somme la Bourse des bourses.

  • Oui, Marcel, l’écologie a bon dos. Mais je trouve que cette proxénète a bien compris ce qu’est l’écologie des ‘verts’ !

  • Cette histoire est bien triste. On pense à la sensibilité , au génie musical, à la rigueur, au stoïcisme allemands et on pleure sur cette âme martyrisée. Je n'exagère même pas.

  • Luz: il y a toujours eu des bordels partout dans le monde, ils sont nécessaires, ils calment les "pulsions" masculines. Il ne faut pas se voiler la face! - Cela évite aux petites filles et adolescentes de se faire violer par des obsédés!
    Mais bordel "écolo'" est bien évidemment ridicule!

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