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Morte ébouillantée à l'hôpital!

Comment une jeune femme de 30 ans, hospitalisée en psychiatrie à l’hôpital d’Amiens, a-t-elle pu mourir ébouillantée dans une baignoire ? Y a-t-il eu défaillance grave dans sa prise en charge par le service, pouvant avoir contribué à son décès ? C’est à ces questions que la justice va devoir répondre. Une information judiciaire est ouverte par le procureur de la République d’Amiens pour « homicide involontaire par négligence » à la suite du décès, le 4 août, de Valérie C.

  L’inspection générale des affaires sociales en ce moment à l’hôpital.

« Une grave négligence »

« Il existe beaucoup d’incohérences dans la version qui a été présentée par l’équipe des infirmières », indique une source proche de l’enquête. L’équipe explique d’abord aux enquêteurs que la jeune femme, se déplaçant en fauteuil roulant et sortant d’un épisode dépressif, a été retrouvée « noyée » dans sa baignoire, à 18 h 30. Puis le corps est ramené dans sa chambre et le travail de préparation avant l’enterrement commence, comme si de rien n’était.

Il faudra l’intervention d’un médecin, se rendant compte du caractère anormal de la situation, pour que la police soit prévenue, à 1 heure du matin seulement. A l’arrivée des policiers, le lieu du décès a été entièrement nettoyé. D’après les résultats de l’autopsie, la réalité est tout autre. Selon nos informations, Valérie C. est en fait décédée des conséquences des brûlures provoquées par l’eau bouillante du bain. L’eau était tellement chaude que la victime va perdre sa peau. « Devant l’état du cadavre, on a tout imaginé. Y compris l’intervention d’un patient dangereux de l’établissement. Cette hypothèse est close, il ne s’agit pas d’un , mais plus probablement d’un décès provoqué par une grave négligence », ajoute une source proche de l’enquête.
Valérie C., paralysée des jambes, a été déposée à 18 h 10 dans cette grande baignoire montée sur des vérins et contenant 200 litres. Puis le robinet a été ouvert. Le thermostat était-il mal réglé ou l’eau est-elle devenue bouillante plus tard ? En l’état, on ne le sait pas. Mais il est avéré par l’enquête que l’infirmière de garde n’est pas restée auprès de la malade contrairement au protocole en vigueur pour les bains donnés aux personnes handicapées. Personne dans le service n’a entendu les de la malheureuse, qui ne pouvait pas sortir de ce bain brûlant.

« L’infirmière a été suspendue »

Contacté, le directeur de l’hôpital, Gérard Delahaye, nous a envoyé un communiqué où il écrit : « Une patiente hospitalisée au sein d’une unité du centre hospitalier Philippe-Pinel est décédée de manière accidentelle. L’enquête judiciaire se poursuit. Ses résultats ne sont pas connus par l’établissement. L’infirmière en charge de la patiente au moment des faits a été suspendue à des fins conservatoires. Cet événement ayant entraîné la mort d’une patiente est exceptionnel. »

 Des nouvelles dispositions auraient été prises pour sécuriser les thermostats de ces baignoires. Lundi, le juge d’instruction recevra les parents de Valérie C. pour leur faire part des conclusions des expertises. « Ces gens veulent comprendre ce qui est arrivé à leur fille. Ils sont passés d’abord par la phase de deuil, puis ont considéré que la situation était insupportable et veulent maintenant absolument savoir la vérité », explique leur avocate, Me Virginie Canu.

Le Parisien - 11 octobre 2009

 

 

Commentaires

  • La barbarie s'installe un peu plus chaque jour ; personnellement j'ai pu le constater lors de l'hospitalisation d'un proche ; heureusement que j'étais là, pas toujours là malheureusement ; malheur à ceux qui n'ont pas de proches à l'occasion d'une hospitalisation; je sais que le pires horreurs peuvent se produire : patients de plus en plus violents et personnel soignant , même parmi les européens, très souvent INCOMPETENT ET TOTALEMENT INDIFFERENT au sort des malades .
    Oui, nous sommes entrés dans l'ère de la barbarie ; organisons-nous pour nos proches et pour nous-mêmes, car nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes jusqu'à ce qu'une nouvelle ère s'ouvre .
    Malheureuse jeune femme et pauvres parents qui vont devoir vivre nuit et jour avec l'image atroce de ce qui est arrivé à leur enfant.

  • Je ne m'en fait pas une fierté mais j'ai sauvé de la folie un de mes proches et d'un enfermement définitif.
    Soigné pour une pathologie bénigne mais répétitive et invalidante d'ou une légère dépression. On lui prescrit des neuroleptiques totalement incomptatibles avec les médicaments nécessaires pour la pathologie d'origine.
    Résultat troubles neurologiques graves. car à l'apparition des premiers troubles neurologiques on à augmenté les doses, hospitalisé le malade et mis une camisole chimique en donnant des psychotropes. D'où empoisonnement. Il a fallu 2 ans au proche pour éliminer toutes ces substances.
    Il a aussi fallu menacer de plaintes les médecins, les traiter de nazis (suprême insulte, mais qui fonctionne) des chances pour la France pour qu'ils lâchent prises et renvoie le malade.

  • «Des nouvelles dispositions auraient été prises pour sécuriser les thermostats de ces baignoires» : vous avez compris ? C’est de la faute des thermostats (qu’il ne faut pas confondre avec les tubes Pitot!). L’infirmière chargée de surveiller le bain ? Elle n’y est pour rien !

    A Catherine et Mélanie : totalement d’accord avec vos commentaires. Avec les réductions de crédit très importantes, les hôpitaux fonctionnent de plus en plus mal et c’est d’autant plus grave qu’on les oblige à des tâches inutiles qui les empêchent de travailler pour de vraies maladies. On sait ce qui s’est passé avec la maladie de la vache folle, la tremblante du mouton , le chikoungougna, la grippe aviaire et maintenant la fameuse grippe porco-mexicaine : il faut voir comment, en ce moment, les urgences des hôpitaux sont encombrés le dimanche par des farfelus qui viennent en annonçant : «suspicion de grippe H1N1». Aussitôt les médecins et les infirmières doivent mettre des masques et s’occuper immédiatement d’eux au détriment de gens vraiment malades qui attendent depuis plusieurs heures alors que leur cas est vraiment urgent. Et souvent on comprend ce que recherchent ces gens prétendument atteint de cette grippe : un arrêt de travail pour le lundi.

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